Alors comme je l’ai deja dit dans d’autres rubriques du forum, je pars pour 10 mois à Freiburg en septembre, où j’espère bien améliorer largement mon allemand: j’en ai fait du collège au lycée, me suis consacrée à la musique ( conservatoire pendant 3 ans) et depuis janvier je me suis replongée dans mes bouquins, histoire de pas être trop perdue là-bas… Je pense pouvoir me debrouiller en compréhension, quand à l’expression…
Je voudrais avoir vos avis et expériences d’« expatriation »: (rassurez moi et dites moi que je vais faire plein de progrès et vite être à l’aise!! )
En plus c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup: apprendre la langue « par imprégnation », comme un enfant… le rêve…Est-ce encore possible pour un pauvre vieux cerveau de 21 ans comme le mien?
Quel niveau puis-je espérer atteindre?
Oui, l’immersion, ça marche.
Je ne l’ai pas particulièrement testée pour l’allemand, mais d’une manière générale, ça marche.
Après, ça marche plus ou moins bien selon le niveau d’où tu pars, les efforts que tu fournis, ta motivation, les gens que tu fréquentes, le fait de prendre des cours ou pas…
Impossible de te dire à quel niveau tu arriveras (surtout qu’on ne sait même pas d’où tu pars…), mais je suis certaine que tu progresseras, à condition de ne pas parler qu’à des Français.
tu vas faire plein de progrès et vite être à l’aise
tu veux dire progresser sans rien faire, et se la couler douce, c’est ça ?
est-ce que tu crois que je pourrais apprendre le piano « par imprégnation », comme un enfant… etc, etc ?
Il semble que tu es une personne musicale. Moi, je crois -et j’en connais des exemples - que la plupart des personnes musicales ont de bonnes chances à apprendre une langue en l’écoutant, parce qu’elles ont des oreilles bien entraînées.
C’est bien ce que je disais… il est impossible d’apprendre une langue « comme un enfant », je devrai me contenter de l’apprendre comme j’ai appris la musique: à moi le solfège, les gammes et la technique, youhouuuu!! Cependant j’aurai quand même -je l’espère- de l’allemand en permanence dans les oreilles!ca doit faciliter la tâche:j’ai remarqué que les bons musiciens ont souvent été baignés dans un environnement musical « propice »(mes parents sont musiciens).Je veux dire, pour le sens à donner à la phrase, les intonations, le rythme… et là je rejoins cri-zi:
Pour ma fac cette année j’ai du faire un dossier avec sujet au choix: j’ai bossé sur les similitudes entre apprentissage de la musique et apprentissage d’une langue… Des recherches ont démontré que les enfants musiciens avaient en effet des facilités en ce qui concerne la reproduction de sons étrangers à leur langue maternelle : en voilà une nouvelle qu’elle est bonne!
je glisse un lien interessant sur ces recherches(un peu long!): cled.free.fr/cdodane/recherche/a … rsheim.htm
Je pense que cri- zi a tout à fait raison en parlant de l’avantage qu’ont les personnes qui ont l’oreille musicale par rapport aux autres.
Une autre reflexion inspirée par l’expérience d’un copain alld qui était en fac avec moi à Nancy et qui parlait un excellent français, mieux que certains compatriotes et qui me disait souvent qu’il avait appris très rapidement énormément de choses, mais qu’il arrivait un moment « palier » où il avait l’impression de ne plus rien apprendre du tout et de stagner.
Peut-être d’autres ont-ils ressenti cette même impression
C’est toujours une question de disponibilité du cerveau… et d’humeur du moment!
Un esprit dégagé des contingences assimilera plus facilement une grande quantité de connaissances, la voie étant libre (comme dit si bien la chanson: « L’air est pur la route est large… ». Donc, en termes d’informatiques et d’autoroute de l’information, du « grand débit ».
Par contre, si les nuages s’amoncèlent, l’atmosphère est pesante (tant au sens propre qu’au sens figuré) et les petits problèmes s’accumulent pour devenir des gros, le sang perturbé par les humeurs n’irrigue plus suffisamment le cerveau, qui devient incapable d’accueillir et de traiter les informations qui lui parviennent. Il y a donc bouchon, encombrement sur le palier.
Pour ma part, je me décompresse le cerveau par la marche ou le vélo. Les meilleures idées me viennent en marchant ou en roulant.
Quant à l’oreille musicale, ce n’est pas faux.
Il suffit de mettre en musique par exemple un poème de Goethe pour en faire un lied, en suivant le rythme et la prosodie du poème. Chaque musique a ainsi son génie propre.
Et comme disait un ancien premier ministre : « Notre route est droite, mais la pente est forte. »
Je pense aussi que rien ne vaut l’immersion totale.
A l’inverse, j’ai vu le cas d’une amie italienne qui a rejoint son copain à München et qui a eu extremment de mal parce qu’elle est restée avec la communauté italienne…
Dit comme ca, ca sonne un peu dur et je ne suis pas forcement d’accord: Il est quand meme important que tu aies quelques amis francais, je parle en connaissances de causes… Si tu ne restes qu’avec des Allemands, aussi sympas soient-ils, tu auras parfois le mal du pays, ca fait quand meme chaud au coeur de parler francais parfois, mais avec moderation
Mais ce qui tuera ton voyage, c’est de rester uniquement avec des Francais, bien evidemment si tu ne parles que francais, tu peux rester chez toi.
Il faut avoir des amis des deux nationalites, et surtout parler allemand le plus souvent possible, voire tout le temps… un juste milieu, quoi!
En étant dans le pays, on active intensément tout ce qui traine dans tous les coins du cerveau… encore faut-il qu’il y traine quelque chose. Il faut un certain savoir préalable pour faire des progrès fulgurants. Les choses se mettent en place. L’immersion est une sorte de fée du logi linguistique, et elle te refais la déco en plus.
Mais la simple immersion n’est pas suffisante si on part avec un niveau quasi-débutant. La vraie langue de la vraie vie sera trop difficile pour s’en imprégner, et on se butera à trop de choses nouvelles.
J’en ai fait l’exprérience quatre fois. En Allemagne, au Danemark, en Norvège et aux Pays-Bas : à chaque fois, j’était mort de fatigue tous les soirs pendant les six premiers mois. Mais l’apprentissage était rapide est intense. Le fait de pouvoir réutiliser ce qu’on apprend tout de suite et de confirmer ce que l’on sait déjà en permanance fait qu’on ne pert rien en route. On avance donc vite. Mais jamais je n’ai commencé une langue directement dans le pays, j’avais un bagage linguistique avant. En néerlandais, c’était très insuffisant, mais j’ai pris des cours à Amsterdam la première année pour compenser.
C’est dur à dire, mais l’immersion marche d’autant mieux si on part avec un bon bagage.
J’ose espérer avoir un niveau suffisant pour profiter de mon séjour!Très interessantes tes reflexions Elie, c’est bien ce que je me suis dit, le cerveau doit surchauffer en permanence surtout les premières semaines…C’est bien pour ca que je pars, c’est une expérience unique que j’ai tellement envie de vivre!!
J’essaierai de prendre des cours là-bas, mais en tous cas je ne suis pas ce qu’on peut appeler une « grande débutante! »
Concernant les rencontres avec des francais, je comptais me joindre à une chorale franco-allemande là-bas, ca me semble un bon compromis…qui me permettrait d’allier ma passion pour la musique à la rencontre de francais et d’allemands!joindre l’utile à l’agréable
En plus si j’ai bien compris ce que j’ai vu sur la page internet de la chorale,Bach est au programme pour l’année 2009/2010! que demander de plus?
Si tu es motivée, et qu’en plus tu travailleras avec des Allemands, tout devrait bien se passer. Besoin et envie de progresser, on ne fait pas mieux
Je suis l’exemple d’un apprentissage par immersion ratée : ça fait presque 4 ans que j’habite en Thaïlande, et pourtant mon thaï reste très basique. Mais j’enseigne le français dans une fac anglophone, donc je n’ai pas vraiment besoin du thaï. Ce que je connais me suffit pour faire mes courses ou demander à quelle heure partira le prochain train. Avec mon copain on parle plutôt anglais et français que thaï. Et puis tout simplement, ce n’est pas une langue qui m’intéresse énormément, donc je la laisse en plan…
Mais d’après ce que tu racontes tu es dans une situation opposée, donc profites-en bien !
Les premiers mois, je revenais chez moi avec une tête enflée comme pas possible ! Ces nouveaux mots, ces accents différents à comprendre (thuringeois, russe…), ça épuise !
entièrement d’accord avec ce que disent mes confrères !!!
Elie a raison… l’immersion… on en rentre… CREVEE !!! que ton immersion dure 8 jours ou 6 mois !
Pour ma part, entre mon niveau vraiment moyen en allemand, et le fait que mes voyages durent rarement plus de 10 jours, et bien malgré cela, je rentre crevée, et je cherche mes mots en français pendant 2 jours environ…
par contre… ce qui est marrant… c’est quand le 2ème ou le 3ème jour de vie en allemagne… je me rends compte, que… la nuit précédente… J’ai rêvé en allemand… ça c’est trop marrant !
Je ne suis partie qu’une semaine à Munich pour voir les châteaux et niveau imprégnation j’ai dû aussi m’adapter. J’ai su assez vite prendre le métro demander des renseignements, les chiffres, l’heure etc…