Il s’agit du ministère de Horst Seehofer (CSU). « Innern , Bau und Heimat ».
Que des mecs à peu près dans la même tranche d’âge ; costard , cravate , cheveux courts… et pas une nana.
Devant la réaction immédiate , la photo a été rapidement retirée de publication sur Twitter.
Réaction de Hanna Neumann ( die Grünen) :« nicht meine Heimat ».
On se souvient du lapsus de Seehofer : « Heimatmuseum…euh…Heimatministerium ».
http://www.liberation.fr/direct/element/sexisme-en-allemagne-un-ministere-dirige-a-100-par-des-hommes-fait-polemique_79752/
Je trouve cette polémique ridicule, cela serait plutôt par leur action qu’il faudrait juger les membres de ce ministère. Ces dernières temps l’extrême droite s’était distinguée en France tout comme en Allemagne par le rôle au premier plan donné aux femmes.
Pour moi la parité s’impose dans les deux sens.
Sans qu’il ne soit question de politique, personnellement j’aimerais qu’il y ait beaucoup plus d’hommes dans l’enseignement des langues… J’ai été ravie d’avoir l’unique prof masculin en russe de Nanterre qui d’ailleurs maintenant est parti.
Et bien moi, je trouve cette polémique non seulement pas ridicule du tout mais absolument salutaire. Il ne faut pas oublier à qui on a affaire : La CSU, c’est encore un milieu qui met les femmes à la cuisine pour ne les sortir qu’une fois par semaine pour aller à la messe. Comme dirait Paul, le personnage de Ralf König: Frauen sind schließlich aus dem Straßenbild nicht mehr wegzudenken… ce qui, de la part de cette version particulière de misogynie, est largement plus clairvoyant que la culture politique bavaroise. Il s’agit pour Seehofer plutôt d’emmener avec lui ses amis à Berlin, et il se trouve qu’il n’a pas d’amie avec un e. Je vous l’accorde, ce n’est qu’indirectement lié à la parité. Mais c’est justement là le problème : ce type est un fossil vivant qui croit avoir la vérité héritée de l’église machiste et haineuse qui infeste sa contrée et l’impose aux autres avec l’arrogance et la violence de ceux qui sont persuadés d’avoir toujours raison. C’est insupportable pour un esprit sain, chose fort rare à la CSU. Et c’est un mec qui a milité contre les quotas par sexe qui vous le dit.
Partout ailleurs, je serais d’accord avec Valdok, il y a un moment où il faut savoir ne rien regarder d’autre que le job. Soit. Mais c’est la CSU. Et ça change tout.
La question des femmes à l’extrême droite est plus complexe. C’est un double discours comme toujours à l’extrême. Il faut gratter. Parfois, ce n’est pas la femme qui est aux affaires, mais l’héritière. D’autres fois, c’est la figure mariale qui prévaut. D’autres fois encore, c’est un lien complexe et très pervers entre l’homosexualité et les projections de dynamiques de défense. Il se peut aussi que parfois, ce soit une question de nationalisme tout court, une sorte de version laïque nationaliste de la figure mariale où une femme devient une figure de proue qui cache le galion de guerre qui, lui, est très masculin.
Valdok a raison pour l’enseignement… c’est un milieu tellement féminisé que quand un homme traine dans le coin, on s’en souvient et on en parle. Ce n’est pas tellement le cas dans l’administration, mais dans l’enseignement et la pédagogie même, c’est très marqué. De mes années scandinaves, j’ai gardé un souvenir outré et je crie encore au scandal : les lois sur la parité assurant au moins 40% d’un sexe dans un domaine ont été imposées de partout sauf dans les écoles, lieu où la proportion de femme doit être proche de 80% (profs devant les élèves) et bien plus en primaire (idem pour les infirmière, profession largement plus féminisée maintenant qu’il y a vingt ans). Le ministère de l’éducation norvégien est hors la loi depuis plus de vingt ans et tout le monde s’en fout, personne n’était même à l’époque près à en parler. Omerta totale. Une belle saloperie, cette soit-disant égalité des sexes en Scandinavie. Donc je suis le premier à me réjouir quand l’Allemagne ne s’adonne pas à cette ignoble hypocrisie. Sauf que la CSU a un programme et une politique qui correspond exactement à Kirche-Kinder-Küche et ils en sont fiers. De leur point de vue, la vie de Valdok est une aberration. Ne comptez pas sur moi pour soutenir la CSU, je préfère des Valdoks dans toute l’Allemagne, Bavière comprise. Et à propos des tribulations de Valdok, si la Pologne pouvait retrouver le chemin de la civilisation dans le domaine, ce ne serait pas mal non plus.
Effectivement Elie, tu as raison, je ne pensais pas au contexte particulier du CSU, mais au contexte général de la soit disant parité.
Quant à ma vie, sans aller jusqu’à la CSU pour certaines personnes c’est une aberration,
Ah la Pologne, du point de vue politique certes Je suis comme toi, j’espère, j’espère . Heureusement de temps en temps il y a de bonnes nouvelles je suis retournée à Paris depuis le 22 février et dernièrement j’ai eu des nouvelles de Francfort /Oder grâce à Andergassen , d’ailleurs ;leur nouveau maire, c’est pas une femme, mais un homme jeune de 33 ans des Verts…Je vous fais suivre l’article sur un autre fil
personnellement, bien que femme, la parité m’a toujours fait sourire…
je pense que les mecs sont très capables de faire des conneries tout seul, surtout en politique, c’est pas la peine que les femmes viennent en rajouter une couche…
(si certains partis n’ont rien d’autre à faire que de compter le nombre de femmes parmi un groupe politique, je me demande bien où l’on va ! D’autant que, il n’a pas encore été prouvé que la présence féminine au sein d’un parti, améliorerait « le dit parti »… )
A mon sens , la parité , c’est un moyen , pas une fin : si on ne se donne pas les moyens pour atteindre cette fin , effectivement , ce n’est que du blabla.
Quant à Seehofer et cet archaisme qu’est la CSU , je ne vous dirai jamais assez le mal que j’en pense , mais ça n’engage que moi.
En France : si, mais c’est plus subtile : les « petites mains », secrétaires de direction, d’intendance, d’établissement, concierges, etc. sont à 80% des femmes (avec une exception pour les anciens militaires qui ont des facilités pour rejoindre certains postes B). Les principaux et proviseurs, eux, sont féminisés, mais pas du tout dans les mêmes proportions que les profs qu’ils dirigent (ou subissent, question de point de vue ).
Parmi ces derniers, il ne faut pas oublier qu’il existe deux grades, les chefs d’établissement de première et de deuxième classe (en gros, c’est parallèle à la division certifiés/agrégés). Si si vous consultez n’importe quel rapport du concours de direction, vous voyez que les choses sont biaisées dès le jury, puisque celui-ci est totalement paritaire pour le concours de deuxième classe mais ne l’est plus pour le concours de première classe (53% hommes). Idem pour les résultats : 1ère classe : 45% d’admissibles femmes mais 40% d’admis femmes (cette « perte » même interroge), alors qu’au 2e classe : 55% de femmes pour 45% d’hommes.
À reporter dans tous les cas aux 70% de femmes parmi le corps enseignant du secondaire.
Bref : ce cas d’espèce mortellement ennuyeux (même pour moi) rappelle ce qui est à mes yeux le fond de la question de la parité : pas seulement « combien de femmes ? » mais "combien de femmes où ? et surtout combien de femmes vers où (« wohin »).
C’est là que je trouve la photo intéressante, que je ne connaissais pas avant de venir faire un tour par ici, tout comme je trouve intéressant qu’il n’y ait que le wiki allemand pour parler du Gläserner Aufzug. On a pris l’habitude, au moins dans la partie occidentale de l’Europe, de faire des gouvernements mathématiquement paritaires : ça fait bien sur l’image. Mais sans même parler de la répartition des postes (les hommes à l’intérieur et les femmes à la santé publique), on interroge peu, du moins de ce côté du Rhin, les équipes des cabinets, et d’une façon générale dans la haute administration. Or c’est là le vrai pouvoir (foi de syndicaliste, il y a des Gläserne Ministerinen : transparente et c’est le dir’cab’ qui gouverne).
Donc, comme souvent, le je trouve les Allemands plus transparents (y compris le gugusse qui photographie son cabinet, ce qu’aucun ministre en France ne ferait) et plus francs dans leurs débats, car il est au bon endroit.
Alors les quota : jamais, à mon sens c’est comme une drogue (ça soulage au début, mais on est ensuite coincé, cf. les Etats-Unis) ; mais beschämen un peu les vieux réacs de type CSU, um so besser.
Merci Sis ! Je ne connaissais pas le terme, mais bien le phénomène : comme tu le sais, j’exerce une profession majoritairement féminine. Mais il suffit d’assister à une conférence ou un congrès pour traducteurs pour constater que l’écrasante majorité des conférenciers sont des hommes. Autre chiffre, qu’on pourrait qualifier d’anecdotique, mais quand même : notre syndicat, qui a 70 ans, a été présidé au total 41 ans par des hommes (même si la tendance s’est plutôt rééquilibrée ces dernières années). Il a d’ailleurs été fondé par des hommes.
C’est un fait derrière les métiers très féminisés, peu de femmes ont en effet des emplois dans la direction… Dans l’enseignement , rares sont les femmes titulaires de postes à responsabilité… J’en ai noté une à Viadrina, et en plus elle est jeune (moins de 50 ans), elle dirige l’Ecole doctorale du ZIP ( Zentrum für Interdisziplinäre Polenstudien (ZIP).)…
Maintenant, cette expression Gläserner Aufzug que je ne connais pas du tout a suscité ma curiosité. J’ai fait une petite recherche sur internet à ce propos.
Elle doit son origine à l’anglais « glass escalator »
Un article non-wikipédien en allemand sur le concept
et la version wikipédienne en anglais du concept
en France, il semblerait que l’on ait aussi adopté cet emprunt à l’anglais :'ascenceur de verre"…Un vieil article du monde pour parler du phénomène.