Vers une allocation de garde d'enfants à domicile?

L’Allemagne, en mal d’enfants, se déchire sur la « prime au fourneau »

En mal d’enfants, l’Allemagne s’empoigne sur une allocation aux familles gardant leurs bambins de moins de trois ans à domicile, surnommée « prime au fourneau » par ses détracteurs qui la jugent rétrograde.

Face à la levée de boucliers, l’une des apôtres de cette réforme, Dorothee Bär, députée du très conservateur parti bavarois CSU, rétorque: « Voulons-nous devenir comme la France, où il faut se justifier pour rester à la maison avec ses enfants ?". Je ne voudrais pas que nos parents soient mis sous une telle pression sociale », ajoute cette mère de deux petites filles, enceinte d’un troisième enfant.

Néanmoins Mme Bär, et plus généralement sa formation, l’Union chrétienne-sociale, avatar bavarois de l’Union chrétienne-démocrate CDU d’Angela Merkel, représente une minorité: seuls un peu plus d’un tiers de ses concitoyens sont favorables à cette « indemnisation de garde » de 150 euros par mois, selon un récent sondage.

« Je trouve cela stupide qu’ils dépensent de l’argent pour cela. Il y a quelque chose qui cloche, ils devraient vraiment consacrer l’argent à développer les crèches », estime Maya Ammouri, une mère de famille berlinoise qui tient un restaurant, résumant un sentiment largement répandu en Allemagne.
Les détracteurs de cette prime, qui devrait coûter 1,2 milliard d’euros par an à l’Allemagne, estiment avant tout que la majeure partie des allocataires risquent d’être des familles socialement défavorisées et/ou issues de l’immigration. Et selon eux, ces enfants auraient précisément pourtant tout à gagner à être élevés en collectivité: ils y apprendraient l’allemand et ne passeraient pas leur journée devant la télévision.

« L’‹ indemnisation de garde › est un programme conjoncturel pour Saturn » --chaîne de magasins d’électronique grand public–, fustigeait ainsi récemment le député berlinois CDU, Karl-Georg Wellmann.
En outre, dans un pays en mal de main-d’oeuvre, la mère de famille est la bienvenue sur le marché de l’emploi. Le président de la Fédération allemande des employeurs (BDA), Dieter Hundt, considère cette prime comme un « frein à (ses) efforts pour ramener les femmes au travail ».

Il n’empêche, cette allocation a toutes les chances d’être adoptée d’ici l’été et d’entrer en vigueur en 2013. Dans un entretien paru samedi dans le quotidien régional « Neue Westfällische », la chancelière Merkel a indiqué partir du principe que le projet de loi serait sur la table avant l’été. Son ministre de l’Economie, le Libéral (FDP) Philipp Rösler, estime pourtant que le gouvernement dispose de peu de marge budgétaire pour une telle prime.

Suite de l’article: nouvelobs.fr (28/04/2012)

Si j’ai bien compris le débat tourne autour des partisans des crèches et des mamans qui travaillent,et de l’autre, ceux qui continuent à vouloir que les mamans restent à la maison élever leurs bambins? selon le principe-cliché « Kinder, Küche, Kirche »?

Et moi j’ai pas compris la référence à la France…?

Je crois qu’elle insinue que les mamans (ou papas) français qui choisissent de rester à la maison pour s’occuper de leurs bébés seraient « mal vus », par « pression sociale » elle entend peut-être que c’est la société française qui veut que les parents travaillent et emmènent leurs bébés à la garderie? :unamused:

la France est devenue LA référence en matière de politique familiale, vu notre taux de natalité qui fait pâlir d’envie les allemands en mal de bébés (1,4 enfant par femme et encore contre 2 pour les françaises).

ah oui, d’accord, c’est peut-être ça…

encore une fois je ne comprends pas les allemands… Le plus simple serait qu’il existe les 2 possibilités.
La première : je veux élever mes enfants et arrêter de bosser pour me consacrer à eux, je touche donc une aide de l’état pour cela

La deuxième : je préfère continuer à travailler et faire garder mes enfants = l’état se décarcasse pour trouver le financement pour créer des crêches, des garderies, subventionner des formations pour des assistantes maternelles, et hop… tout le monde est content !

Dans la première solution, ça ne crée pas d’emploi, mais les mamans restant à domicile ne perdent qu’un peu de leurs revenus.
Dans le deuxième cas, ça crée des emplois (donc un revenu supplémentaire pour l’état… ), et ça évite aux mamans de perdre leur emploi pour cause d’enfants…

bref tout le monde est content !
En France, prendre un congés sur le long terme pour élever un enfant, cela reste facile (même si parfois les mentalités ne suivent pas, en particulier quand c’est le papa qui arrête de bosser)… il est étonnant que les allemands ne nous aient pas devancés depuis longtemps sur ce point… :laughing: comme quoi… tout n’est pas rose au royaume des germanistes :wink:

Les Allemands étant pour une stricte orthodoxie financière je ne les vois pas trop s’engager vers de nouvelles dépenses publiques même si tu as raison cela peut créer des emplois. Mais ce qui compte avant tout pour eux ce sont les exportations.

Le modèle allemand est de toute façon souvent qu’une formule crée par des politiciens pour nous faire avaler n’importe quoi!
La deuxième solution est la meilleure Kissou mais n’oublie pas qu’il est souvent mal vu de travailler avec des enfants, surtout en Allemagne de l’Ouest (car en RDA presque toutes les femmes avec enfants travaillaient). La façon dont le gouvernement délaisse ce terrain me fait peur car je compte bien utiliser cette solution « française »…

d’ailleurs je n’ai pas l’impression qu’il soit mal vu en France d’être femme au foyer (sauf si on fait partie de ces fameux « assistés » dont on nous parle souvent) mais bon, les Allemands nous connaissent aussi mal que nous les connaissons … :unamused:

tiens tiens… il y avait donc des bonnes idées en RDA ??? :wink:

oui mais si c’est un homme qui préfère rester au foyer pour s’occuper de ses enfants, cette solution est encore mal vue en France, et rarissime… et je ne parle pas des « assistés », je parle des couples qui bossent, et dont le père choisit par préférence ou bien par raisonnement (salaire inférieur au conjoint) de s’occuper des enfants…
de même qu’il est encore rarissime de voir des assistants maternels :wink: (et c’est bien dommage à mon avis ! ).

et pour en revenir à l’Allemagne, il est fort dommage que depuis 20 ans que le mur est tombé, les bons trucs de RDA n’aient pas envahi… l’ouest :wink:

uniondesfamilles.org/pol-fam-allemande.htm

cela dépend vraiment où.
j’en connais plusieurs et cela ne date pas d’hier.
et c’est plutôt bien vu (même si c’est suprenant).
c’est parfois aussi une question d’organisation du travail (possibilité d’avoir une activité réduite à domicile).
je vois de plus en plus de cas de partage du congé parental (les 2 à 80%).
OK, plus en milieu urbain qu’à la campagne.

« Revenu parental d’éducation : première lecture au Bundestag »

À partir de janvier 2013, les parents souhaitant assurer par leurs propres moyens la garde de leurs enfants âgés de un à deux ans devraient bénéficier d’une allocation versée par l’État allemand. Jeudi, les députés du Bundestag ont examiné en première lecture le projet de loi soumis par les Unions chrétiennes et les Libéraux en faveur d’un revenu parental d’éducation.

« Il faut aider tous les parents désireux d’élever leurs enfants conformément à leurs convictions », a estimé Kristina Schröder, ministre fédérale de la Famille. Simultanément, le gouvernement fédéral s’emploie à développer l’offre de structures de garde telles que les crèches. Ces deux mesures sont complémentaires, car « elles confèrent toutes deux une liberté de choix » aux parents, a souligné la ministre. En l’état actuel des choses, l’État fédéral n’accorde aucune aide aux parents d’enfants en bas âge qui assument leurs responsabilités éducatives dans un cadre privé. Ce choix concerne pourtant plus de la moitié des parents en Allemagne.

Kristina Schröder a particulièrement insisté sur le rôle des parents dans l’éducation des enfants. L’État fédéral doit permettre aux parents d’opter pour le mode d’encadrement qui leur convient, et les soutenir dans la voie qu’ils choisissent. « En matière de politique familiale, les donneurs d’ouvrage sont les parents, et non l’État fédéral ou les employeurs. »"
source CIDAL 26/06/12