Une fois n’est pas coutume, c’est le Burgenland qui est au centre de l’actualité autrichienne, cette petite région de moins de 300.000 habitants à l’est du pays.
Dimanche 31 mai avaient lieu en Autriche deux élections régionales, en Styrie (centre et sud) et au Burgenland, donc. Le deux régions, gouvernées par la gauche, ont connu des résultats similaires: pertes pour la gauche (SPÖ) et la droite (ÖVP), gains pour l’extrême-droite (FPÖ).
Dès le lendemain, le président de la région Burgenland a annoncé son intention de négocier la formation d’une nouvelle coalition… avec le FPÖ!!, coalition qui a été mise sur pieds en quelques jours.
Bizarrement, les réactions au sein de la gauche ne sont pas toutes unanimement contre cette coalition. Le chancelier lui-même se borne à dire qu’il s’agit d’une décision régionale et qu’une telle coalition n’est pas envisageable au niveau nationale (manquerait plus que ça!). Le désormais ex-numéro 2 du SPÖ a même parlé d’une « expérience intéressante » avant d’ailleurs d’intégrer le gouvernement régional. Le parti devrait même décider dans les jours qui viennent de lever l’interdiction de coalition avec le FPÖ (en vigueur depuis les années 80) aux niveaux local et régional.
Toutefois, la grande majorité des ténors du parti s’est exprimée clairement contre la nouvelle coalition gauche-extrême droite, en particulier le maire de Vienne qui joue sa réélection à l’automne avec précisément le FPÖ comme adversaire principal. Les jeunes SPÖ ont lancé une campagne sur internet contre la nouvelle coalition et ont manifesté devant le siège du parti. Certains réclament l’exclusion du président du Burgenland, d’autres remettent carrément en cause la direction du parti par le chancelier. Tous parlent d’une grave erreur qui aura de lourdes conséquences. Les verts et les syndicats de gauche vont aussi dans ce sens. Seules quelques voix en Styrie se sont fait entendre pour que le président régional social-démocrate négocie lui aussi avec le FPÖ…