V.I.E : Sud de l'Allemagne et langue anglaise

A vrai dire je suis plutôt un matheux, donc l’apprentissage d’une nouvelle langue est très difficile. J’ai eu beaucoup de mal pour l’Anglais (et je suis encore loin d’être ‹ fluent ›), alors l’allemand qui est réputé pour être compliqué et vu que je ne comprend pas un seul mot, c’est difficile :smiley: Mais ça ne m’inquiète pas plus que ça puisque j’ai quand même choisi l’Allemagne.
Alors pourquoi l’Allemagne ? Tout simplement car c’est « tombé » comme ça. Je cherchais un VIE dans un domaine bien spécifique et donc les annonces ne sont pas très nombreuses. Après quelques mois de recherche, j’ai été pris pour soit le Quebec soit l’Allemagne. Dans un premier temps je préférais le Quebec (endroit agréable à vivre, langue française, …) mais après plusieurs entretiens avec la boite pour l’Allemagne l’opportunité m’a semblé meilleure avec des sujets de travail très intéressants !
Pour mon Master, non ce n’est pas en Betriebswirtschaftslehre (j’avoue le copier/coller) mais en Sécurité des Systèmes Informatiques.

PS : je n’ai pas très bien compris ta partie sur les groupes VIE dont « livre de tronches ».

OK!!! je comprends mieux ta démarche, c’est très logique :respect: .
Pour « livres de tronches », sorry (comme disent les jeunes Allemands :wink: ) j’aurais dû dire « bouquins de tronches » je me suis un peu amusée, j’adore jouer avec les mots, car contrairement à toi, je suis beaucoup plus branchée langues naturelles que langages de programmation et encore moins maths.
Mais bon, traduis « tronche » (donc" visage" dans l’argot des gens de ma génération ) et « livre » en anglais, et tu comprendras très facilement :wink: :wink:

À mon humble avis, être matheux est plutôt in avantage pour apprendre l’allemand. On peut résumer toutes les règles de grammaire par un langage mathématique style formules. Le reste, c’est une question de mémoire.

Justement ton humble avis, Elie a suscité mon intérêt :wink: . Car c’est justement là-dessus que je travaille… pour l’instant : la formalisation des langues naturelles (le japonais) en tenant compte des aspects pragmatiques et sémantiques. Donc si je te suis bien, tu résumerais ces aspects à un simple processus de mémorisation??? .
Oui on pourrait être d’accord, mais résumer ainsi, non. Et encore moins pour l’allemand.
Bon, j’ai participé à un projet dans ce sens pour l’apprentissage des mots essentiels chez le débutant et justement, mon directeur de thèse de l’époque, allemand natif a écarté l’allemand tout comme le français et a privilégié l’anglais, le japonais et le chinois écrits en caractères latins (!!!en caractère latins :astonished: bon passons). J’ai bossé sur le japonais. La seule langue qui a donné des résultats à peu près satisfaisants et encore en négligeant totalement l’oral, c’est l’anglais!!! De toute façon c’est la langue dont Badcor aura essentiellement besoin. Il a son réseau de VIE, ses collègues bilingues et je suis sûre que comme mon mari matheux s’en est tiré lors de son affectation à Ottobrunn avec son très mauvais allemand, tout se passera bien pour lui. Et qu’il ne faudra pas trop de temps à Badcor pour apprendre l’allemand suffisant à ses besoins…

Intéressant de résumer une langue à des formules :slight_smile: Un peu comme un langage de programmation qui est créé via des règles sémantiques et syntaxiques.
Sinon oui Valdok j’aurais uniquement besoin de l’Anglais pour mon boulot, l’Allemand ça sera pour les « à côté ». Et j’ai bien compris pour « bouquin de tronches » ! :smiley:

Non non, je simplifie la situation d’un point de vue pédagogique, pas linguistique. On peut s’amuser à écrire des règles de grammaire en les faisant ressembler à des formules de maths, mais c’est du markéting. Fondamentalement, ce n’est pas du tout de la formalisation comme les ordinateurs en a besoin. Mais ça aide à faire passer bien des pilules avec des élèves qui ont une résistance purement psychologique en s’identifiant à des matheux/scientifiques. Bref, quand ils reprennent les conneries de leurs parents, les élèves sont très amochés, donc il faut réparer les dégâts comme on peut. Ma remarque était à comprendre dans ce sens.

D’accord Prof :wink: :wink:

Désolé , mais pour moi , une langue , c’est beaucoup plus qu’un système de règles « mathématiques ». C’est de l’histoire , c’est de l’affectif , de la musique, de la poësie , de l’art , du rêve. Ou alors , ce que l’on n’a rien compris à ce qu’est une langue. (Avis personnel qui n’engage que moi.)

Je ne pense pas que ça soit juste purement psychologique*. Des personnes ont plus de facilité dans des matières dites scientifiques et d’autres dans des matières dites littéraires et donc pour le même temps de travail les résultats ne seront pas identiques. Après bien sûr ça ne veut pas dire que c’est impossible, mais que c’est juste plus difficile et donc qu’il faudra plus de travail/temps pour l’apprentissage.

  • J’exclus bien sûr les élèves qui vont dire « les maths c’est nul » ou « la philo ça sert a rien » et qui ne vont même pas essayer de comprendre…

Je ne fais que reprendre le message. Je pense que Valdok sera plus à même de te répondre et d’avoir un débat la dessus. :slight_smile:

Tu dis ça parce que tu veux y croire. C’est ton droit. Dans ma vie de prof, je n’ai absolument aucune statistique confirmant ces soi-disant profiles en langues: les meilleurs élèves sont en partie des littéraires par goût, en partie des scientifiques par goût et en partie des élèves assez intelligents pour ne pas se laisser enfermer dans des catégories aussi simplistes. Si tu n’as pas vraiment envie d’apprendre l’allemand, parle anglais, ça m’est égal. Tu verras bien comment les locaux réagiront, moi je n’en sais rien j’ai toujours parlé allemand en Allemagne.

Cette histoire de « facilités », c’est tout simplement un mythe débile. On a le « goût » de certaines choses, et c’est ça qui compte.

Sérieusement, la linguistique dans le sens « d’usage de la langue » ne rentre ni dans la case « littéraire » ni dans la case « scientifique », c’est de l’ordre du savoir-faire, beaucoup plus proche des cours de technologie ou de cuisine, mais avec le cerveau. Si on veut vraiment faire un case « savoir- faire », alors disons qu’on peut s’y illustrer quel que soit son profil par ailleurs, il n’y a pas de règle. Si tu as du mal à apprendre l’allemand, c’est TOI en tant que la personne que tu es qui a des difficultés à apprendre une/cette langue, c’est pas ton soi-disant profil scientifique en cause.

On est entièrement d’accord Michelmau!!!. Et selon ce que j’ai compris des propos d’Elie, c’est le truc utiliser les maths comme pense-bêtes pour mémoriser des règles grammaticales de base … Juste dégager le terrain, on fait cela naturellement, et on se crée des réseaux dans notre tête, des associations d’idées en parallèle.

Pour prendre un exemple tout bête : manger … Pour faire simple, on décide de ne l’appliquer inconsciemment aux êtres humains et on a dans sa tête un prototype d’aliment gue l’on associe à d’autres aliments… Et l’on applique les règles grammaticales du verbe manger…

Sujet (être humain) (Manger = verbe du premier groupe français) + aliment
et cela marche encore mieux en anglais, si l’on prend un verbe régulier . Bon c’est grossier ce que je dis, je vais pas vous assommer avec les grammaires génératives et les théories chomskiennes :blush: , d’autant plus que moi, c’est plus des outils qu’une passion… Et l’art et la poésie va bientôt reprendre le dessus d’ailleurs, en allemand dans le texte, sans m’éloigner du japonais, Ouf…!!!

Je résume en tout bête, du bon sens et de la jugeote, pas besoin d’être linguiste informaticien - dans mon cas plus linguiste qu’informaticienne (mon problème d’ailleurs) et je pense que tout apprenant résonne plus ou moins ainsi, sans le savoir…

Eh moi dans mon jargon quand je parlais de pragmatique c’est justement un tiroir pour mettre tout ce que tu dis la poésie, l’art, le rêve et c’est pas du tout et ne sera jamais résolu. Le traitement automatique des langues cela dépanne énormément, mais c’est insuffisant. Et d’après les explications d’Elie, il parlait juste d’un dépannage d’apprenant et pas de TAL.

Désolée de ne pas savoir faire court sur certains sujets et de cet exposé qui sent le brouillon . Mais je pense que nous sommes tous d’accord sur ce point …

Là j’adhère, Elie, en plus doux :wink:

Mais bon Badcor, l’essentiel c’est pour toi ton VIE et pas l’allemand. D’habitude je râle envers les gens qui veulent aller en Allemagne sans parler l’allemand, Elie, Michelmau peuvent en témoigner d’ailleurs. ,Mais là c’est pas ton cas, c’est ton entreprise qui t’a recruté en tant que VIE, qui t’a envoyé dans cette ville d’Allemagne (elle aurait pu aussi bien t’envoyer en Chine ou au Japon). Alors take it easy :wink:

Cher Badcor,
Fais ce que tu peux. Si le job est important pour ton départ de carrière ou toute autre chose qui compte pour toi, alors la question de la langue est secondaire : l’entreprise sait parfaitement que tu ne parles pas allemand. Si ça leur pose des problèmes, ils n’ont qu’à prendre un autre candidat. Pour la vie locale, on ne peut pas trop savoir à l’avance, parfois on a de la chance. Fait inverse: deux touristes allemands perdus à Lyon en 1990, un bar où j’avais mes habitudes de lycéens… il bafouille un anglais honorable et se retrouve face à quatre types qui parlent allemand… le hasard, ils ont pu nous demander tout ce qu’ils avaient sur le coeur, on s’est revus les jours suivants avant leur départ. Et alors? ben, si quatre zozos parlaient allemand dans un bar improbable en 1990 à Lyon, il se peut qu’on parle anglais ou français dans un trou en Souabe wurttembergeoise en 2016. Ou peut-être pas. Badcor, tu nous le diras quand tu seras de retour.

Quant à apprendre l’allemand, sache qu’on ne peut pas se forcer. Moi, c’est l’espagnol que j’ai refusé. Pas envie.

P.S. Valdok a tout compris de mes messages.

Non, mais moi la remarque d’Elie sur les maths, je l’avais comprise de suite. Peut-être parce que je ne suis pas assez matheuse en fait :laughing:
Sérieusement, ça m’a tout de suite évoqué l’ordre des mots dans la phrase. Il suit des règles qu’on peut qualifier de mathématiques en allemand, en tout cas pour ce que je me rappelle des équations, ça me semble similaire : si on bouge un bloc, les autres bougent de façon prédéfinie. En français, l’ordre est totalement fixe, ce n’est que de la mémorisation, pour le coup. En russe, il est totalement libre, aucune rationalité. En allemand, il est libre mais encadré par des règles de type vase communiquant (si A, alors B… etc.)
Bon sans doute que je m’exprime mal vu mon niveau de maths, mais pour moi au moins c’est clair :laughing:

Oui, c’est ça, Sonka. Tout compris aussi. C’est mon jour de chance, moi.

J’aime bien utiliser des notations inspirées des factorisations pour les rapports syntaxiques régis par les prépositions (et donc déterminer les déclinaisons) ou les relatives (et donc déterminer la place du verbe).
Il est allé au ciné avec un parapluie et son portable:

il + (est+allé x ciné) + (avec x(parapluie+portable)).
Donc:
il + cinéAKK x (est+allé)
+
avec x DAT(parapluie+portable)

L’exemple présenté par Elie est clair et simple, pas besoin d’être un grand matheux ou linguiste pour écrire cela!!!
Hélas, je doute que la majorité des lycéens (même dits matheux) soient capables de le faire naturellement, sans les indications d’un professeur.
Ce qui m’amuse c’est qu’un étudiant en linguistique dès la première année doit absolument être capable de maitriser des modèles de représentation plus complexes, et qu’il se définit en général comme nul en maths. Des matheux qui s’ignorent en somme :laughing:.

@ElieDeLeuze

  • Comme l’a dit Valdok, c’est l’entreprise qui m’envoi en Allemagne (en sachant que je ne parle pas Allemand, cela ne pose aucun problème), et effectivement Valdok ça aurait pu tomber n’importe ou dans le monde. Ma question initiale portait uniquement sur l’anglais dans les tâches de la vie de tous les jours.
  • Durant ma scolarité en LV2 j’ai appris l’espagnol et donc je ne connais pas un mot en allemand. En ce moment et jusqu’à mon départ à Francfort je travaille plus de 50h par semaine donc c’est pas que je ne veux pas apprendre l’allemand avant mon départ c’est que je ne peux pas.
  • Pour ce qui est non pas de facilité mais de goût vis à vis des matières scientifiques ou littéraires, on est d’accord… Et en général on a le goût vers les matières où l’on a le plus de facilité, où l’on va bien comprendre, etc. Surtout dans le système français où il est donné une (trop) grande importance aux notes. Mais bref, ça c’est un autre débat.

En tout les cas, j’ai bien compris vos messages et vos conseils, je garde les précieux liens que vous m’avez envoyé et bis bald !