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[i] Constance, un samedi après-midi de février. Comme presque tous les samedis depuis six mois, tous les parkings de la ville affichent complet : pas une place à l’Augustinergarage, sur le parking de la vieille ville, ni sur celui de Döbele, rien. Les Suisses sont de retour dans la ville du concile qui mit fin au grand schisme d’Occident en 1418. Si les petits pains ne manquent pas vraiment sur la table du petit déjeuner, ils ne suffisent toutefois pas à redonner le sourire aux habitants de Constance. Leur cité est de nouveau livrée aux riches envahisseurs.
Il s’agit d’une invasion pacifique et lucrative : les nouveaux occupants n’arrivent pas avec des chars blindés de l’armée suisse, mais au volant de gros 4x4 immatriculés dans les cantons de Saint-Gall, Thurgovie et Zurich. Les 2 469 places de parking de la ville ne suffisent plus à ces visiteurs en quête de bonnes affaires car les Suisses n’hésitent plus aujourd’hui à parcourir une bonne cinquantaine de kilomètres pour venir faire leurs courses (habillement, médicaments, alimentation) en Allemagne et faire des économies. [/i]
[i]Place du Marché, au premier étage de l’hôtel Barbarossa, un couple de retraités suisses-allemands parle avec le serveur et commande des filets de poisson. Il y a deux ans, le chocolatier suisse Läderach a ouvert une boutique en face, où il vend du chocolat en morceaux et au moins une trentaine de pralines différentes. « On prendrait bien pour 30 euros de chocolat, n’importe lesquels », demande Jan Krukert, qui vient de Wil dans le canton de Saint-Gall. « Les Suisses sont des clients adorables, ils sont gentils et toujours patients », dit Margit Stenzel en remplissant un sachet de nougats, de caramels et autres chocolats à la noix de coco. Le samedi, on ne voit plus un Constançois en ville." La boutique enregistre le meilleur chiffre d’affaires de la chaîne dans toute l’Allemagne. Les commerçants de la ville profitent d’un afflux de clients inédit lié à la faiblesse de l’euro. Chaque samedi, la ville de 77 000 habitants reçoit près de 50 000 visiteurs suisses.
Les Constançois ne comptent pas seulement sur un franc suisse fort pour profiter du pouvoir d’achat de leurs voisins. Depuis 2004, un grand centre commercial installé à la frontière, en face de Kreuzlingen, accueille chaque jour près de 24 000 clients, dont 30 % de Suisses. Baptisé « Lago », il a été construit par le fonds de placement des banques populaires. Pour passer en Suisse, il suffit de trouver la porte de derrière et de parcourir cinq mètres[/i]
courrierinternational.com/ar … debarquent
Et que fait l’armée allemande ???