Jusqu’en 1945, plus de 200 000 personnes ont été détenues au camp de concentration de Sachsenhausen et des dizaines de milliers d’autres y ont été tuées. Le nouvel aménagement des espaces libres du Mémorial fait comprendre que les nazis avaient conçu le camp selon une « géométrie de la terreur totale ».
Sachsenhausen a été planifié comme un camp de concentration typique « idéal », ainsi qu’en témoigne le plan des architectes montrant un triangle traversé par un axe central autour duquel les bâtiments sont regroupés de manière symétrique.
Le camp a été construit en 1936. Le point de référence central est la tour A qui abritait la direction SS du camp et d’où l’on surveillait la place d’appel. Les baraques étaient agencées en forme d’éventail devant cette place.
Une « géométrie de la terreur totale »
Après avoir déclaré sur le site du Mémorial que les nationaux-socialistes avaient conçu volontairement le camp de concentration selon une « géométrie de la terreur totale », le délégué du gouvernement fédéral à la culture et aux médias, Bernd Neumann, a ouvert au public les nouveaux espaces du Mémorial.
M. Neumann est persuadé que « les visiteurs du camp pourront désormais se faire une idée de l’idéologie meurtrière, de la soif de toute-puissance et du mépris du genre humain qui caractérisaient le régime national-socialiste jusque dans la conception d’un tel lieu de terreur ».
Pour que les visiteurs puissent mieux s’imaginer le plan initial du camp, durant les quinze derniers mois, les emplacements de près de 70 baraques, qui n’existent plus aujourd’hui, ont été retracés ainsi que d’anciens passages. En outre, la vue sur le site et les baraques conservées a été rétablie.
Expérimenter l’histoire sur des lieux authentiques
Agrandir l’image (© Foto: Sebastian Bolesch) L’aménagement des espaces libres constitue la dernière phase de la mise en œuvre du plan d’ensemble. Le but est de faire expérimenter l’histoire du camp sur des lieux authentiques. Les bâtiments conservés et les restes du camp occupent ainsi une place centrale dans la nouvelle présentation et offrent une documentation explicative de l’histoire.
Ce projet de « lieu d’apprentissage ouvert » est complété par un vaste programme de pédagogie muséale qui s’adresse en particulier aux jeunes.
L’entrée du Mémorial, le centre d’information pour les visiteurs ainsi que le lieu de mémoire « Station Z » et une documentation sur l’histoire du camp ont déjà été réaménagés entre 2000 et 2007.
Soutien de l’État fédéral
L’aménagement des espaces libres a été financé à hauteur de 2,97 millions d’euros sur le budget du délégué du gouvernement fédéral à la culture et aux médias. Les phases antérieures du projet ont été soutenues également par l’État fédéral à hauteur de 9,7 millions d’euros.
Plus de 200 000 personnes ont été détenues dans le camp de concentration de Sachsenhausen entre 1936 et 1945. Des dizaines de milliers de personnes n’ont pas survécu aux conditions de vie inhumaines du camp, au travail forcé ou aux mauvais traitements ou ont été victimes des opérations d’extermination systématiques des SS. Des milliers de détenus périrent ensuite dans les marches forcées lors de l’évacuation du camp. Entre 1945 et 1950, les services secrets soviétiques utilisèrent le site à des fins spécifiques. Le Mémorial de Sachsenhausen fait partie de la Fondation des mémoriaux de Brandebourg et bénéficie du soutien de l’État fédéral.