Annette Schavan déchue de son doctorat

Après le Freiherr von und zu Guttenberg , voilà venu le tour d’Annette Schavan à se voir déchue de son titre de Docteur. :open_mouth:

Lire l’article

:dance: :party: C’est ma tournée !!

Est-il possible en France, que un(e) « énarque » peut perdre son « titre »? Seulement une question. :smiling_imp:

Enarque n’est pas un titre, c’est le nom utilisé pour désigner les élèves et anciens élèves de l’ENA.
Ce terme ne sanctionne un travail de fin d’études réussi.

j’ai écrit : « titre ».

Je crois que Nico t’a bien lu, kesseke, mais vu que énarque n’est pas un titre, on ne peut pas supprimer le nom d’énarque…c
c’est juste une mention donnant l’école d’où l’on provient.

mais dans le cas d’un Docteur, (comme Mme Schavan) j’ignore si en France, elle serait déchue de son titre… (et je n’arrive pas à trouver un article sur Internet qui mentionne les éventuelles sanctions possibles)

Pour en revenir à MMe Schavan… pas mal pour une ministre de l’éducation ! :laughing:

En tout cas je pense qu’en France, si le phénomène existe, on n’est pas prêts d’en entendre parler aussi ouvertement… Quand on voit déjà l’état des mémoires de fin de Master de certains étudiants (vive le copié-collé !) et certaines pratiques de labos (vive l’attribution des résultats à la tête du client !), plus rien grand chose ne m’étonne, hélas.

En France, mis à part les docteurs en médecine, pratiquement personne ne se pare d’un titre de docteur. Un haut fonctionnaire de police peut très bien avoir un doctorat en droit, tout comme le PDG d’une entreprise. Ils ne le mettront pas sur leur carte de visite. Il y a d’autres éléments qui parent mieux (rosette, palmes, etc.)
En Allemagne, on constatera que c’est souvent dans les milieux conservateurs, notamment dans la CDU, que se parer d’un titre de docteur fait bien dans le tableau, c’est pratiquement un titre de noblesse (von Guttenberg avait les deux ! :mrgreen: ). Chez les sociaux-démocrates, c’est plus rare. Peut-être pour des raisons d’origine sociale ?

En même temps, la carte de visite n’est qu’un détail me semble-t-il, par rapport au fond de la question : récolter un diplôme de doctorat sans avoir fourni le travail personnel nécessaire. C’est à mon avis le problème, et il est présent en France aussi. Bon, c’est sûr, le prestige du doctorat en France… on rigole :wink:

Schavan est la victime de la politique d’éducation et des idées folles (Wahnvorstellungen) de la SPD dans les années ’70.

C’est un rédacteur du journal DIE WELT qui l’écrit.

Cela fait rire beaucoup de monde et avec le mot-dièse #dieSPDwars, le parti social-démocrate est maintenant accusé de tous les torts, la disparition des dinosaures incluse.

Ben évidemment, c’est Die Welt. Il ne va pas offrir des fleurs à la gauche. Si la TaZ se met à le dire aussi, alors là ça devient un scoop.

Le mot-dièse dieSPDwars n’est pas anodin, c’est une allusion très lourde et de très mauvaise foi à Hitler war’s, un livre dont le titre est plus connu que son contenu. Bref, la comparaison est infâme, obscène et tue dans l’œuf toute crédibilité de ceux qui l’ont lancée… sauf si c’est de l’ironie qui justement dénoncerait les délires de la CDU et surtout la CSU qui ne voient pas toujours la différence entre Helmut Schmidt et Leonid Brejnev.

Pour info: Wahnvorstellung, ce ne sont pas des idées folles, ce sont des fantasmes, les chimères, les idéaux trompeurs.

Schavan démissione de son poste de ministre de l’Education.

Pour la remplacer à cette fonction, on évoque les noms de Johanna Wanka et de Peter Hintze.

C’est donc Johanna Wanka qui prend la succession d’Annette Schavan. C’est une mathématicienne de l’est du pays ; on la dit pragmatique, méticuleuse et efficace , ayant beaucoup de similitudes avec la chancelière.

Et voilà que l’ université du Caire déchoit Annette Schavan de son titre de Docteur Honoris causa ! :mrgreen: Descente aux enfers.
L’Université hébraïque de Jérusalem et l’Université Meiji (Tokio), n’envisagent, par contre , pas de lui retirer ce titre.Bon, on sait que ce titre est purement honorifique et n’a aucune valeur concrète , mais quand même .
Source :

Il me semble avoir entendu que les titres Honoris Causa sont les seuls qui lui restent. Elle n’a aucun autre diplôme, car elle est passée par la procédure grundständige Promotion, qui permettait à l’époque de viser directement le doctorat sans faire de maitrise intermédiaire dans les règles de l’art. Elle a tout perdu. Elle est maintenant bachelière.

Le côté positif c’est qu’Outre-Rhin, ce titre académique est valorisé.
En tant que doctorante française, je trouve cela cependant encourageant de voir des personnalités politiques prêtes à tout, même au plagiat, pour obtenir un titre qu’en France presque tout le monde dénigre.

Franchement, les thèses allemandes des années 70-90, ça peut donner des résultats très différents. J’ai vu des thèses de littérature à Göttingen qui ressemblaient comme deux gouttes d’eau à des maitrises de lettres en France. Il n’y a pas que ça, mais l’Allemagne a vraiment besoin de mettre de l’ordre dans leurs diplômes universitaires. Malheureusement, cela va se faire en copiant les anglo-saxons, ce qui n’est guère mieux.

Dans tous les pays occidentaux, les thèses sont trop souvent des études approximatives qui ouvrent les portes d’un labo par piston, pas des découvertes scientifiques de quelque ordre que ce soit. Lors de mes derniers passages à Lyon2, il y avait un coq fier qui finissait sa thèse de littérature espagnol. Ses conclusions ? L’intertextualité complexe dans les œuvres en question forment un système ouvert de relations interdépendantes. En clair : l’auteur fait régulièrement des allusions à d’autres livres dans ses bouquins. Super comme conclusion, lumineux.

Ce n’est pas forcément mieux en sciences naturelles. Un docteur géologue peut très bien vous sortir tout fier que son volcan islandais favori risque de péter entre demain et noël 8012 avec une marge d’erreur d’exactement 38,47532%. Super, la science est en marche.

Bref, je ne dénigre pas, je trouve que le respect et l’admiration dus à ceux qui travaillent réellement sont noyés dans l’océan de branleurs allemands ou autres. Donc quand un Gütenberg ou une Schavan se font dézinguer, j’aime ça.

??? ah bon ?? tu trouves encourageant que des personnes, certes outre-rhin, qui ont le même titre honorifique que celui que tu as, soient prêtes au plagiat pour arriver à ce titre ??
c’est effectivement rendre encore plus bas, un titre qui déjà ne veut pas dire grand chose en France…
la preuve, je viens de regarder ce qu’était vraiment un doctorant en France…

Wikipédia :

donc tout étudiant ayant pour objectif de passer une thèse est un doctorant… pas surprenant dans ce cas là, que ce titre soit, pour te reprendre, dénigré… j’ai bon nombre de mes cousins… doctorants sans le savoir

Je ne dénigrerais pas mon titre de docteur, valdok, valorisé ou pas. Je n’ai pas besoin d’un Dr. quelconque pour être quelqu’un. Mais ma thèse et mes recherches, ce serait pour le sport et le plaisir. Quand je serai à l’arthrite (euh, pardon, à la retraite… :blush: ) dans quelques années, j’aurai des loisirs. Mon père disait que la plupart des gens qui soutenaient une thèse, en France, le faisaient après 50 ans. Mon père lisait « Le Monde » (à la grande époque), et ce journal publiait justement les soutenances de thèses, si le sujet en valait la peine.
De toutes façons, il y a 40 ans, j’étais déjà automatiquement « Herr Doktor » au Sud-Tyrol. A l’époque, quelqu’un qui étudiait à l’université, c’était quelque chose d’exceptionnel pour les âmes simples dans ce pays pauvre au trou du cul du monde…

D’accord avec toi Ellie !!! Franchement d’accord et à 100 000 %.

Mais en France il faudrait aussi qu’on arrête de dénigrer les doctorants!!! Les doctorants/docteurs savent aussi sortir de leur labo, être rentables et traiter de nouvelles technologies Je viens de renvoyer une offre de doctorat bien financé à Berlin sur l’étude des sciences économiques dans une langue asiatique. En France, cela ne risque pas d’arriver… Dommage pour moi je fais de la linguistique informatique et j’ai déjà une année de bouteille, sinon clair,j’aurais déjà répondu. Seul, bémole amusant, je n’ai pas le TOEFL :laughing: :laughing: :laughing:

Alors c’est sûr les allemands devraient remettre de l’ordre sur leur système de diplôme, mais nous les Français devrions regarder au delà des écoles d’ingé(nieurs) ou des écoles de commerces pour lesquelles le mot magique c’est master of business administration.
D’autre part, pour valider son doctorat en Allemagne, il faut publier, chose qui n’est absolument pas nécessaire en France. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquels un de mes amis allemands a préféré faire son doctorat en France.

Pour moi, ces deux personnes politiques qui se font coiffer au poteau , c’est PARFAIT. Mais en France, c’est pas mieux, les polémiques sur les doctorats il y en aussi, mais cela concerne les personnalités du Show-Business, pour un homme politique faire un doctorat, ce n’est pas sérieux…
Les affaires doctorales de célébrités ont fait polémique sont : les frères Bogdanov, Elisabeth Tessier.

Les histoires de polémique à propos de la propriété d’une oeuvre ne touchent pas que les modestes titres de doctorat, la question se pose énormément au niveau des œuvres artistiques à l’heure actuelle (Leonardo Da Vinci a-t-il réellement peint ses toiles de A à Z où n’a-t-il pas fait appel à des apprentis pour finaliser ses œuvres, Clara Schumann n’aurait-elle pas composé des œuvres que l’on attribue actuellement à son illustre mari, etc, etc .), il s’agit de pratiques parfaitement admises à l’époque qui seraient inacceptables (bien qu’encore pratiquées) à notre époque.
En Allemagne la question du doctorat fait choux gras mais personne ne se pose la question de savoir si un homme politique a réellement écrit son discours initial (on sait que M. Obama écrit lui-même ses discours, même s’ils sont relus et corrigés par la suite. A présent et seulement à présent, tout le monde le sait, pour N Sarkozy, c’est un professeur universitaire de lettre, une femme, de sensibilité de gauche qui le faisait. Et tout le monde a trouvé normal que cela soit révélé seulement à présent et non lors du mandat de M Sarkozy.

Copier coller de master 2 : honnêtement, je trouve les travaux d’étudiants en master 2 , d’excellente qualité. Normale mon master 2 est récent. De plus je ne peux parler que de mon domaine : traitement automatique des langues . Cela ne m’étonne pas que certains se contentent non de copier et coller, mais de copier et de (faire) traduire les travaux. Llorsque les travaux sont bien traduits, il faut des années dans le meilleur des cas pour se rendre compte qu’il ne s’agit que de plagiat . De plus il ne faut pas oublier que tout travail doctoral fait l’objet d’une soutenance, alors si le jeune chercheur a plagié mais qu’il est capable de soutenir (en allemand je trouve le mot défendre plus adapté) un travail qui n’est pas le sien, c’est déjà pas si mal. Puis après tout s’il s’agit d’une personne politique, je trouve cela parfait…mis à part bien sûr l’honnêteté de dire,