Les ministres de la Culture français et allemand, Frédéric Mitterrand et Bernd Neumann, ont remis, jeudi à Paris, le prix Franz Hessel à deux jeunes écrivains, la Française Céline Minard et l’Allemand Thomas Melle.
Ce prix, doté de 10 000 euros par lauréat, a été créé en 2010 afin d’encourager le dialogue littéraire entre la France et l’Allemagne et de faire fructifier l’espace culturel européen. « L’Europe, ce n’est pas seulement l’économie et l’euro », a rappelé M. Neumann. « Une Europe unie ne peut se fonder que sur des valeurs culturelles communes forgées au fil des siècles. Il convient de consolider, de renouveler et de développer cette communauté de valeurs ».
Thomas Melle et Céline Minard récompensés
Les deux lauréats ont en commun d’avoir, entre autres, étudié la philosophie et de posséder un talent prometteur. Thomas Melle, 36 ans, a également étudié la littérature comparée, et traduit William T. Vollmann. Auteur de plusieurs pièces de théâtre et d’un recueil de nouvelles (Raumforderung, Suhrkamp, 2007), il se voit distingué pour son premier roman, Sickster (Rowohlt, 2011), une plongée brillante dans la frénésie des grandes villes contemporaines.
Céline Minard, née à Rouen en 1969, a, elle, publié en 2011 Les Ales (Cambourakis) en collaboration avec la plasticienne Scomparo, et So long Luise, testament d’une vieille romancière qui se plaît, une dernière fois, à ignorer la frontière entre réalité et fiction. Ancienne pensionnaire de la Villa Medicis (2007-2008) et de la Villa Kujoyama (2011), elle a déjà reçu le prix Welper – Fondation La Poste pour son roman Bastard Battle (Leo Scheer, 2008).
Le prix est baptisé d’après Franz Hessel (1880-1941), écrivain, traducteur et inlassable médiateur entre les cultures allemande et française. Il couronne des auteurs contemporains encore inconnus dans le pays voisin, et doit contribuer à ce que leurs œuvres y soient traduites. Il est placé sous la responsabilité de la Fondation Genshagen, dans le Brandebourg, et de la Villa Gillet, à Lyon.