si, quand même ! Les collégiens sont régulièrement confrontés à ces notions pendant leur scolarité : au collège, tout du moins. ils en bavent même beaucoup à faire la différence entre « nature » et « fonction » en cours de grammaire française.
Le problème, selon moi, c’est que d’un côté la toute dernière réforme demande clairement d’axer notre enseignement sur les compétences de communication et que de l’autre l’on voudrait que les élèves maîtrisent la grammaire avec la dextérité de linguistes. D’un côté l’on s’évertue à expliquer aux élèves et à leurs familles que l’on peut choisir d’apprendre l’allemand même si l’on n’est pas un excellent élève et de l’autre côté l’on s’imagine que des élèves qui ne maîtrisent déjà pas toujours la réflexion sur leur propre langue vont pouvoir maîtriser la réflexion sur une langue étrangère, qui n’est certes pas « difficile » mais qui exige une rigueur et une logique dont certains élèves sont naturellement plus doués que d’autres.
Nous avons souvent eu cette discussion sur les déclinaisons ici sur ce forum : personnellement, en tant qu’élève, en tant qu’étudiante et même en tant que prof, j’ai toujours adoré ce" jeu de construction" mentale et je dis volontiers à mes élèves que moi, la grammaire allemande, je trouve ça super rigolo : vous verriez la tête de certains, qui pensent (peut-être pas à tort ? ) que je suis décidément totalement irrécupérable ! mais je peux aussi concevoir que mon mode de pensée -un brin névrosé- ne correspond pas à la manière d’apprendre et de progresser de l’ensemble des élèves…
Bien sûr que j’aimerais bien parfois n’avoir à faire qu’à des « névrosés miniatures » à mon image, qui s’amuseraient comme des petits fous à jongler avec toutes ces notions abstraites jusqu’à satiété ! En même temps, pour revenir à rolf et Gisela, nos héros des années 80 , je persiste et je signe : « Rolf, dessen blauer Schlips einen Flecken hat » avait, même pour les anées 80, c’est dire, des goûts vestimentaires de daube, et « Gisela, die ihre Katze mit dem Fahrrad zum Tierarzt hätte fahren wollen » etait d’une niaiserie à faire pâlir de jalousie les petites filles modèles de la Comtesse de Ségur…
Le bon vieux temps est surtout vieux, je trouve.
Même si, n’en doutez pas, je m’énerve aussi plus souvent qu’à mon tour quand je trouve des choses du style : « sonntag ich bin gegehen (quand ce n’est pas « ich habe Sommer » -véridique !-)bei meine freundin (qui, dans les mauvais jours, devient « freude »), wo wohnt (ou « whont », c’est joli aussi) neben von bei mich »…