Shahak et les messages de haine sur les réseaux sociaux

Les messages racistes , xénophobes , homophobes , misogynes , antisémites sont , sous couvert d’anonymat , fréquents sur les réseaux sociaux.
Le gouvernement allemand a , par la voie de son ministre de la justice Heiko Maas, fait passer une loi punissant sévèrement les réseaux sociaux ( principalement facebook , Twitter et You Tube) qui ne détruiraient pas systématiquement les messages de ce type.

J’adore , perso , l’initiative originale de Shahak Shapira qui s’attaque à ces messages de façon très originale.
Comme il l’explique dans la vidéo qu’il a réalisée sur ce sujet , il a envoyé en 6 mois 450 mails à facebook et à Twitter , leur demandant de détruire ce type de messages.
150 signalisations à facebook , 300 à Twitter.
En 2 ou 3 jours , facebook a effacé 80 % des messages litigieux .
Il a fallu 6 mois à Twitter pour envoyer 9 messages déclarant que les messages incriminés ne contrevenaient pas aux statuts du réseau.
Shahak a donc choisi 30 messages marquants et s’est rendu à Hamburg-Altona devant le siège de Twitter. A l’aide de pochoirs et de bombes de peinture , il a constellé le sol devant le siège social , de messages de haine relevés sur le site. En blanc , le contenu du « message » , en bleu le pseudo de son auteur.
La police est venue , a constaté les faits et est repartie. Les tweets , uniquement ceux figurant sur le trottoir devant l’entrée de l’immeuble ont été effacés , pas les autres. :mrgreen:
Tiens , pendant que j’y pense , je viens de lire que facebook-Essen allait engager 400 personnes , rien que pour détruire les messages litigieux.
#HEYTWITTER - YouTube Heytwitter , la vidéo réalisée par Shahak.
Pour ceux qui voudraient mieux connaitre ce jeune homme :
Shahak Shapira – Wikipedia
:respect: :respect: :respect:

Le grand débat, c’est de savoir si les règles internes (donc privées) prévalent sur les lois de chaque pays ou si le droit national contraint toujours les règlement privés (qui sont toujours faits pour correspondre à la situation légale américaine puisque c’est là qu’ils peuvent perdre le plus d’argent devant les tribunaux).

Les réseaux sociaux savent très bien se plier aux lois locales dans les pays qui censurent fortement, c’est donc qu’il suffit de savoir leur parler pour les faire céder, ce que les gouvernements de démocraties ne veulent pas forcément faire justement parce qu’ils sont démocratiques. C’est tout l’enjeu : je trouve que même si on croit en la liberté d’expression, on cesse d’être en démocratie quand une règlementation privée voire étrangère (américaine) prévaut sur les lois de nos démocraties. Ici, c’est le cas des messages haineux, mais la question juridique et politique est générale.