Notre pain quotidien/ Unser täglich Brot de Nikolaus Geyrhalter
Autriche;2005
« Pendant deux ans, Nikolaus Geyrhalter a placé sa caméra au coeur des plus grands groupes européens agricoles, nous donnant accès des zones inaccessibles. Il a filmé les employés, les lieux et les différents processus de production pour réaliser un documentaire cinéma qui interroge et implique intimement chaque spectateur.
Notre pain quotidien ouvre une fenêtre sur l’industrie alimentaire de nos civilisations occidentales modernes. Réponse à notre sur-consommmation, la productivité nous a éloigné d’une réalité humaine pour entrer dans une démesure ultra-intensive qui a rejoint les descriptions des romans d’anticipation.
Cadrages minutieusement composés, images cristallines, montage fluide construisent un film sans commentaire, sans propagande, dont les images parlent et demeurent.
Notre Pain Quotidien questionne, inquiète et fascine. »
Allociné
Site officiel
Ce film-documentaire est en tête (4*) des critiques presse et 7e des critiques spectateurs…mais vous vous en doutez très peu distribué avis aux chanceux des villes, amateurs et courageux aussi!
Il est proposé le plus souvent en VO
Je suis allée le voir hier…
C’était très intéressant de plusieurs points de vue : déjà, ça permet de comprendre comment la nourriture (si je puis appeler ça comme ça !!!) arrive dans notre assiette et surtout comme on passe d’un boeuf vivant à un steak, ou d’un oeuf à une aile de poulet… gloups Presque toutes les séquences filment des chaînes de production : soit complètement automatisées (découpage des porcs) ou avec intervention humaine (découpage des poulets ou des boeufs)
C’était aussi intéressant du point de vue anatomique : voir tout ce qu’il peut y avoir dans un corps… (âmes sensibles s’abstenir quand même : ça gicle pas mal de sang et d’autres liquides (jaunes notamment : de la bile, de l’urine ???))
Le plus poignant c’est de voir toute cette nourriture réduite à l’état d’objet : la manipulation est complètement décomposée en gestes répétitifs. Et c’est toujours des quantités… industrielles (là, j’ai compris le sens du terme !!) : par ex. les poulets élevés dans des halls gigantesques (plusieurs centaines de mètres de long pour plusieurs dizaines de larges et le sol quasi complètement recouvert de bestioles piallantes). On se dit que c’est vraiment dénaturé… (comme le dit le commentaire que tu cites, Tenzin) et tout ça pour quoi ? Pour que nous on puisse bosser dans des bureaux et acheter de la viande dans des barquettes de supermarché pas chères.
Bon, sinon les images sont très belles : à aucun moment c’est vraiment dégoûtant (du point de vue sang et abats etc. Parce que du point de vue de la signification de toute cette industrie, ça choque). Il y a même eu une scène où on voyait un homme et une femme qui travaillaient sur une chaîne et ça m’a vraiment rappelé ce tableau célèbre qui représentent une pause pendant les travaux aux champs. Vous savez, celuis avec la femme sur la droite qui a l’air de prier, et un homme à gauche qui fait je ne sais plus quoi. Entre eux, il y a un panier de déjeuner posé par terre…
Bref, je recommande ce film !!
j´ai lu un petit article sur ce film dans le journal il y a environ 2-3 semaines, et cela m´avait bien intriguée…