Je suis de ceux qui pensent qu’une intégration réussie au Sud-Tyrol se traduit par la scolarisation des enfants d’immigrés dans une école allemande. Les emplois étant proposés à la proportionnelle, les chances d’en trouver sont évidemment plus grandes pour une personne connaissant l’allemand.
Un billet d’humeur dans le « Dolomiten » d’aujourd’hui:
Nicht-EU-Ausländer, die in Italien eine dauerhafte Aufenthaltsgenehmigung haben wollen, müssen einen Sprachtest in Italienisch bestehen. So weit so gut. Denn von dieser Regelung profitieren alle: Betriebe und Unternehmen, in denen die Ausländer Arbeit finden, die einheimischen Bürger, die sich mit den Ausländern verständigen können und schlussendlich die Ausländer selbst am meisten. Denn nur so ist es ihnen möglich, Kultur, Gesetze und Lebensumstände in ihrem Gastland kennenzulernen und eine Integration zu erreichen. Was für Italien recht ist, sollte für Südtirol doch nur billig sein. Aber trotz vehementer Gegenwehr der SVP-Parlamentarier müssen die Ausländer auch hierzulande den Test (nur) in Italienisch ablegen. Das Land ist zu 70 Prozent deutschsprachig. Da wäre es wohl richtig und wichtig gewesen, auch einen zusätzlichen Deutschtest verpflichtend vorzusehen. Oder wie sollten sich Ausländer denn sonst hierzulande integrieren können?
Non, ce serait plutôt du populisme berlusconesque, élections européennes obligent.
Alors on a pondu tout un train de mesures visant à serrer la vis et qui ont été publiées hier (immigration « sauvage » contrôlée, 10000 € d’amende pour les sans-papier ou personnes débarquées sans visa, création de milices pour assurer le maintien de l’ordre dans les quartiers (tiens, la police, la gendarmerie et l’armée ne suffisent plus??? , aggravation des amendes pour des contraventions au code de la route ayant lieu la nuit ), et, cerise sur le gâteau, cet examen de la langue pour les demandeurs d’un permis de résidence permanente (un peu semblable à l’examen pour devenir citoyen allemand). Evidemment, comme il fallait faire vite, on n’a pas fait dans la dentelle, sans penser aux dispositions spéciales dans les régions ou provinces où une autre langue est à parité avec l’italien.
En tous cas, cela apporte de l’eau au moulin de l’extrême-droite germanophone, qui redoute justement que le but poursuivi soit d’augmenter la population d’italophones au Sud-Tyrol. Il y a toujours conflit d’intérêts entre le niveau provincial (autonomie législative locale) et le niveau national. Là, on considère à juste titre que le niveau provincial a été lésé. Mais, comme je le disais, il fallait faire vite pour montrer que l’on avait la situation en main, sans s’attarder sur les détails.
Seulement sous la torture, Solal. Ou, comme moi, par pure galanterie, si mon interlocutrice est Italienne, jolie et n’est pas tellement à l’aise en allemand (il y en a qui sont toujours plus égaux que d’autres devant la loi… ). Il est évident que quand je dès que je franchis le défilé de Salurn pour me rendre dans le Tyrol « welsche » (Trentin), je parle italien.
Par ailleurs, de plus en plus d’Italiens se sentent aussi Sud-Tyroliens. Mais néanmoins, et c’est particulièrement sensible ces temps-ci, certains Italiens se sentent abandonnés par le pouvoir central. C’est le prix à payer pour vivre dans une région autonome, qui se classe en tête du peloton national et européen.
Ok merci pour ces précisions Andergassen. Je lis que le Sud-Tyrol a le statut d’autonomie le plus poussé d’europe et les fonctionnaires l’obligation de bilingualité. Partant de là un double test de langue fait sens. Cela dit je trouve que scolariser les enfants dans une école exclusivement germanophone c’est aussi les limiter à n’envisager un avenir que dans la région, quand bien même celui ci serait doré.
Non, justement. Le Sud-Tyrol, qui était il y a encore 35 ans une région « au cul du monde », pauvre et arriérée, est devenu une région au coeur de l’Europe. Il va de soi que le bilinguisme est dans ces conditions un atout majeur.
En effet, dans les écoles allemandes, l’italien est automatiquement enseigné très tôt comme première langue. Comme en Suisse d’ailleurs, le programme d’histoire ne se confine pas à l’histoire « nationale » (nos ancêtres les Romains! ), mais aborde une vision plus européenne… et locale à la fois.
Le Sud-Tyrol fait partie d’une eurorégion Tyrol, donc, connaître l’allemand (en plus de l’italien) ouvre toutes les portes d’un bassin d’emploi local et international.
Et encore un peu plus d’huile sur le feu aujourd’hui:
Zeugnisse ohne Hoheitszeichen „Republik Italien" - Polemik
Seit Tagen war man demonstrativ bemüht, die ethnischen Gemüter zu besänftigen. Jetzt ist wieder Feuer am Dach - in Südtirol wie auf römischer Ebene. Grund sind die neuen Schulzeugnisse, die statt des Hoheitszeichens „Republik Italien" nun den Südtiroler Landesadler tragen. „Der Zeitpunkt unseres Beschlusses ist ungünstig, aber rechtlich hat die Landesregierung nichts zu überdenken. Der Beschluss ist wasserdicht", sagt Landeshauptmannn Luis Durnwalder.
Intéressant…ça ne me parait pas aberrant. J’ai vu l’Abitur d’une amie et ce sont les armes du Baden-Württemberg qui y figurent, pas celle de république fédérale allemande. J’imagine que ça doit aussi être le cas au québec par exemple.
Mais le passeport des locaux il est italien? Et quel pays représentent les sportifs du cru? L’italie? Ca expliquerait le nombre de skieurs italiens qui ont des noms à consonnance germanisante.
J’ai moi-même une carte d’identité et un passeport italiens.
Le passeport est purement italien, il est délivré par l’Etat.
La carte d’identité est bilingue, italien et allemand, elle est délivrée par la commune. Elle est de couleur verte, contrairement aux cartes normales qui sont marron.
Les sportifs représentent l’Italie, mais d’aucuns aimeraient une équipe du Sud-Tyrol à part. Il y a eu d’ailleurs des problèmes avec l’hymne national, vu que certains sportifs ne connaissaient pas les paroles (ou ne voulaient pas les connaître).
Quant aux diplômes scolaires, en Allemagne, du fait de la structure fédérale, l’instruction est du ressort des laender. Il n’y a donc pas de structures scolaires unifiées.
En Italie, dans les provinces autonomes bilingues, l’instruction dans les écoles « allogènes », comme c’est le cas au Tyrol, est du ressort de la province. C’est pourquoi le gouverneur dit que selon les dispositions en vigueur du statut d’autonomie, l’aigle rouge a bien sa place sur les documents, et il est inutile d’y revenir. Cet aigle rouge figure aussi sur les plaques d’immatriculation, sur option (depuis 1994, les plaques italiennes sont « centralisées », comme en France maintenant )
il y a des suisses dont le nom est bien germanique mais qui vivent au Tessin et courrent pour l’Italie, ça doit être pareil là bas je pense. j’ai toujours été surprise de cette façon de faire.
Vous n’allez pas me croire, devinez qui était en interview dans Planet Wissen (diffusé par SWR>BW et WDR) jeudi (ou vendredi, j’ai perdu la notion du temps ce week end)? Reinhold Messner! Sa vie plutot spectaculaire n’a pas vraiment été abordée, en fait c’était le sud tyrol qui était l’invité d’honneur.
Des tas de sujets ont été abordés, l’histoire avec les tentatives d"'italianisation" puis l’occupation par les nazis à partir de 43, la bi(tri)culturalité, l’identité, l’autonomie, la gastronomie (un chef local était invité). On a même eu droit a un reportage sur une caserne de pompiers et la manière dont ils gèrent la bilingualité au boulot.
La région m’a vraiment donné l’impression d’être un coin où il fait bon vivre. Je cite : « Es sind nicht die höchsten Berge der Welt, auch nicht die gefährlichsten, aber bestimmt sind es die schönsten ». Connaissant son parcours, je suis tenté de le croire. Et comme tu l’as dit Andergassen, c’est économiquement le top. Exagération journalistique ou pas, le mot plein emploi a été laché…Ils sont comment vos impôts?
Sur l’identité il a dit se sentir avant tout sud tyrolien et se sentir plus d’affinités avec l’allemagne qu’avec l’autriche. Cela m’a un peu surpris, surtout qu’auparavant je l’avais toujours cru autrichien.
Un autre point qui m’a marqué c’est justement le fait que son accent n’était pas marqué. C’est juste lui ou une caractéristique de la région?
Quand jétais plus jeune j’avais lu un bouquin de lui que j’avais piqué à mon frère. L’émission me l’a rappelé et m’a donné envie d’en acheter un en allemand. Bon ce n’est peut être pas de la grande littérature mais on ne peut pas vivre que de Mann pur et d’eau fraiche.
Messner est une personnalité très médiatique, qui se produit souvent dans les médias allemands. Il peut donc moduler son accent en conséquence. Il ne parlera pas de la même façon s’il est interviewé par ARD, ORF ou RAI Bozen. Mais à la télévision, c’est le Hochdeutsch qui est de rigueur. C’est la différence par exemple avec la télévision suisse, où interviewer et interviewé communiquent en dialecte. Chez nous, le dialecte est toujours « off », sauf s’il s’agit d’une émission où l’on recherche la « couleur locale ».
Ce n’est pas une erreur de considérer les Tyroliens du Sud comme des Autrichiens, notre terminologie officielle est la même qu’en Autriche, et les structures administratives sont des survivances d’avant 1918.
Quant à nos impôts, ils nous reviennent à 90 %. Ce qui fait par exemple que les transports sont subventionnés pour les résidents. On veut instaurer le fédéralisme fiscal, une péréquation des charges, pour que les régions riches du nord soutiennent le sud. C’est ce que l’on veut aussi en Allemagne, où en l’occurrence c’est le sud (BW et BY) qui devrait casquer pour le nord, perspective rejetée énergiquement par les deux laender!
C’est juste une question d’habitude, le dialecte, faut pas s’en faire une montagne (on est déjà bien fournis sous ce rapport! ). Les spécialités du cru peuvent toutefois poser problème au débutant, mais finalement c’est comme en Autriche ou en Bavière, il n’y a que le premier plat qui coûte. Et le vin finit toujours par arranger les choses…