Creusant de fausses tombes et simulant des enterrements, de futurs croque-morts se forment aux funérailles dans l’unique cimetière d’apprentissage d’Allemagne, voire d’Europe, installé dans une petite ville de Bavière.
Casque blanc de chantier vacillant sur le crâne, Lisa Magera donne des coups de pelle appliqués. La terre gelée est difficile à creuser. A côté, une stèle en marbre gris honore la mémoire de « mon cher mari et notre bon père, August Weisheit, 1878-1961 ».
Ni fleurs, ni couronnes dans le cimetière d’apprentissage de Münnerstadt, le seul du genre en Europe, à en croire sa direction.
Lisa Magera, 26 ans, originaire de Hambourg (nord), est une des 525 apprentis actuellement en formation. En trois ans, entre stages en entreprise et théorie, ils apprennent tout de la réception des familles en deuil à la construction d’un caveau cimenté, en passant par la mise en bière ou la rédaction d’avis de décès.
Leur formateur, Wilhelm Lautenbach, venu de Hanovre (nord), constate qu’on s’est longtemps destiné à ce métier de père en fils. Son entreprise a d’ailleurs été fondée en 1896 par l’un de ses aïeux, et son fils Malte est appelé à prendre la relève.
« Mais il s’opère un changement » et des gens de tous horizons viennent peu à peu à cette profession, souligne-t-il. « On en parle plus, on réfléchit davantage au fait qu’après la vie, il y a la mort ».
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jean luc