Wilhelm Brasse, témoin de l'holocauste , vient de mourir.

De père autrichien et de mère polonaise,il apprend la photographie à Kattowitz. Quand l’armée allemande pénètre en Pologne (1939), Brasse est soldat polonais. En tentant de traverser la frontière vers la Hongrie , il est fait prisonnier par les Allemands.Placé devant le choix de s’engager dans la Wehrmacht ou d’être fait prisonnier, il opte pour la dernière solution. Il est donc envoyé au camps d’Auschwitz- Birkenau, camps destiné , à l’origine, aux prisonniers polonais.
Après deux semaines de quarantaine et plusieurs mois de travaux forcés, il sera affecté, en raison de ses connaissances en photographie et de sa maitrise de l’allemand, aux services anthropométriques du camp et réalisera, à ce titre, 40 à 50.000 clichés de prisonniers.
Peu avant la libération du camps en 1945, Brasse recevra l’ordre de détruire toutes les preuves photographiques existantes. Les clichés brulant très mal, il parviendra, en l’absence de ses gardiens, à en sauver un certain nombre, qui témoigneront de la barbarie nazie à Auschwitz-Birkenau.
Plus jamais, après la guerre, il ne retouchera à un appareil photo.
En 2005, Ireneusz Dobrowolsk réalisera un documentaire intitulé « Portrecista » (le portraitiste) , sur Brasse et sur son travail à Auschwitz.
Sur Wilhelm Brasse :(en français)

En allemand :(plus complet)

Article du « Parisien »:
http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/deces-de-wilhelm-brasse-photographe-qui-fixa-pour-l-eternite-les-horreurs-d-auschwitz-23-10-2012-2258931.php

:astonished: Mon Dieu !! Je ne connais pas le nom de cet homme…
je n’avais jamais pensé que les photographies des camps (Auschwitz et d’autres) aient
pu être prises par des… prisonniers !!! Je pensais que c’était les SS qui les avaient prises,
y compris les photos anthropométriques…
comme je comprends le fait qu’il n’ait jamais retouché à un appareil de photo après
sa libération… :confused: même quand on le prenait en photo ça devait lui faire remonter
des souvenirs, des images… pffff… et malgré tout… il a vécu jusqu’à maintenant…
la photo lui a sauvé la vie… mais…

je suis sans voix… :frowning:

Le système concentrationnaire fonctionnait avec des internés pour les tâches administratives, intendance, infirmerie … tout ce qui ne relevaient pas de la garde des camps et répression. Autres exemples, George Semprun travaillait aux services statistiques de Buchenwald et aidait à tenir la (morbide) compatibilité de la population du camp. Il décrit le système et la vie feutrée (mais sous alimentée) dans les bureaux au travers des 3 ou 4 livres que j’ai lu.
Primo Lévi qui était à Auschwitz fait de constatations surprenantes sur le système qui fonctionne grâce aux Prominenten dans « si c’est un homme » que je recommande.