Rainer Werner Fassbinder

Cela fait déjà presque 30 ans qu’est décédé ce grand réalisateur, auquel on doit des portraits grimaçants de notre société. Personnalité controversée, pour une vie décousue, entre les abus de drogue, d’alcool et de chair, certes mais surtout un Grand Monsieur du cinéma, qui n’a pris le temps d’avoir 40 ans… On lui doit quelques bijoux cinématographiques parmi lesquelles
Effie Brist qui voit la naissance de la carrière cinématographique de Hanna Schygulla. Films que je dépeignerais comme le sacrifice d’une toute jeune femme sur l’autel des mariages arrangées de la Haute Bourgeoisie prusienne.
Les larmes amères de Petra Von Kant qui oppose une créatrice de mode vieillisssante et alcoolique a une toute jeune femme et expose la complexité des rapports entre les deux femmes, d’incessants chassés-croisés entre l’amour et la häine, la domination et la soumission.
Tout le Monde l’Appelle Ali et à cette époque on appelait pas encore Cougards les femmes mûres amoureuses d’hommes plus jeunes. Alors que dire si l’homme en question est un émigré marocain, c’est la question à laquelle la famille de la vieille dame tentra de répondre maladroitement souvent, violemment aussi parfois. Mais dans l’univers de Fassbinder, rien n’est vraiment manichéen.
Lilie Marlène : où une histoire d’amour sous l’Allemagne Nazie où l’amour de deux personnes que tout devrait séparer l’emporte. Le décor est plantée : l’Allemagne nazie.
Elle, jeune chanteuse de cabaret. Lui, jeune musicien de famille de confession israélite, il aide les personnes menacées à quitter l’Allemagne. Contraint de quitter son amie par sa famille, leur destin se sépare et elle de devenir l’égérie du régime nazi…
Ce ne sont que quelques films sommairement présentés, en tout cas, j’espère avoir donné l’envie à quelques-uns d’entre-vous soit de rafraîchir son Fassbinder, soit de découvrir ce cinéaste mort trop tôt :wink:

Je te remercie beaucoup pour me faire découvrir ce réalisateur que j’ignorais compètement.
Sais-tu si ses films ont été traduits en français ? :question:

Petit correction sur le titre d’un des films mentionnés;
il s’agit du très bon « Tous les autres s’ appellent Ali » (en alld;" Angst fressen Seele auf = La peur dévore l’âme", excellent film. A mentionner les deux protagonistes; EL Hedi ben Salem, acteur marocain et Brigitte Mira.

J’avais travaillé (avec de bons élèves de 3ème), sur de courts extraits du film.

Fifititi, à ta question

, je réponds oui tous
les films que j’ai cité, existent en version originale sous-tirée… Je l’ai découvert il y a plusieurs années au Goethe Institut. Hélàs cet auteur est un peu passé de mode.
Mais tu devrais facilement trouver certains de ces films dans le centre franco-allemand de ta ville même si tu résides en Allemagne
Je sais que dernièrement certains de ces films ont été restaurés. D’ailleurs, je pense que tous ceux qui comme moi lisent les Vocables auxquels ils abonnent leurs enfants sont au courant.
A oui, j’avais aussi oublié de nommé le film « Querelle » où Fassinder compte parmi ses interprètes Jeanne Moreau. Ce film, tiré de l’oeuvre de Jean Genet existe en version française.

Un dernier fil conducteur pour se faire une idée de cet artiste, sa bisexualité. L’homosexualité est un thème récurrent de son oeuvre que cela soit dans Petra Von Kant, la loi du plus fort et bien-sür Querelle.

Non, en effet, Tout le monde ne l’appelle pas Ali
merci pour ton regard averti Michelmau, :wink:

Je vis à Lyon où à part le Beaujolais nouveau on trouve aussi un Goethe Institut idéalement situé en plein centre ville. :wink:

Comme Michelmau j’ai adoré le film « Tous les autres s’appellent Ali », un très bon film contre le racisme et que je pense très réaliste. Osé dans une Allemagne où les étrangers n’étaient pas invités à rester ("Gast"arbeiter) et subissaient donc souvent le racisme d’un peuple non habitué à leur présence.
Je n’ai pas vu Lili Marlene en entier, je compte rattraper mon erreur!