Reingers, village autrichien sous le signe du chanvre

A 150 km environ, au nord ouest de Vienne, dans Waldviertel se trouve le village de Reingers qui, jusque là, n’avait guère profité de la manne touristique, en raison de son éloignement , mais surtout à cause de la proximité du « rideau de fer ». Le « rideau de fer » est heureusement tombé, et tout le monde s’en félicite, à juste titre.
Et voilà que le bourgmestre de Reingers, qui est d’ailleurs policier de son état, a eu l’idée de placer son village sous le signe du chanvre.
Tout a commencé par une exposition permanente sur cette plante, également connue sous le nom de cannabis, et sur ses nombreuses utilisations.Dans une boutique, située à côté du local de l’exposition, on peut acheter du fromage au chanvre,de la bière au chanvre, du chocolat au chanvre, des crèmes et des textiles.
Selon Astrid Pleha, maîtresse des lieux,affectueusement surnommée « Tata Cannabis (Hanftante) » , par les habitants du village, il existe à travers le monde dans les 50.000 produits différents fabriqués à partir de cette plante.
Mais ce n’est pas tout ! Chaque été, une « princesse du chanvre » est élue ; elle porte un « dirndl » de chanvre.Un labyrinthe, fait de cette plante, est en train de pousser et, sur le terrain de camping, une « Hoarstubn », endroit où l’on séchait et où l’on traitaitjadis le chanvre, a été reconstitué.
En Autriche, les surfaces de culture avaient considérablement diminué en raison des tracasseries bureaucratiques et des maigres subventions attribuées aux cannabiculteurs.Dans beaucoup de pays, la culture en est interdite. En Allemagne, elle n’est autorisée que pour être utilisée dans l’industrie, à l’exclusion de ses effets de drogue.
Le bourgmestre de Reingers dit porter une attention toute particulière à ce que le "bon " chanvre soit cultivé.
En fait, cette plante a une longue tradition culturelle, est favorable à l’environnement en ce qu’elle ne nécessite pas de pesticides. Elle est persistante et ses fibres sont résistantes.
Reingers, da fühl ich mich wohl
http://www.reingers.at/system/web/gelbeseite.aspx?typ=1&bezirkonr=0&detailonr=219818747&menuonr=218850875

Rideau de fer d’ailleurs perméable à quelques kilomètres de là, à Grametten, un des rares points frontières routiers entre l’Autriche et la Tchécoslovaquie à la grande époque (quand j’étais étudiant), avec un trafic relativement restreint (dépaysement assuré, vu le manque de grands centres sur cet itinéraire, très intéressant au demeurant sous l’aspect purement touristique, si l’on prenait son temps).
Cette région excentrée du Waldviertel était par ailleurs le rendez-vous des ferrovipathes, surtout en hiver, à cause de l’étoile de Gmünd qui était desservie par un réseau de chemins de fer à voie étroite, et à vapeur !. On comprendra qu’à la froide saison, le démarrage d’un train crachant sa vapeur à gros bouillons donnait matière à des motifs extrêmement pittoresques. Reingers n’était pas tellement éloigné des terminus de la branche nord de l’étoile, Litschau et Heidenreichstein.