Seize violons de l'holocauste

Une très belle histoire sur la mémoire des objets que l’on doit à un luthier israëlien: Amnon Weinstein qui répare des violons ayant appartenu à des juifs morts dans les camps,abandonnés par des communautés juives ou disparus dans d’autres circonstances durant la seconde guerre mondiale.
Ces seize violons rendus à la vie, ont donné un concert en dehors des murs de la vieile ville de Jérusalem.Ils ont été rejoints par l’orchestre philharmonique d’Istamboul et l’orchestre symphonique de Raanana (Israël.)
Un des violons a une histoire toute particulière; il avait appartenu à un jeune juif de 12 ans du nom de Motele, qui jouait dans les rues et avait été remarqué par un officier allemand qui lui avait demandé de venir jouer du violon tous les soirs, pour les militaires.Et tous les soirs, Motele, (qui était membre de la Résistance juive) allait jouer pour les militaires.
Et quand il quittait l’endroit où il devait jouer, il cachait son violon et partait uniquement avec l’étui.
Un jour, Motele revint avec son étui à violon bourré d’explosifs.Cela se passait quelquepart vers le front russe.
Par la suite, quelqu’un retrouva ce violon qui arriva, après de multiples péripéties entre les mains d’Amnon Weistein.
C’est sur ce même violon que, de nombreuses années après, un jeune violoniste israëlien âgé de 12 ans, comme le jeune Motele alors, joua l’hymne national israëlien « Hatikva. »

Histoire entendue ce matin sur France Musique, une radio que je ne saurais que trop recommander.
Je n’ai trouvé sur le net aucune référence en Français à ce sujet.
Ici, une des sources, en Anglais, sur laquelle j’ai pu retrouver l’information:
http://www.wtopnews.com/?nid=114&sid=1485389 :wink:

Cette histoire me fait immanquablement penser au grand violoniste Jascha Heifetz, auquel un journaliste demandait comment il se faisait qu’il y avait parmi les musiciens juifs d’Europe centrale autant de violonistes.
Le maître avait alors répondu par une boutade, oh combien justifiée!« En cas de pogrom, il est tout de même beaucoup plus facile de se sauver avec un violon qu’avec un piano! »

:wink:

Ce qui n’a pas empêché Roman Polanski de tourner « Le Pianiste »! :wink:

Mais il est bien entendu que le « violon sur le toit » fait partie de la mythique juive (voir Chagall), tandis qu’un piano, assurément, poserait problème!

Ce qui me rappelle une anecdote de Roda Roda (qui était lui-même juif):

Ich besichtigte den Tempel des Wunderrabbis von Sadagura.
Als ich ihn besischtigt hatte, wollt’ ich dem Diener ein Trinkgeld stiften… « Aber halt, es ist Samstag - Sie werden heute nichts nehmen wollen… »
Da sprach der Diener und nickte ernst:
« Gott könnt scheen froh sein, wenn de Lajt im Krieg mechten nix Ärgeres tun wie am Schabbes Trinkgeld nehmen. »

Traduction:
Je visitais le temple du rabbin miraculeux de Sadagora (près de Czernowitz, en Bukovine).
A la fin de ma visite, je voulus offrir un pourboire au concierge… « Mais attendez, c’est samedi… vous ne voudrez certainement rien prendre aujourd’hui… »
Le concierge dit en hochant la tête d’un air sérieux:
« Dieu serait bien content si les gens pendant la guerre ne faisaient rien de pire que de prendre un pourboire le jour du sabbat. »

bon sang… j’en avais des frissons en te lisant Michelmau !!!

et j’ai fait comme Ochspele, j’ai pensé de suite au « Pianiste » … un film qui m’a laissé… :open_mouth: ouaih… comme ça !!

le pianiste… un film magnifique que j’avais été voir à sa sortie et qui m’a beaucoup touché, même si la liste de Schindler m’a beacoup plus marqué encore.