Le Prix franco-allemand du journalisme remis à Paris
Il récompense chaque année les journalistes qui mettent leur talent au service d’une meilleure compréhension entre Allemands et Français. Le Prix franco-allemand du journalisme a été remis pour la 25e fois vendredi 24 juin, à la Maison de Radio France, à Paris.
Après la cérémonie, l’ambassadeur d’Allemagne en France, Reinhard Schäfers, a souligné, lors d’une réception à l’Hôtel de Beauharnais, à quel point le travail des médias était « un élément essentiel de l’approfondissement des relations franco-allemandes ».
« Les médias […] donnent accès à la façon d’agir, de penser et de vivre dans le pays voisin », a affirmé M. Schäfers. Or, « […] la façon dont on perçoit les choses est capitale », a-t-il dit. « En effet, ce qui restera des positions et des décisions politiques, c’est la perception qu’en auront eu les citoyens. Et ce sont les médias qui véhiculent ces perceptions et permettent à la politique d’y réagir, qu’elles soient positives ou négatives ».
Hommage à Volker Schlöndorff
Peu auparavant, la cérémonie avait justement mis en valeur un artiste qui a durablement marqué l’image de l’Allemagne en France. Volker Schlöndorff a reçu le Grand Prix franco-allemand des médias pour l’ensemble de son œuvre.
Dans ses remerciements, le cinéaste allemand a rappelé les étapes de son parcours, qui l’a mené à Vannes à l’adolescence. Il est revenu sur ses premiers souvenirs de jeune Allemand en France, dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et sur le début de sa carrière dans l’Hexagone. Il a également évoqué le tournage de son nouveau film, « La Mer à l’Aube », une co-production franco-allemande sur l’Occupation qui sortira dans les salles à la fin de l’année.
L’édition 2011 du Prix franco-allemand du journalisme a distingué Martine Laroche-Joubert et Alexis Jacquet de France 2 (catégorie Télévision). Ils ont été récompensés pour un émouvant reportage (« Une Opérette à Ravensbrück ») sur la représentation, par des lycéens, d’une opérette composée par Germaine Tillon dans le camp de concentration de Ravensbrück, en 1944.
Dans la catégorie Radio, le prix a récompensé l’Allemand Martin Durm pour un reportage intense et riche de réflexions personnelles sur le Mont Sainte Odile. Diffusé sur la chaîne SWR 2 sous le titre « Berg des Leids, Berg der Hoffnung », il illustre la douleur partagée des frontaliers, vingt ans après la catastrophe aérienne.
Ancienne correspondante en France, la journaliste freelance Karin Finkenzeller a, elle, remporté le prix dans la catégorie Presse écrite. Son reportage intitulé « Die Post bleibt ! », paru dans le magazine Die Zeit, explique de manière particulièrement vivante les tenants et les aboutissants de la privatisation de la Poste française.
Dans la catégorie Internet, le prix a distingué le site web du correspondant à Berlin des quotidiens La Croix et La Tribune de Genève, Michel Verrier, www.michel-verrier.com. Il résume l’essentiel de l’actualité allemande dans sa revue de presse et décrypte l’Allemagne contemporaine dans son blog.
Enfin, le Prix des jeunes talents a récompensé l’Allemande Dorothee Räber, rédactrice, présentatrice et reporter de la radio WDR à Siegen, pour un reportage sur le stage de jeunes apprentis français dans l’Ouest de l’Allemagne.
La cérémonie, présentée par la journaliste Anja Vogel, s’est déroulée en présence de Jean-Luc Hees, président-directeur général de Radio France et de Hans-Günther Brüske, intendant adjoint de la Saarländischer Rundfunk (SR). Ce dernier a rendu hommage à Fritz Raff, intendant de la SR et ardent défenseur du dialogue franco-allemand décédé il y a quelques mois, ainsi qu’aux otages français en Afghanistan, Hervé Guesquière et Stéphane Taponnier.