Bon, j’avoue un faible pour les dialectes alémaniques. C’est grave, docteur ?
Quelques proverbes:
Alémanique:
Lieber a Luus im Chrut als gar ke Fleisch:
Hochdeutsch :
Lieber eine Laus im Kraut als kein Fleisch.
Français:
Mieux vaut un pou dans le plat de chou que pas de viande du tout.
Alémanique:
Mit de dumme Leit triibt me d Welt um.
Hochdeutsch:
Mit den Dummen treibt man die Welt um.
Français:
Les gens bêtes font tourner le monde en bourrique.
Alémanique:
Lieber en Buuch fum Fresse wie en Buckel vum Schaffe.( Celle-là, je l’adore !)
Hochdeutsch:
Lieber einen Bauch vom Essen als einen Buckel vom Arbeiten.
Français;
Mieux vaut un gros ventre d’avoir trop mangé qu’une bosse d’avoir trop bossé.
Alémanique:
Selber dau selber hau.
Hochdeutsch :
Selbst getan, selbst gehabt.
Français:
Ce que tu fais toi-même te revient de droit.(du moins , c’est comme ça que je le comprends !?)
Dits par une locutrice alémanique, bien sûr:
On ne peut pas parler de l’alémanique sans rendre hommage au poëte Johann Peter Hebel (1760-1826) qui a donné ses lettres de noblesse à cet ensemble de dialectes.
Il existe d’ailleurs, depuis 1946, un prix Hebel qui récompense un créateur ayant oeuvré dans le domaine alémanique. Parmi les lauréats, entre autres,Albert Schweitzer (1951), Martin Heidegger (1960), Robert Minder (1963) grand germaniste français, Marie Luise Kaschnitz (1970), André Weckmann (1976), Elias Canetti (1980), Claude Vigée (1984), Adien Finck (1992) et Emma Guntz (2000), dont j’ai parlé dans un autre post.
Lu par la même locutrice, un poëme de Hebel intitulé :« Sonntagsfrühe = dimanche matin à l’aube ».( Il s’agit d’un dialogue entre le samedi et le dimanche.)
Le texte du poëme :