11 novembre et commémorations

Je respecte ces commémorations. Tous ces sacrifices à cause de nos chers « planqués » qui dirigeaient cette guerre sans se soucier des soldats! Ils ne sont pas morts pour la patrie, mais à cause la folie meurtrière d’une poignée d’avares au pouvoir!!!
Et puis il ne faut pas supprimer le 11 novembre, car comme le dit si bien Henri Auclair: « Les morts ne meurent pas quand ils descendent dans la tombe, mais bien quand ils descendent dans l’oubli ».

bien dit ! :clap:

Alors il faut redonner un sens au 11 Novembre, un vrais pas comme aujourd´huit.

 jean  luc :wink:

Les citations d’Anatole France et d’Henri Auclair ne me me semblent en aucun cas contradictoires. Chacun peut avoir sa façon de garder et d’entretenir le souvenir de ces pauvres gars que les états avaient arrachés au fin fond de leur terroirs.(Certains parlaient d’ailleurs à peine le français !). Les célébrations officielles avec réunion au monument au morts, enfants des écoles et sonnerie aux morts (suivis de l’inévitable vin d’honneur en mairie) me font plutôt sourire, voir parfois, grincer des dents.
Etant plutôt pacifiste (bêlant, si vous voulez), comme le disent avec beaucoup de mépris un certain nombre de va-t-en-guerre, je préfére penser à eux en lisant des témoignages et en voyant des films sur l’enfer qu’ils ont vécu.

J’aimerais aussi rappeler qu’il existe en France, mais aussi en Allemagne, autant que je sache, un tas de monuments aux morts pacifistes, dont un, très symbolique et très touchant à Strasbourg.

Ci-dessous un lien Wiki sur ce sujet:

:wink:

Je ne connaissais pas ces monuments aux morts pacifistes, merci pour l’info Michelmau ! Ils me plaisent bien ! :slight_smile:

Tu fais bien de souligner que certains soldats ne parlaient même pas français. D’ailleurs, dans certains régiments les ordres étaient donnés en langue régionale ! Et ce sont souvent ces gens, ces ploucs sortis de leur campagne, qu’on envoyait en première ligne. La Bretagne est ainsi la région qui a eu le plus de pertes (1 mort pour 19 habitants, alors que la moyenne française est d’1 mort pour 29)

:astonished: :astonished: :astonished:
Merci Michel ! Je ne connaissais pas le concept et pourtant, il y en a un dans mon village natal !!!

C’est de Paul Valéry.

–Yves

Tout à fait d’accord, Jean-Luc.
Personnellement, le sens que je donne au 11 novembre est davantage lié à « Maudite soit la guerre » qu’à « Morts pour la patrie ».

–yves

" mort pour la france" est un concept qui est apparue apres la grande guerre 14-18, en 1919 c´est une chambre bleu horizon qui est elue (la chambre introuvable), c´est le patriotisme á bon compte. Le traité de Versaille reflete bien la mentalitée de l´epoque.
Autre phrase romantique « tombé aux champs d´honneur » honneur tant redouté par les poilus,que si ils pouvaient choisir , ils l´auraient laisser á d´autres.
Mais pour ceux qui voullaient pas de cet honneur , il y avait le poteau d´execution.
C´est deux phrases ne sont pas des poilus eux même, mais de ceux de l´arriére.

jean  luc :wink:

Cette guerre dans ma famille, une partie l’a gagné, l’autre perdue… Donc c’est simple, personne n’en a jamais parlé et personne ne se déplacent aux commémorations,

Quelqu’un a vu les célébrations du 11 à l’Arc de Triomphe avec Angela Merckel invitée par Sarkozy?

Personellement, malgré les intentions et récupérations politiques derrière ce « message », j’ai trouvé touchant cette cérémonie, avec le poids de l’Histoire, de voir la Chancelière Allemande au pied de l’Arc, allumer la flamme du soldat inconnu, s’exprimer en allemand, voir des soldats français et allemands ensemble, entendre l’hymne allemand, l’hymne à la joie en français ET en allemand… c’était un beau symbole de réconciliation et un pas de plus dans les liens franco-allemands :unamused:
Une page se tourne…

Je l’ai vu aussi, et j’ai eu la même sensation que toi, celle d’une réconciliation, nous ne fêtions pas la victoire de 14-18, nous honorions les soldats qui ont fait cette satanée de guerre, allemands, français ou autre…
simplement des soldats… :wink:

Je suis entièrement d’accord pour faire du 11 novembre 1918 une commémoration franco-allemande.
Je pense qu’il faudrait faire de Verdun un lieu qui n’appartiendrait ni à la France ni à l’Allemagne mais un immense mémoriale consacré à la paix et à l’amitié entre les peuples et détruire cet horrible ossuaire… mais avant il faudrait déminer toute la zone … et il y a du travail pour plusieurs siècles.
Pour le 8 Mai 1945 les choses sont très différentes car il ne s’agit pas d’une victoire contre l’Allemagne mais contre le Nazisme ce qui est fondamentalement différent.
Le 08 Mai 1945 a été aussi un jour de libération pour le peuple allemand.

le mémorial il existe déjà á Verdun, l´ossuaire représente la stupidité de la guerre, c´est le seul monument qui rassemble les morts de cette bataille,dire aux jeunes qu’il y a eu 500 000 morts ,ça impressionne pas, c´est abstrais; de voir les rangées de fémurs, ou de crânes ,c´est autre chose , ça choque, ça marque.
C´est pour celas que l´ossuaire de Douaumont doit rester.

                  jean  luc :wink:

surprenant que dans ce forum qui est (quoique s’en défendent certains) majoritairement à gauche, personne n’ait parlé justement de ce qui s’est passé en Alsace du 11 (ou plutôt du 9 pour être précis) au 22 novembre 1914.
le drapeau rouge qui flotte sur la catédrale, le soviet instauré qui signe les ordres de démobilisation des soldats, même les allemands installés en Alsace (fonctionnaires,…) étaient assez pressés que les français arrivent (le spectre de la révolution bolchévique russe).
c’est une partie de l’histoire qui n’est en général pas abordée dans les manuels français. On ne parle que du spartakisme allemand (Rosa Luxembourg and co…).

je pense que le pire dans cette guerre c’est la lutte fratricide, notamment pour les familles alsaciennes qui selon leurs options de 1870 avaient des combattants des 2 côtés, peut-être face à face. car contrairement à ce que disent les livres d’histoire qui disent que les alsaciens étaients envoyés sur des fronts éloignés (russie, pologne,…), il y a aussi eu des combattants sur les lignes des ardennes.

maintenant je ne suis pas d’accord avec votre analyse que ce sont les industriels qui souhaitaient la poursuite de la guerre. c’est vraiment le fait des orgueils politiques mal placés qui ont fait échoué toutes les tentatives de paix. des intérêts plus géopolitiques qu’économiques. tout au plus peut-on accuser les artisans de la « paix » d’avoir des objectifs économiques (annexion de la Ruhr), mais c’est un autre débat. à part l’industrie militaire, les industries tant allemandes que françaises ont énormément souffert de la longueur de la guerre.

C’est normal, puisque l’Alsace est encore allemande à cette époque. Donc ça ne fait pas partie de l’histoire de France. Petite remarque: ce n’est pas 1914, mais 1918.

oups le lapsus ! bien entendu c’est 1918 !!!

et c’est vrai qu’entre novembre 1918 et juin 1919 date du rattachement officiel à la France, il y a une période floue de l’appartenance de l’Alsace.

l’université par exemple rouvre très rapidement ses portes avec une administration provisoire française en attendant la réouverture officielle (les diplômes délivrés en 1919 sont déjà français alors que l’Alsace n’est pas encore officiellement française).

quant aux réintégrations de nationalité, il faut attendre 1920 !!

quelqu’un aurait-il les coordonnées d’un ouvrage ou d’un site qui décrit avec précision cette période « intermédiaire » ? tout ce que j’ai c’est des travaux sur archives privées.

et pour la période de la révolution rouge en Alsace, 99% des alsaciens ne savent même pas qu’elle a existé.

C’est normal, puisque d’une part la révolution spartakiste est axée essentiellement sur Strasbourg, et d’autre part la ruralité est encore importante. Dans les campagnes, on ignore ce qui se passe en ville. Par ailleurs, pour des raisons évidentes de propagande, les livres d’histoire mettent plus l’accent sur la liesse des populations « libérées » revenues dans le giron de la mère patrie que sur des phénomènes qui, comme la révolution spartakiste, ne touchent que la population et l’armée allemandes.

là Andergassen tu me déçois.
Non, pas que sur Strasbourg. D’autres grandes villes comme Haguenau ou Sélestat. Et partout où il y a des usines (majoritairement près des centres urbains, mais pas exclusivement).
Non, cela ne concerne pas que les allemands. Une partie du mouvement est même précurseur des mouvements autonomistes (ni français, ni allemands).
Non, on n’est pas au Moyen Age et dans les campagnes ils savent aussi ce qui se passe en ville (surtout en cette période de grands mouvements de population : les soldats rentrent à la maison après 4 ans et 3 mois de guerre).

Ce qui m’intéresse ce n’est pas tant la révolution rouge en Alsace (c’est un tout petit morceau), que toute cette période de transition entre les 2 nationalités.

En effet, Lalilou, cette courte période historique de confusion et d’incertitude politique est méconnue pour l’ensemble des Alsaciens, il faut dire que les petits écoliers alsaciens d’après 1945 n’ont que tardivement (cours de Langues et Culture Régionale en option) eu droit à connaître l’histoire de l’Alsace…
Il faut aussi préciser que le Land d’Alsace-Moselle avait acquis une large autonomie politique et économique, avec une constitution datant de 1911, et à l’armistice de 1918, le Landtag de Strasbourg a même décidé de transformer le Bundesland en « République libre »…
L’Alsace avait quatre avenirs différents potentiels:
-devenir un territoire « neutre » européen, entre France et Allemagne (pouvant mener à un Etat indépendant),
-redevenir un Land autonome rattaché à l’Allemagne,
-devenir un territoire « rouge » dirigé par les révolutionnaires bolchéviques,
-redevenir un territoire français en perdant toute son autonomie acquise…

Mais les Alsaciens n’auront même pas le droit de donner un avis sur leur avenir par un éventuel référendum, le Président Poincaré ayant trouvé que le « plébiscit était fait » par les foules enthousiastes rencontrées dans la région…

Concernant la 1er GM, je connais une famille alsacienne dont deux frères ont combattu sous l’uniforme allemand, dont l’un en 1917 dans le Nord de la France, face aux lignes françaises…mais les soldats alsaciens étaient quand-même suivis d’une ligne de soldats allemands (pour éviter toute désertion ou refus de combat). L’autre frère était sur le front russe en 1915. Les deux sont morts au combat, enterrés dans les fosses de soldats allemands…
Mais les cas de frères partagés sous deux uniformes ennemis ont en effet existé, c’est pourquoi, même si les commémorations officielles sont teintées de patriotisme français, les monuments aux morts pour les guerres en Alsace sont seulement marqués d’un « A nos morts » et non « Morts pour la France »…