Une boutique néonazie fait scandale en Allemagne

[i]
Le magasin «Brevik» fait référence au tueur d’extrême droite Anders Breivik, qui avait assassiné 77 personnes en Norvège l’année dernière.

La ville de Chemnitz se mobilise contre l’extrême droite ce mercredi soir. Plusieurs associations et la classe politique locale ont appelé à manifester contre l’ouverture d’un magasin de vêtements appartenant à la marque Thor Steinar, très prisée par les néonazis outre-Rhin. Le nom de la boutique, «Brevik», est considéré comme un hommage au tueur d’extrême droite Anders Breivik, qui avait assassiné 77 personnes en Norvège l’année dernière, et passe pour une provocation intolérable.

«Avec ce choix de nom scandaleux, Thor Steinar devient plus agressif et dévoile ses tendances violentes d’extrême droite», accuse Hanka Kliese, élue du SPD à Chemnitz. «Avoir un magasin qui porte ce nom est une catastrophe, juge Katja Uhlemann, porte-parole de la mairie de Chemnitz. Nous sommes en contact avec l’entreprise qui loue l’immeuble et nous faisons tout notre possible pour faire fermer le magasin. Cela pourrait être difficile parce qu’il s’agit d’une entreprise privée. Mais comme l’a montré la fermeture d’autres enseignes Thor Steinar à travers le pays, ce n’est pas impossible».

Mythologie nordique
Thor Steinar (le marteau de Thor) est l’une des marques de vêtements fétiches des groupuscules néonazis allemands, qui se sont détournés des traditionnels blousons bombers et rangers pour adopter des signes d’appartenance plus discrets. Les crânes rasés vouent un véritable culte à Thor, le dieu du tonnerre dans la mythologie germanique.

Fondée par un entrepreneur réputé proche des milieux néonazis, la marque s’était illustrée par son premier logo, d’inspiration runique, utilisé par les groupes Wehrwolf qui luttèrent clandestinement, après la défaite de 1945, contre les occupants alliés. Depuis, Thor Steinar a changé son sigle, utilisant le drapeau norvégien et donnant à ses boutiques des noms inspirés par la mythologie ou la géographie nordique.

Connue comme étant un haut lieu de l’extrême droite allemande, Chemnitz, 250.000 habitants, a décidé de se mobiliser contre l’ouverture du magasin «Brevik» pour défendre sa réputation. Selon les services de renseignements allemands, cette ville d’ex-RDA, située près de la frontière tchèque, compte quelque 200 militants d’extrême droite.[/i]

lefigaro.fr/international/20 … emagne.php