Je trouve qu’on devrait directement donner le job aux enfants des politiciens, ça rajeunirait mécaniquement et efficacement. Ben oui, quoi, c’est horrible d’être vieux !
Pour info: Kurz fait partie de ces politiciens d’extrême droite qui instrumentalisent l’égalité des droits pour les gays contre les migrants en général. C’est un double discours hypocrite, car il milite en même temps pour un sacralisation de la famille hétérosexuelle et donc une ségrégation de facto entre des familles et couples gays qui restent des citoyens de seconde zone et des familles hétérosexuelles fantasmées qui flattent l’électorat ultra-traditionaliste. Ce type est un hypocrite dangereux. Un modèle très répandu de nos jours dans bien d’autres pays aussi…
donc en résumé, il est pour les hétéros, contre les gays, mais pour les gays contre les migrants ?
(personnellement je n’ai rien contre des « jeunes » en politique !! en ce qui concerne la politique française, ras le bol de voir les mêmes noms et les mêmes têtes depuis que j’ai l’âge de voter…)
En résumé, c’est un peu ça en effet : il veut se faire passer pour un libéral auprès des Autrichiens pour rallier les non-racistes contre les immigrés tout en restant nationaliste pour garder les racistes qui votent déjà pour lui.
La méthode a été inaugurée par Wilders au Pays-Bas. Il est très facile de convaincre les gays de voter extrême-droite quand le discours se résume à rappeler la haine homophobe d’une incroyable violence dans les cultures des pays des immigrés. On dit musulman pour faire simple dans la propagande, mais les chrétiens d’orient et les grands rabbins israéliens sont tout aussi haineux. Cela est censé attirer aussi les libéraux un peu bobos qui défendent les minorités qui revendiquent l’égalité depuis la libération sexuelle. Donc pour faire passer la pilule de la xénophobie, il a pris l’homosexualité comme moyen de fédérer selon le principe : les ennemis de mes ennemis pourraient bien devenir mes amis.
Wilders a même essayé de rallier les noirs antillais ou surinamais en général très chrétiens en insistant sur le racisme anti-noir des cultures d’Afrique du nord et du moyen-Orient. Projet ambitieux pour un parti identitaire européano-centré avec une proportion de racistes purs et simples non négligeable (ceci est un euphémisme).
donc un vrai politicien… et du genre à me donner envie de vomir…
Mais je constate quand même qu’il a été (qu’il est encore ?) Ministre de l’Europe, de l’intégration et des affaires étrangères.
A-t-il été plébiscité par toute la classe politique lors de ce mandat ? (ce nom m’était, comme pour Michelmau, inconnu jusqu’à ce soir).
(nb : euh… désolée… c’est quand les élections autrichiennes ? )
Il en avait beaucoup été question en 2013 dans les médias européens lorsqu’il est devenu ministre des affaires étrangères à 27 ans… Anecdote sans doute vite oubliée, et ça se comprend.
Petite précision par rapport à ce que dit ElieDeLeuze: Kurz ne fait pas partie du FPÖ, parti d’extrême-droite, mais de l’ÖVP, parti conservateur, comme il est bien rappelé dans les liens donnés par Michelmau. Cependant, Kurz fait une campagne sur les mêmes idées que celles du FPÖ qui d’ailleurs l’a bien compris et n’a cessé de rappeler que Kurz n’avait rien fait de ce qu’il promet maintenant lors de ses 4 années au gouvernement, et que donc il ne le ferait sans doute pas s’il restait au pouvoir (tandis que le FPÖ, lui, tiendrait ses promesses qu’il porte depuis bien plus longtemps que Kurz…)
Concernant la certitude de son élection, il faut quand même rappeler qu’il s’agit de l’élection législative au cours de laquelle on élira des députés et que le chancelier sera issu de la majorité qui se dégagera à l’assemblée (et non élu directement). Pour que Kurz soit élu, il faudra qu’il trouve un autre parti avec lequel s’allier. Il y a quelques semaines, après un débat très courtois entre le chancelier social-démocrate et le chef du FPÖ, il s’est murmuré que ces deux partis pourraient s’entendre en coulisse et faire une coalition sur le modèle de ce qui se pratique dans la région du Burgenland, et coupant du même coup l’herbe sous le pied à Kurz. Hypothèse en fin de compte très peu probable mais qui montre que le premier ne finit pas forcément chancelier. Le SPÖ sait de quoi je parle: après les élections de 1999 et alors qu’il était arrivé en tête, il s’était vu renvoyé dans l’opposition par l’ÖVP (n°2) et le FPÖ (n°3) qui avait préféré s’allier pour gouverner.
Enfin pour finir sur les élections de dimanche, elles pourraient, si les sondages se confirment, marquer un bouleversement de la vie politique autrichienne. En effet, depuis 1970, l’ordre d’arrivée des partis est toujours le même: sociaux-démocrates en 1, conservateurs en 2 et extrême-droite en 3 (à l’exception de 2002 où l’ÖVP avait profité de l’effondrement du FPÖ pour griller la politesse au SPÖ). Cette fois-ci, le SPÖ pourrait bien terminer à la troisième place…
Oui, j’avoue que j’ai du mal à faire la différence entre ses discours et ceux de l’extrême droite officielle. Je ne devrais pas laisser les infos autrichiennes pendant que je fais mon diner, c’est pas bon pour mes nerfs
Il faut dire que Kurz lui même ne fait pas beaucoup d’efforts pour clarifier la situation. Il n’y a pas que sur le plan idéologique qu’il s’éloigne de l’ÖVP pour se rapprocher du FPÖ. Il s’est débarrassé de tous les vieux cadres du parti pour faire campagne avec une nouvelle équipe, il s’affiche comme « Liste Kurz » et ne mentionne « die neue ÖVP » que dans la dernière série d’affiches apparue très récemment et surtout, il a abandonné le noir, couleur traditionnelle des conservateurs pour le turquoise… qui se rapproche dangereusement du bleu, couleur traditionnelle du FPÖ…
En tant que tête de liste du parti arrivé en tête, il sera chargé de mener les discussions en vue de trouver un parti auquel s’allier pour former un gouvernement, étant donné que l’ÖVP n’a pas obtenu la majorité absolue. Une fois la coalition mise en place, il est plus que probable que Kurz en prenne la tête.
Avec qui peut-il s’allier ? Après 10 ans de coalition avec les sociaux-démocrates qui s’est finie en eau de boudin, les chances sont minces de revoir ces deux partis s’allier à nouveau. Les petits partis n’ont pas suffisamment de poids pour donner une majorité à Kurz. Il ne reste donc que l’extrême-droite. Coup de bol: Kurz et le FPÖ ont des idées très ressemblantes! On s’achemine sans doute vers un gouvernement de droite et d’extrême-droite.
Pour résumer les résultats des élections (résultats pas définitifs étant donné que le vote par correspondance sera dépouillé demain, mais celui-ci n’est pas de nature à venir bouleverser les résultats de ce soir)
L’ÖVP gagne son pari en prenant la première place et en augmentant son résultat de près de 8 points par rapport à 2013.
Surprise: le SPÖ sauve les meubles en obtenant presque 27%, soit le même résultat qu’en 2013. On l’attendait bien plus bas, et même derrière l’extrême-droite.
L’extrême-droite, petit à petit, continue sa progression. Avec 26%, c’est 5 points de plus qu’en 2013.
Les Verts sont laminés, ils perdent presque 9 points et à l’instant où j’écris, ils n’obtiendraient pas suffisamment de voix pour se maintenir au parlement. Ils ont souffert de la concurrence des listes conduites par Peter Pilz, membre fondateur des verts autrichiens parti cette fois-ci en dissidence. Il réussit son pari, et avec plus de 4%, devrait pouvoir faire son entrer au parlement.
Enfin, les libéraux de Neos stagnent à 5%.
Les résultats des élections sont toujours très intéressants quand on les transpose sur une carte. Cette élection ne fait pas exception; je vous livre la carte interactive du Standard
Que nous enseigne la géographie électorale cette fois-ci ? Et bien une confirmation de ce qui s’est passé lors de l’élection présidentielle de l’an dernier: le fossé se creuse entre les zones urbaines qui votent nettement plus à gauche que la moyenne nationale et les zones rurales qui votent massivement à droite. Vienne, Wiener Neustadt, Sankt Pölten, Linz/Wels/Steyr, Graz, Bruck/Kapfenberg/Leoben, Innsbruck, Klagenfurt et Villach placent toutes le SPÖ en tête. De plus, les bastions ruraux traditionnels du SPÖ continuent de basculer progressivement à droite (Carinthie, Burgenland, nord de la Styrie/Salzkammergut).
Après décompte du vote par correspondance, les résultats complets et définitifs sont là. Quasi égaux aux estimations de dimanche soir.
ÖVP 31,5%
SPÖ 26,9%
FPÖ 26%
Neos (libéraux) 5,3%
Pilz (ex-vert) 4,4%
Les verts 3,8%
La participation est de 80%, la plus haute depuis 2002.
Après 31 ans de présence au parlement, les Verts font cette année leurs adieux, n’étant pas parvenu à atteindre la barre des 4%. Le parti entre dans une période de turbulences: la direction a démissionné, une centaine d’employés du parti vont être licenciés pour faire face aux difficultés financières qui résulte de ce fiasco…
Pendant ce temps, du côté des gagnants, les négociations continuent en vue de former une coalition. On s’avance à grand pas vers un gouvernement ÖVP-FPÖ. Le FPÖ pose ses conditions: récupérer le poste de ministre de l’intérieur…
Voilà, c’est fait. Sebastian Kurz et son ÖVP ont officiellement invité le FPÖ à négocier la formation d’un gouvernement. Invitation que le FPÖ s’est empressé d’accepter. Les négociations commenceront dès demain et l’Autriche devrait donc dans les prochaines semaines se doter d’un gouvernement droite+extrême-droite, comme ce fut déjà le cas de 2000 à 2007.
Kurz a indiqué qu’une des conditions à la formation d’un gouvernement serait de soutenir une orientation clairement pro-européenne. Ce à quoi Strache, président du FPÖ a répondu qu’ « en tant que patriotes autrichiens, [ils avaient] toujours été aussi de fervents européens », oubliant bien vite l’ « Öxit » (sortie de l’Autriche de l’Union Européenne) et la promesse d’un référendum sur le sujet régulièrement agités pendant la campagne présidentielle de l’an dernier… On voudrait nous prendre pour des buses qu’on ne s’y prendrait pas autrement