Il semble que partout en europe, les partis socialistes/sociaux-démocrates soient en grande difficulté, comme on l’a vu lors des dernières élections européennes et aujourd’hui même en Allemagne. Le SPÖ autrichien n’échappe pas à la règle et est en train de vivre une suite de débâcles électorales assez impressionnante…
En 2006, le SPÖ a gagné les legislatives avec 35.3% des voix. Il en fut de même 2 ans plus tard, après la chute prématurée du gouvernement, mais cette fois, en accusant une chute de 6 points. C’est le début d’une longue série de défaites aux différentes élections régionales : -8.1 points en Basse-Autriche, -10.4 au Tyrol (n’arrivant qu’en 3e position avec 15.5% des voix), -9.6 en Carinthie, -6 à Salzbourg (suffisant cependant pour conserver la 1e place et donc présidence de la région), -6.8 au Vorarlberg (4e, avec seulement 10.1% des voix !!) et -13.3 en Haute-Autriche…
L’an prochain 3 autres régions renouvelleront leur parlement. Cette fois-ci, l’enjeu sera plus important pour le SPÖ, car il lui faudra tenter de conserver la présidence de chacune de ces régions.
Mais où sont donc passé les électeurs socialistes ?? Eh bien, bizarrement, au FPÖ, parti d’extrême-droite. A chacune des régionales, ce parti a enregistré une hausse allant de 4 à plus de 12 points ! Les analyses montrent que les gains viennent essentiellement d’anciens électeurs du SPÖ…
Cette montée de l’extrême droite est encore plus sensible si l’on y ajoute les voix du BZÖ, parti de feu Jörg Haider qui a fait scission du FPÖ en 2005. L’extrême droite totalise 28.2% aux législatives de 2008. Son score aux dernières régionales s’échelonne de 11.2 en basse autriche à 48.7 en Carinthie (Fief de Jörg haider)
Comme en France ou en Allemagne, il est reproché au SPÖ de ne plus apporter de réponses aux problèmes des citoyens, de ne plus les écouter, d’avoir une vision décalée de la société. En Autriche, il s’agit essentiellement du thème de l’immigration, fortement mis en avant par l’extrême-droite mais presque oublié par le SPÖ, bien que de nombreux sondages montrent l’inquiétude des Autrichiens vis à vis des étrangers, de leur plus ou moins bonne volonté d’intégration et de tous les problèmes que cela entraîne.