Les "bien- pensant " ne l’aiment pas et le traitent de « Nestbeschmutzer », en français, « celui qui crache dans la soupe. »
Mort il y a 20 ans, l’écrivain autrichien (très critique vis-à-vis de son pays et du monde littéraire en général), nous réserve une dernière surprise post mortem.
Quelques temps avant sa mort, il avait déposé chez son éditeur un manuscrit intitulé :« Meine Preise »(Suhrkamp Verlag.)
Ce livre vient de paraitre en français sous le titre: « Mes prix littéraires » (Editeur: Gallimard). Bernhard n’avait que mépris pour les prix littéraires et ceux qui les attribuent …et pourtant, il en a reçu de nombreux !
Quelques extraits du livre à propos des prix qui lui avaient été attribués:
Pour la remise du prix Grillparzer:
« En jetant un regard en direction de Mme la Ministre Firnberg […], je vis qu’elle s’était endormie, ce qui n’avait pas échappé non plus au président Hunger, car la ministre ronflait, pas très fort certes, mais elle ronflait de ce discret ronflement de ministre connu dans le monde entier. »
Prix remis par le ministre des arts et de la culture:
« Nous sommes Autichiens, nous sommes apathiques, nous sommes la vie en tant que désinterêt généralisé pour la vie. »
Prix d’état autrichien de littérature:
« Quand les gens me demandaient qui avait déjà reçu ce grand prix d’état, je disais à chaque fois; que des trous du cul, et quand ils me demandaient de citer ces trous du cul, je leur citais toute une série de trous du cul qui leur étaient inconnus, ces trous du cul n’étaient connus que de moi. »
A propos du prix Anton Wildgans:
" Personnellement, ce que j’ai toujours admiré le plus chez Wildgans, c’est son fils tromboniste." (Wildgans est un industriel autrichien qui a créé un prix littéraire.)
Tout ça me donne personnellement fortement envie de lire ce bouquin.