Guten Tag
Voici mes impressions d’une pièce qui pour moi fut 1H30 de divertissement total :
France-Allemagne, un spectacle loufoque, grinçant parfois, se moquant des préjugés encore présents sur nos « cousins germains » j’ai ri du début jusqu’à la fin. Deux acteurs : Jocelyn Lagarrigue et Rainer Sievert.
Au début les cartes sont brouillées. Un homme, trentenaire, plutôt bien fait au regard un peu froid, se présente devant nous, vêtu uniquement d’un slip blanc. Il nous salue d’un « Guten Abend » très courtois. Pris au jeu, nous, le public majoritairement français, lui répondons en allemand . Puis il s’avance sur la scène où se trouve une table, un canapé et un réfrigérateur et se dirige vers un radio cassette, appuie sur le bouton et soudain, la « Chevauchée des Walkyries » de Richard Wagner inonde la salle . L’homme prend une pose d’athlète et commence à s’habiller, d’un survêtement au couleur marron, rouge, jaune. Le personnage allemand, diriez vous, tournant en dérision le germanisme exacerbé, eh bien, si c’est votre réponse vous êtes tombés dans un piège grossier, tout comme moi.
Puis le réfrigérateur qui s’ouvre, invite notre regard. Un homme en sort, il porte une petite moustache, il change le CD du radio cassette et c’est une musique de Jimmy Hendrix et s’habille en survêtement, en dansant. Les deux hommes habillés, se remémorent le fameux match de football France-Allemagne de 1982. Et voilà, le décore est planté, les acteurs se présentent au public. Et l’acteur allemand de dire « Messieurs, dames, n’ayez pas peur, je suis allemand ».
Puis le spectacle est très physique, les deux hommes miment le match de football, les querelles. Ils présentent avec beaucoup d’humour les clichés et les traits de l’histoire reliant nos deux pays. Je vais essayer de vous en décrire quelques uns :
Les retours dans l’histoire, les tranchées de 1914-1918 où on ne savait plus bien où commençait la partie allemande et finissait la française, et où les soldats craignant de se tromper de tranchée baragouiner quelques mots dans la langue de l’'ennemi et on voit nos deux acteurs à quatre pattes mimant le passage d’une tranché à l’autre.
Le personnage allemand qui se met à nous déclamer son histoire en allemand et le personnage français qui lui répond en citant raconte le début du Roi des Aulnes « Wer reitet so spät durch Nacht und Wind ».
Et son colocataire allemand de lui répondre qu’un français qui parle allemand c’est toujours doux et sensuelle
Et le Français de dire, que lorsqu’il a commencé à apprendre l’allemand au collège on l’a traité de « Boche »
================Amusant, mais dans les trois répliques « Le Roi des Aulnes », « doux et sensuelles » et traité de boche", j’ai vécu exactement cela.
Le « boche » à propos c’est aussi un brouille piste de la pièce. Lorsque le locataire allemand sort du réfrigérateur pour se changer, son ami écrit boche sur le réfrigérateur. L’Allemand découvrant cela est surpris et mécontent mais on apprend qu’en fait , le Français a écrit cela parce que on le traitait de boche parce qu’il apprenait l’allemand. Il se désignait lui avec humour et non son collocataire.
Il y a les explications données par le Français sur un tableau des actions des footballeurs lors du France-Allemagne de 1982 et l’on retrouve les grands noms du football français Trésor, Plattini. Puis à force de traits sur le tableau se retrouve dessinée une grosse Svastiska. Puis à l’Allemand de reprendre la suite et d’expliquer combien la Svatiska nazi symbolise en elle-même la chute du nazisme et des jeux de mots, on se retrouve avec une Stika qui serait une femme.
================Rassurée de voir que l’humour à bon escient peut franchir les tabous.
Je termine sur une dernière image. Une carte d’Allemagne et un cours de géographie fait par le personnage allemand qui nous d’emblée, pour que cela soit clair pour tout le monde, je vais vous expliquer tout cela en allemand.
Et on rentre dans un délire incroyable. Il parlait tellement vite, une vraie performance de diction que je n’ai rien compris tout en comprenant. Ensuite il a demandé au Public, toujours en allemand, qui voulait la carte toute gribouillée. Des jeunes gens ont levé la main. Il leur a envoyé en la chiffonnant auparavant.
Voilà, je me suis régalée en allant à ce spectacle. Je salue l’initiative du Théodoros Group, mais surtout, ne prenez pas ma description de la pièce au pied de la lettre. Il y a sans doute beaucoup d’erreurs, et c’est trop imprécis pour refléter réellement l’intention de ce groupe théâtrale. Mais bon, si cela peut susciter des intérêts pourquoi pas ?
