Alors puisque ça vous a plu, continuons notre balade dans Feldkirch et sortons un peu de la vieille ville. A signaler tout d’abord en bordure de la vieille ville, le nouveau bâtiment de la « Montforthaus », centre culturel et palais des congrès de la ville, datant de 2015.
Enfin, un peu partout en ville, dispersées autour du centre, on trouve de nombreuses villas datant elles aussi de fin 19ème, début 20ème siècle. Deux exemples:
Pour compléter la visite de Feldkirch, on pourra monter au Stadtschrofen en partant du conservatoire mentionné la dernière fois. Du haut des 600m d’altitudes, vue imprenable sur la ville et les environs.
Allez, cette fois, partons juste à quelques kilomètres au nord de Feldkirch, à Rankweil (presque 12.000 habitants). La ville n’aurait absolument aucun intérêt s’il ne s’y trouvait pas, au sommet d’une petite colline surplombant le centre-ville, une très jolie basilique. Sur la colline se trouvait à l’origine un château de la famille de Montfort dont il ne reste aujourd’hui plus rien. A partir de la fin du 15ème siècle, l’église qui se trouvait sur place a été progressivement agrandie et complétée jusqu’à acquérir son aspect actuel au cours du 20ème siècle.
Petite balade dans l’Autriche rurale : Bregenzerwald:
« Un p’tit coin d’paradis » aurait dit le grand Georges. !
Je n’ai jamais vu une herbe aussi verte.Des paysages de moyenne montagne ; rien à voir avec les Vosges ni la Forêt Noire.
Bon , ce qui m’a frappé dans la toponymie ( qui nous en apprend beaucoup sur une région), j’ai été surpris par le nombre de lieux qui contiennent la syllabe « egg » .Après recherche , cela désigne une falaise étroite et abrupte. ( Egg , Langenegg , und, und,…)
Le nombre de toponymes comportant la syllabe « au », est également impressionnant.(langue de terre entourée d’eau…voir Auwald : forêt alluviale.)…comme en Alsace , ce qui n’était pas fait pour m’étonner.
Des paysages calmes , reposants , alpages avec de très belles vaches grises…et qui dit vaches dit lait.
Partout des « Sennerei-Käserei ». Käserei , tout le monde comprend. « Sennerei » , j’avais déjà rencontré ce terme sans jamais vraiment y prêter attention. Après recherche , « Sennerei » désigne une ferme dans les alpages où l’on s’occupe des vaches et où on les trait…et d’un seul coup , l’idée de génie pour trouver un équivalent français (excusez l’absence de modestie)…dans les hautes-Vosges , on appelle ces paysans éleveurs , les « marcaires » ( du dialecte Malker = trayeur).
Bon , allez , assez de blabla.Quelques images:
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Ben , qu’est-ce que tu crois , Andergassen ? Je savais parfaitement que j’allais séjourner là-bas durant la seule période ensoleillée !
Concernant l’herbe : un mode de culture m’a intéressé. L’herbe était fauchée le matin , après la rosée , par de grosses tondeuses à gazon ( pas question de faucheuses dans des parcelles aussi petites et accidentées) , puis elle était étalée à la fourche pour sécher au soleil de l’après-midi et récupérée dans des remorques , une fois sèches , sur le coup des 5 heures.
" murs blancs , toit de bardeaux "…qui ne connait pas la chanson « le vieux chalet ».
Ici , on pourrait dire « murs de bardeaux , toit de bardeaux ».
Les anciens connaissaient parfaitement les conditions de vie de leur région et savaient très bien tirer partie des matériaux de construction que leur offrait la nature.
Pas pu m’empêcher de faire un rapprochement avec le Haut-Jura et la Haute-Savoie.
Les bardeaux ,en allemand « Schindel », des petits rectangles de bois ( souvent en épicéa ) qui procuraient aux maisons une excellente isolation thermique et protégeaient de la pluie et des intempéries.
En français local , ces petites plaques de bois s’appellent « tavaillons » et ceux qui les fabriquent et les posent , des tavaillonneurs.
Je préfère laisser la parole à William , tavaillonneur de Haute-Savoie , qui sait de quoi il parle :
Les petites planches que William prépare sont rectangulaires , mais dans le Bregenzerwald , beaucoup ont une extrémité inférieure en forme de demi-cercle , ce qui donne un aspect d’écailles de poisson :
Voir la maison à droite de la photo.
Pas pu m’empêcher de photographier la maison qui suit ; murs en bardeau mais toit en tuiles , juste à cause de la colonne de petits gamins qui sortent de l’école , encordés les uns aux autres , une maitresse devant et une derrière.
Et partout , des fleurs , des fleurs , des fleurs magnifique , alors que , dans mon coin , tout est déjà fané.
Explication de ma douce et tendre , qui s’y connait mieux que moi en fleurs : la saison douce a du commencer plus tard.
Allez , en plus une superbe auberge dans le village de Schwarzenberg:
Comment parler de la Bregenzerwald , sans mentionner la Bregenzer Ach, LE cours d’eau . Il prend sa source à 2400 m sur le ban de la commune de Schröcken et 80 km plus loin se jette dans le Rhin par l’intermédiare du Lac de Constance.
De la moyenne vers la (plus) haute montagne :
On suit le cours de la Bregenzer Ach ; on va vers l’amont. Petite route qui tortillonne. Les sommets rocheux et pointus font leur apparition:
J’ai été frappé par le nombre de parkings privés ( boucheries , boulangeries , épiceries , etc…avec panneau de menace d’enlèvement en cas de stationnement illicite) et par la rareté des parkings publics ( pas seulement là , d’ailleurs.)
Si on continue la route , on redescend sur Bludenz ( Arlberg.)
Continuons la balade :
De Andelsbuch , notre point d’attache ; Bergbahn Talstation : un paradis pour les parapentistes ; on les regarderait atterrir durant des heures.
Mittelstation ; jolie vue sur la vallée côté Andelsbuch :
Bergstation ; superbe vue sur le lac de Constance. Malheureusement les conditions météos n’étaient pas idéales pour apercevoir le Säntis (Alpes suisses.)
Petit retour vers Schwarzenberg: ( j’ai eu un vrai petit coup de coeur pour ce petit bourg.
J’y ai découvert Angelika Kauffmann , une femme peintre romantique née à Chur (Coire ) Suisse , mais dont le papa était natif de Schwarzenberg , localité avec laquelle Angelika , qui avait roulé sa bosse à travers une bonne partie de l’Europe , avait gardé des liens privilégiés.
L’oeuvre d’Angelika : beaucoup de portraits , des autoportraits aux portraits de femmes du gratin , souvent représentées comme personnages de la mythologie.
Pour mieux connaitre Angelika : http://www.femmespeintres.net/peintres/hist/kauffmann.htm
Après un incendie de la petite église baroque locale , Angelika et son père ont refait les peintures murales.
La petite église en question :
Dans un grand bâtiment , d’un côté , expo de tableaux d’Angelika (photos interdites ) et de l’autre côté un très chouette musée des traditions (Heimmuseum.) Photos permises
Quelltuff Lingenau : un phénomène géologique intéressant.
Un ruisseau chargé d’éléments calcaires se déverse sous forme de cascade pétrifiée de couleur jaune et se déverse dans tout en bas d’une étroite vallée dans un petit court d’eau.
On y accède par toute une série d’escaliers en bois qui montent , descendent , tournent. Tout au long du parcours , des panneaux avec des tas d’explications.
Petit passage à Dornbirn : très agréable petit centre ville ; soleil , plein de gens à la terrasse des cafés.
Petite ville de province comme je les aime.
Bon , je ne pouvais pas quitter la région sans me rendre à Bezau.
Explication : ça fait plus de 15 ans que je vais écouter des concerts dans l’église baroque d’Ebersmunster.
Formidable acoustique , orgue Silbermann , la rolls roys des orgues classiques.
Quelqu’un m’apprend que l’abbatiale Saint Maurice d’Ebersmunster , est de style baroque…ça , je savais , mais …autrichien.
Je me renseigne et apprends qu’elle est la première oeuvre d’un architecte autrichien du nom de Peter Thumb , originaire de Bezau. Pour un coup d’essai , un coup de maître !
Thumb , c’est aussi la Sankt Peter Kirche , non loin de Freiburg…et …last but not least…la magnifique Wallfahtskirche Birnau sur la rive nord du lac de Constance…Thumb est d’ailleurs mort à Constance.
A Bezau , peu de souvenirs de Thumb (" on sait très peu de choses de lui" , me dit la sympathique dame du Tourismusbureau.) Juste une plaque commémorative sur la façade du Gasthof « Sonne ».
Bon , j’arrête là mon compte rendu…sans oublier de rendre hommage aux gens que j’ai pu croiser ; ouverts , souriants , serviables. Bon il y a aussi sûrement des cons , mais je n’ai pas eu l’heur de les rencontrer.