Traduction de "n'est-ce pas ?" ou autre chose ?

Bonjour,
j’aurais besoin de traduire les premières phrases d’une ancienne lettre des archives familiales. Je donne la date de cette lettre, s’il s’agit eventuellement d’une tournure ancienne, : 1947. Le voici :
" Ich bin glücklich, dich bald wieder zu sehen, Du nicht auch, doch liebster ich weiss es, denn wir lieben uns, wie keiner auf der ganzen Welt."
Personnellement j’ai traduit cette ligne par : « Je suis heureux de bientôt te revoir. Mais toi pas ; cependant, mon chéri, je le sais, nous nous aimons comme personne d’autre sur terre. »

Ayant déjà sollicité une aide sur le « Du nicht auch » on m’a conseillé de traduire cette partie de phrase par « n’est-ce pas ? »
Mais, problème :

  • en français le « n’est-ce pas » faisant suite à la première proposition ne sonne pas trop bien : « Je suis heureux de bientôt te revoir, n’est-ce pas » et avec la suite, pas trop non plus.

  • si la traduction est juste il n’y a pas de point d’interrogation sur la lettre après « Du nicht auch »

  • auch peut signifier « mais »

  • ce pourrait être aussi " toi non plus" mais là ça ne colle pas bien avec ce qui est écrit avant

  • le Du est en majuscule (je sais que grammaticalement sur une lettre il faut l’écrire avec une majuscule mais, avant, « dich » par exemple est écrit sans) ; ce pourrait signifier une forme d’insistance/opposition sur « Toi » : "Moi, je suis heureux de te voir, mais Toi, non.

  • la suite commence par « doch » (cependant) qui marque une correction, une explication, qui tend à montrer que son interlocuteur a tort quand il dit qu’il n’a pas envie de la revoir.

  • connaissant le contexte familial derrière cette lettre, ce « mais toi pas » est logique, il correspond à la réalité du moment.
    Je pense que dans ce forum on va bien trouver la bonne traduction !
    Merci par avance

Djoss

C’est ambigu… il a fallu que je le relise à haute voix plusieurs fois pour avoir une hypothèse :

J’y vois une sorte de « toi aussi, hein? ».
Le nicht est une demande de confirmation de la part de celui auquel on s’adresse.
du . toi
nicht? n’est-ce pas?
auch. aussi
Mais bon, en plus concis et en style oral transcrit de façon un peu cryptique.

+1.

C’était cela le problème de traduction, vraiment ???
Désolée de pas avoir répondu plus tôt :blush:
En anglais j’ai toujours savouré la richesse des tag questions joliment rebaptisées Refrainfragen en allemand.

L’approche du scripteur (bref celui qui a écrit la lettre) est de toute manière positive, alors autant aller dans ce sens et se passer d’un « n’est-ce pas » trop figé et désuet à l’écrit, pour donner un peu plus de vie au message.

Le n’est-ce pas ne correspond pas vraiment aux locutions adverbiales du français courant actuel.
Je n’ai d’ailleurs jamais vraiment compris pourquoi la plupart des Français traduisaient par « n’est-ce pas » ce genre de tournure, alors qu’en France ce n’est plus vraiment à la mode voir même parfois ridicule, n’est-ce pas ? :wink:

Donc un « +1 » tardif qui se rajoute, mais j’aurais adoré être là au début :wink:

Possible que la personne ait négligé de mettre un point d’interrogation après « Du auch nicht », non ?

Le vrai problème, c’est que l’on a Du nicht auch, et non Du auch nicht… on pourrait avoir aussi dans le même sens « Du sicher auch, oder? »

Toi aussi n’est-ce pas. Pas besoin de point d’interrogation, ce n’est d’ailleurs pas une interrogation, mais une certitude. Et « Liebster » avec une majuscule.

Haaaan, ok. J’avais vraiment lu « Du auch nicht »… Allez, il est temps que j’aille me reposer.

l’ambiguïté existe, certes et , je vais repartir de l’énoncé complet
Ich bin glücklich, dich bald wieder zu sehen,
============> Pour moi, il s’agit d’une réponse à une reprise de contact . Le scripteur la confirme
Du nicht auch, doch liebster ich weiss es,
=========> Et là, je suis d’accord avec vous deux, AoMaxiens, il y a matière à question, mais quand même en regard après

denn wir lieben uns, wie keiner auf der ganzen Welt.
=======>Après il y a quand même un aspect très positif qui justifierait l’absence de point d’interrogation. Mais bon, point d’interrogation ou pas, il y a un manque d’information concernant de l’auteur de cette lettre.
Les fameux qui, que, quoi,quand. Donc on ne peut qu’interpréter avec le peu d’information que l’énoncé donne

Aspect positif qui à mon avis peut aider à l’ ambiguïté « keiner auf der ganzen Welt » tout de même. Ou alors le scripteur, est d’un sacré cynisme.

===========Réponse non rectifiée depuis celle envoyée par Andergassen

Le doch n’est nécessaire que parce qu’il y a nicht juste avant. C’est mécanique. Du nicht auch est une version courte de phrase intero-négative, doch en est la réponse positive.

Alors messieurs dames ne pensez-vous pas que « le pas vrai » proposé au début,par je ne sais plus par lequel d’entre vous, est tout à fait acceptable ??? :wink: Et en plus @Djoss tu as eu a maintenant non seulement les propositions mais aussi les explications enrichies: un échantillon de mini cours de traduction :wink: :wink: :wink:

Je suis nul en traduction, mais franchement, je ne formulerais pas vraiment la chose de cette manière en français. En traduction, je trouve qu’il vaut mieux ne pas trop forcer les choses…

Sans penser aux mots utilisés en allemand, si j’avais à dire la même chose en français, je dirais:

Je suis heureux parce que je vais te revoir bientôt. Ne l’es-tu pas toi aussi ? Mais si, je le sens, car nous nous aimons comme personne ne s’aime en ce monde.

======Je n’avais pas relu la proposition, et effectivement tu avais proposé une sorte de « hein » avec un point d’interrogation et non pas le " pas vrai". Mais pour moi, cela reste dans la même lignée,donc tout va bien, n’est-ce pas :wink: :wink: ??

J’arrive après la bataille ; je dirais , content de…, pas toi ? Question purement réthorique ( à mon avis),dont on attend une réponse forcément positive.

Merci pour vos contributions à tous (je ne pensais pas en avoir tant !).

Je vous donne - pour ceux qui ne savent pas - l’arrière-plan de cette histoire. C’est une histoire de captivité en Allemagne pendant la dernière guerre, comme c’est beaucoup arrivé : un Français travaillant dans un village de l’Est et une Allemande de ce village se connaissent et s’aiment. 1945 : fin de la guerre et séparation. Le Français rentre chez lui en France et son amie se retrouve coincée dans une petite ville allemande de l’ouest sur le trajet vers la France. Le lien se reforme par lettre début 1946. Mais il faudra attendre fin 1947 pour qu’elle (c’est ma mère) puisse venir en France pour se marier avec ce Français (mon père). Entre temps, vers fin 46/début 47, il y a un froid du côté de mon père (une autre rencontre ?) et lui fait comprendre qu’il ne tient plus trop à elle. L’extrait que j’ai proposé correspond aux premières lignes d’une de ses lettres (à elle) de juin 1947.

Pour revenir à vos avis, je note quand même que ce petit bout de phrase « Du nicht auch » semble traduire le souhait de ma mère de faire partager l’espoir à son ami qu’il soit, lui aussi, heureux de la revoir, alors qu’elle se doute bien que ce n’est pas si évident que cela. J’ai une autre lettre (avril 1947) comme cela dans laquelle elle lui rappelle qu’il lui écrit qu’il ne l’aime plus - et là il n’y a pas d’équivoque de traduction - ce qui confirme le contexte de leurs échanges.

J’aime bien ta proposition de traduction, ElieDeLeuze, à la fois parce qu’elle traduit la crainte sous-jacente qu’elle éprouve à ce que le sentiment de son ami ne soit pas réciproque (Ne l’es-tu pas toi aussi - heureux ?) et aussi cette périphrase de traduction « Mais si, je le sens, car… » pour « doch » qui, pour moi, colle tout-à-fait à ce qu’elle ressent.

Donc finalement on est quand même un peu loin du simple « n’est-ce pas ? » !