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Quelque quatre ans après sa première présentation sur la scène de Bastille, alors largement entachée par des grèves à répétition d’une partie des personnels, la mise en scène de Tannhaüser (1845), de Richard Wagner, par Robert Carsen, sonne creux. Comme d’habitude, le Canadien trace une ligne de force monothématique : Tannhaüser est peintre, et non troubadour, et trimballe, du début à la fin, sous les yeux horrifiés de tous, une toile inmontrable. Tellement inmontrable que, à la fin de l’oeuvre, il la fait accrocher, au musée, face contre mur. On aura compris qu’il s’agit de L’Origine du monde, le tableau de Courbet à la célèbre énigme vulvaire. Facile, mais habile ; acceptable, mais pas satisfaisant.
Manque à l’appel le chef japonais Seiji Ozawa, qui dirige rarissimement en raison de graves problèmes de santé. Celui-ci avait en 2007 transfiguré l’orchestre, qui l’adore et le respecte, ce qui n’est pas le cas de son successeur, le bien pâle Britannique Mark Elder : dès le prélude du premier acte, on constate un problème de concentration dans l’orchestre, qui joue, tout le long du spectacle, de manière peu inspirée. Le chef n’assure il est vrai qu’un service minimum, ne parvient jamais à nourrir les nuances piano, à synchroniser le choeur avec l’orchestre. Et Elder manque la poésie de consort renaissant de flûtes à bec dans les interventions des bois de l’acte III : si les flûtes jouaient sans vibrato et avec une intonation pure ce passage éthéré, la musique en serait transfigurée.[/i]
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Et moi qui me faisait une joie de me rendre tout spécialement à Paris à l’Opéra Bastille pour assister à l’une de ses représentations.
Heureusement je n’ai pas encore acheté les billets. Le monde est trop injuste.