C’est d’autant plus surprenant que je n’ai strictement aucuns liens particuliers avec la Prusse Orientale.
J’ai lu cette information dans une revue par le plus grand des hasards et j’ai acheté le livre en librairie le lendemain alors que je ne pensais absolument pas le trouver.
Une pensée me turlupine depuis un bon bout de temps; j’ai quelque part dans un coin de ma tête un vague souvenir d’une chanson d’un liedermacher allemand dans laquelle il évoque les lacs de Masurie…et je me demande , après mûre réflexion, s’il ne s’agirait pas de Wolf Biermann…Pour confirmation.
Voilà donc un sujet qui m’intéresse beaucoup, surtout qu’il mèle plusieurs aspects évoqués par l’un ou l’autre.
Je suis le fils d’un prisonnier français qui a connu sa femme (donc ma mère) en Allemagne Orientale (Ostbrandenburg) à cette époque de la guerre. A ce titre, je suis à la fois intéressé par les notions de transmission des expériences vécues (il semblerait que les prisonniers de retour en France n’aient, d’une façon générale, pas beaucoup raconté leur captivité) et aussi par l’histoire de ces peuples de l’autre côté de l’Oder qui ont perdu leur Heimat en 1945.
Du côté de ma mère que j’ai perdue tôt (en 1972) je ne sais rien du tout de son passé allemand. A son arrivée en France (1947), pour une raison qui tient en partie au contexte de l’immédiat après-guerre, elle a décidé de faire une croix sur son passé, sa langue, sa culture, ses souvenirs.
Inversement, contrairement au cas rapporté par Fifititi avec son grand-père, mon père a raconté jusqu’à l’obssession ses histoires de captivité… à une époque (j’étais jeune) où je ne voulais rien entendre (aucun intérêt pour moi). Maintenant qu’il a disparu à son tour, c’est moi qui devient accro de cette histoire (la captivité, la rencontre de mes parents là-bas, mais aussi toute l’histoire de ces territoires). Je travaille depuis presque 10 ans maintenant sur l’écriture d’une chronique historico-familiale qui reprend tous ces aspects d’une histoire qui est celle de la première moitié du 20ème siècle en France et en Allemagne. J’espère terminer cet été.
Dans mes contacts allemands des quelques survivants du village de ma mère, il y a une personne de 79 ans (donc née en 1933), qui habitait donc cette localité (Hildesheim, maintenant Mierczany, ex Kreis Weststernberg) et par chance pour moi fut une petite fille très très curieuse qui laissait trainer ses oreilles partout et m’a donc raconté plein de trucs de la vie de cette époque. Mais elle n’était qu’une enfant. Ce que je cherche ce sont des notations plus large sur la vie dans ces grands domaines de l’Est possédés par cette noblesse terrienne caractéristique des lieux (dsons sur la période fin XIXème / 1945).
Donc intéressé par la vie quotidienne de ces grandes familles riches (gestion du domaine, action politique de ces familles, les chasses, les rapports avec les villageois, etc…) et celle de leurs travailleurs agricoles (appelés Instleute, Gutsarbeiter, ou Deputant, etc…). Dans ce village où mon père à connu ma mère et dans la localité voisine (Görbitch/Garbicz), il y avait un grand domaine de 1000 ha qui employait jusqu’à la fin de la guerre 100 personnes (pour 500 habitants dans les 2 villages en 1939), propriété d’une famille : les von Risselmann.
Si tu as de telles indications concernant la Prusse Orientale (c’est un peu comme le Ostbrandenburg), Lalilou, je serais bien preneur.
De même Avonlea, tu parles d’un petit dossier sur la Poméranie et la Prusse Orientale, de quoi s’agit-il exactement ?
Il semblerait qu’il y ait plus d’informations dans les romans que dans des livres purement historiques (à condition d’en trouver), c’est pour cela que l’on m’a conseillé de lire le livre de Fallada « Wolf unter Wolfen » qui se passe justement dans la région concernée : village Radach/Radachow où Fallada a passé 6 mois (en 1923) comme régisseur dans le domaine agricole local. Il a raconté son expérience sous forme d’un roman. Problème : le livre fait 1200 pages et j’ai un mal fou à comprendre correctement (il existe une traduction française de 1934 en 2 volumes – d’occasion, chère -). Avant de voir à acheter éventuellement cette traduction je demandais sur un autre fil si quelqu’un pourrait me dire si effectivement je pourrais trouver dans ce livre ce que je cherche.
Il s’agit d’une petite présentation de tout ce qui a avoir avec la culture - cuisine, langue, écrivains … Des anecdotes que j’ai trouvé dans les livres et que m’ont raconté mes grand-parents. Je vais choisir quelques lieux qui méritent d’être connus pour des raison différentes, soit à cause de l’histoire, soit à cause d’une historiette qui y est associée. Je pense qu’il y a quelques jolie petites textes que l’on peut écrire et mettre dans une petite série d’été.
Je tombe par hasard sur ce post qui m’interpelle.
Comme je l’ai succintement précisé dans ma présentation mon père a connu la captivité en Allemagne Orientale et précisément à Görbitch comme « jardinier » (dans la vraie vie il était comptable) sur le domaine (au Château) des Risselmann puis à Hildesheim dans un petit Kommando agricole/forestier suivant la saison. Plus « intello » que travailleur manuel il a tenu quasiment au jour le jour un journal de captivité en faisant une grande part à ses compagnons d’infortune et aux allemands / allemandes qu’il a pu côtoyer. J’ai peut-être quelques brides de l’histoire de votre mère et si c’est elle que je suspecte dans les écrits de mon père, des petits coups de pouce qu’elle a pu apporter à ce petit groupe de reclus du Kommando 1012 d’Hildesheim.
Cordialement
Lucien