un Français dans un hôpital allemand

merci beaucoup à tous :youhou:
ma question a bien été repondue :smiley:

J´aimerais tout d´abord écarter une croyance concernant les personnes sourdes: Tous les sourds ne lisent pas sur les lèvres et pour ceux qui en seraient capables, bon nombres d´obstacles peuvent les empêcher de bien lire sur les lèvres:
Une barbe ou une moustache
La différence qu´a chacun de prononcer les mots (en Allemagne, la multitude de dialecte peut empêcher une bonne lecture en raison des différentes attaques pour prononcer un mot)
Lorsqu´on confond crier et parler: En effet, lorsqu´on est sourd, les entendant ont tendance à parler plus fort ou a crier, croyant que cela règlera le problème de l´écoute, ce qui déforme un peu plus le jeu des lèvres alors qu´il serait plus simple de parler très doucement.

Maintenant, un hôpital n´est pas le lieu ou on a tout le matériel adéquat pour communiquer avec un patient qui ne parle pas « notre » langue. Les hôpitaux, les services ont souvent des contraintes budgétaires et selon qu´on soit un grand hôpital, un hôpital universitaire ou un petit hôpital, le budget « matériel pour personne ne parlant pas notre langue » ,s´il existe, sera des plus restreints voire inexistant.

On peut effectivement se mettre en quatre pour le patient, mais il suffit qu´il soit suffisamment choqué (de l´accident, d´être dans un lieu inconnu, de la peinture jaune du plafond) pour que toute communication puisse être parasité et le fait de trouver un interprète peut être un moyen pour le rassurer voire le rendre plus réceptif.
Sans les mots il est difficile par exemple d´expliquer si une douleur est diffuse ou concentrer sur un point précis du corps.

La patience est une attitude pouvant être chrono phage. Il faut s´assurer qu´on a suffisamment de temps pour communiquer avec le patient, qu´on n´a pas 15 patients derrière qui attendent, que le chef de service ou le cadre hospitalier ne nous demande pas d´accélérer un peu la cadence.

Le cas des urgences est un peu spécial et cela reste un tort de penser que seul l´utilisation d´examen permet de diagnostiquer un patient. Tant que celui ci est inconscient, il manque des détails pour affiner ou préciser ou trouver le diagnostic (Même Dr House a besoin de discuter avec le patient de temps en temps), on a besoin de ses mots pour comprendre ce qu´il ressent, pour savoir ce qui se passe dans son corps, dans sa tête.

J´ai cette expérience amusante, cette fois ci chez un dentiste, ou après un accident, on m´a amené assez vite chez lui. Celui ci me fait un état des lieux de ma dentition qui a duré un certain moment.
Je ne pouvais pas parler, l´œil me démangeait, j´ai voulu me le frotter et on a interprété mon geste comme voulant toucher mes dents parce que j´aurais eu mal. On m´a bloqué le bras.

En conclusion, même dans sa propre langue, le fait de ne pas pouvoir parler, crée des malentendus.