Implantée en Allemagne depuis plus de 60 ans, difficile de ne pas remarquer l’omniprésence de la marque dans les grandes villes. Tchibo produit du café, mais vend aussi, dans ses boutiques : des cuiseurs à oeufs, des sous-vêtements, des portes-monnaie, des téléphones portables et… des fleurs. Cette marque a de quoi rendre un étranger perplexe. Pas les Allemands : ils connaissent très bien, et en général y consomment. Rien d’étonnant, l’entreprise a développé avec les années une stratégie commerciale très astucieuse.
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Les représentants de la marque tel Andreas Engelmann se plaisent à répéter que Tchibo se soucie en premier lieu de la « qualité » de ses produits, vendus au « juste prix ». Déjà Tchibo jouit de son expertise en matière de café. On en voudra pour illustration notamment que dans les deux tiers des boutiques Tchibo - celles qui sont dotées d’un café-bar - le client peut se faire moudre son café sur place. Tchibo fonctionne sur les mêmes ressorts que les boulangeries, pourrait-on dire. « Comme les boulangeries, explique Jörg Henseler, professeur de marketing à l’université de Cologne, Tchibo c’est avant tout une odeur. Puis un café préparé sur place, plutôt bon, à prix honnête. Le client se dira alors que les autres produits sont certainement aussi bien. » D’autant plus que les produits « non-food » portent eux aussi la patte de l’entreprise : Tchibo n’est pas un simple redistributeur. Certes elle sous-traite, mais garde la main sur la conception du produit. Les vêtements sont par exemple préalablement conçus par des designers engagés par la marque, puis commandés à des entreprises de textile.
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jean luc