La compréhension entre Suisses tient du miracle: ils ont quatre langues et plus de la moitié d’entre eux n’écrivent pas comme ils parlent. La seule langue que la Suisse peut revendiquer, le romanche, n’est parlée que par 0,5% de la population.
article très intéressant Michelmau !
mais tu veux dire quoi par « n’écrivent pas comme ils parlent » ?? tu veux dire que leur oralisation est dans une langue, et leur écrit dans une autre ??,
ou bien qu’ils ont un meilleur écrit mais que leur oral est limite parce qu’ils mêlent des mots de divers langues ??
je ne vois pas où tu veux en venir…
Ce n’est pas moi qui le dis , Kissou, mais l’article. Moi je comprends, si on prend l’exemple des dialectes allemands de Suisse, que les différentes formes dialectales parlées n’ont pas de norme écrite unique.Mais sans doute Elie nous en dira-t-il plus.
La diglossie.
Parler le dialecte et écrire le haut-allemand, c’est la norme. Même si à l’école, la politique officielle est de parler haut-allemand en cours, je vois mal un directeur réprimander un prof qui parlerait en dialecte. Un Suisse-allemand n’a pas la liberté de préférer parler le haut-allemand, ce serait tellement mal vu que personne n’y pense une seconde.
La situation est la même dans le Tessin.
Les Romanches parlent en général une version assez locale de ce qu’ils lisent/écrivent. De toute façon, le romanche écrit, c’est toute une histoire, il faudrait une discussion à part.
Seuls les francophones n’ont plus de réel dialecte, sauf deux cas particuliers: dans un coin de Fribourg dans la campagne en dehors de Gruyère et dans un coin du Valais roman (le dernier bastion est Evolène). Quand un Roman parle un français local, c’est du franpitan, essentiellement un accent marqué avec du vocabulaire particulier et les spécialités grammaticales du domaine franco-provençal en général.
certifiez moi une chose le Romanche, c’est la langue employée dans la chanson de Stefan Eicher,
- YouTube HEMMIGE ?
Non, Hemmige, veut dire Hemmungen en Suisse-allemand (Schwiizerdüütsch). C’est du bernois, même. Cela donne une idée assez réaliste de ce que l’on entend dans la vie courante ici… et on est censé le comprendre aussi.
Le bâlois est un peu moins difficile à mon avis, surtout la jeune génération qui parle de plus en plus une sorte de sabir moitié dialecte des médias et moitié haut-allemand juste prononcé à la suisse.
Le romanche, c’est une langue latine. Le français aide beaucoup à comprendre même s’il faut parfois se creuser la tête ou bien être un bon latiniste pour s’y retrouver. Regarde les infos sur rtr.ch - c’est en romanche Grischun, la version normée officielle écrite. Quand ils parlent, ça peut être assez différent à l’oreille. Le titre de ce soir est transparent pour un francophone… Germania: Joachim Gauck è il nov president .
Ce court résumé d’un débat télé (RTS) me semble interessant
Effectivement intéressant, mais une langue a été oubliée :
Concernant l’apprentissage de l’allemand par des adultes étrangers qui arrivent en Suisse alémanique, je suppose qu’ils apprennent le hochdeutsch à l’écrit comme à l’oral.
Mais étant donnés l’accent et la diglossie (merci), y a-t-il des cours qui leur permettent de survivre au quotidien ?
Lorsque nous apprenons du Plattdeutsch ou du Masematte à la VHS, c’est juste pour briller en société ou par curiosité, certainement pas pour discuter avec le voisin. Merci.
A propos de l’auteur de l’article traduit de l’anglais; swissinfo publie des articles en anglais, allemand, français, italien, espagnol et portugais.
La langue écrite et de référence en général est le haut-allemand. Il faut l’apprendre et le maitriser. Sur le marché de l’emploi, un mauvais allemand écrit mettra fin au processus de recrutement aussi efficacement pour un jeune Suisse que pour un étranger. D’ailleurs, les organisations patronales et autres sbires conservateurs s’en plaignent publiquement très régulièrement.
Par contre, pour les métiers manuels, les emplois peu qualifiés, c’est le dialecte qui compte avant tout car c’est l’outil de communication dans ces domaines, avec peu d’écrit. On n’exige pas forcément le même niveau de haut-allemand pour tout le monde, et surtout, il y a un net clivage bas-emplois / emplois qualifiés.
On peut suivre des cours de suisse-allemand de sa région avec un niveau de haut-allemand en général autours de B2. Ces cours sont remplis d’Allemands donc si vous n’êtes pas à niveau, vous ne suivrez pas car ils donnent le ton et le rythme. Mais en fait, au quotidien, c’est surtout une question de prononciation. On s’habitue aux correspondances phonétiques régulières et on retient vite les spécialités locales. Mais cela n’est possible qu’avec la référence du haut-allemand.
Le dialecte est ici la seule langue orale du quotidien. Situation incomparable avec les platt du nord. Même les plus riches des plus riches de la Deig bâloise ou de la côte dorée zurichoise ne pratique que le dialecte au quotidien. C’est assez impressionnant d’entendre une bourgeoise avec trois kilos d’or autour du cou et aux poignets intégralement en Chanel sortant d’une Bentley parler comme la dernière des crotteuses montagnardes.
Merci pour cette réponse complète.
+1 avec Kiepenkerl … c’est bien plus clair pour moi aussi !
@Eliedeleuze : j’ai écouté un des reportages en Romanche… et j’ai essayé de comprendre ce qui était écrit sur le site… à mon grand étonnement… je trouve que ça ressemble… à l’occitan… (à cause des racines latines sans doute ? )
Je ne suis pas spécialiste de l’occitan, mais le romanche est une langue gallo-romane, une sorte de latin du pauvre version nord, comme le lombard en général, le provençal et le reste de l’occitan, et pour certains même le catalan. Les conservatismes plus ou moins marqués et l’orthographe étymologisante de l’occitan effacent les différences phonétiques qui rendent l’intercompréhension impossible à l’oral. Le vocabulaire romanche est par contre très nettement italiénisant, il me semble. Pas sûr que ce soit aussi net en occitan non-provençal.
Quelques petites précisions provenant de la même source :
En Suisse, 63 % de la population parle allemand, 20 % français, 6 % italien , 35.000 parsonnes parlent rhétoroman.
Trois cantons sont bilingues : Berne, Fribourg et le Valais.Le canton des Grisons est trilingue.
Dans le canton de Fribourg, la Sarine (Saane) constitue la frontière symbolique entre Romandie, à l’ouest et Suisse allemande à l’est.
En 2000, Fribourg (240.000 habitants) était à 63 % francophone et à 29 % germanophone.Surtout dans le district de la Singine (Senslerbezirk) :Ce district est le seul du canton à n’avoir que l’allemand comme langue officielle. Il dispose également de son propre dialecte appelé le « Singinois allemand » (Senslerdeutsch en allemand)…et au bord du lac de Morat (Murtensee) le long de la Sarine.i wetti gäär eggsakta syy - YouTube Petit exemple de Senslerdeutsch sous forme d’un petit poëme.C’est de l’alémannique supérieur (Höchstalemannisch.)
Moi je pense que sur un tel sujet il faut savoir rester NEUTRE puisqu’on est en Suisse !
+1
Pas sûr, dans les villes (Bellinzona, Locarno, Lugano) j’entends normalement un italien assez standard
oui, c’était juste une blague.
C’est très clair quand on navigue sur le site.