Petit coup de gueule d’un qui a passé 40 ans de sa vie à enseigner ( ou du moins à essayer d’enseigner la langue allemande.)Ce coup de gueule n’est pas spécialement destiné à toi , Zuzue , mais à tous ceux qui se gargarisent avec cette classification.
Croyez-vous réellement qu’on peut faire entrer une langue quelle qu’elle soit dans des catégories du genre A1 , A2 , B1 , B2…etc ?
Oui , oui , je sais …évaluation des compétences : A1 : je sais commander une bière , A2 ; je peux préciser si je veux une pils ou une export , B1 : je peux donner mon avis : elle est trop alcoolisée , trop ou pas assez houblonnée , B2 : je sais commander des amuses-gueule pour boire avec ma bière , C1 ; je suis capable d’écrire un traité sur le brassage de la bière ; C2 : j’ai toutes les capacités requises pour devenir prix Nobel de brassiculture.
Apprendre une langue , c’est beaucoup , beaucoup de travail et beaucoup , beaucoup de régularité dans le travail . Il n’y a pas de secrets.
D’accord Michelmau… Sauf que… ça va te surprendre… puisque ça m’a surpris moi même… Je peux prétendre à un niveau B1… et pourtant je n’ai pas fait d’allemand niveau « littéraire » au lycée, puisque j’ai fait un bac techno, et que donc l’allemand n’était pas une priorité…
je pense donc qu’il est fort probable, que même actuellement les bons élèves en allemand aient le même niveau que moi en arrivant au Bac… La motivation d’élèves comme Zuzue faisant le reste…
Certes l’oralisation n’est pas privilégiée en collège et lycée en France, surtout dans des classes de 35 élèves… mais il suffit d’un déclic…
raison pour laquelle je pense que Zuzue sous-estime son niveau…
bon bien sûr quand je lis
il me vient toujours un doute… un oral… c’est pas du « par coeur »…
@Zouzou:
Si j’avais un conseil à te donner, c’est de te faire des ami(e)s allemands de ton âge.
Hélas dans les cours de langue: le parler dans la langue du pays s’arrête à l’espace du cours.
Je pourrais te parler des expériences que j’ai eu au Japon, où j’ai dû tricher pour parler japonais en dehors des cours. J’étais logée avec une fille autrichienne et elle n’a jamais su que je parlais l’allemand et l’anglais.
Ton bac: les seuls textes qui valent la peine d’être appris par coeur, sont à mon avis, les oeuvres théâtrales ou les poèmes ou les paroles de chanson intelligentes (Pour moi c’était à 12 ans en allemand c’était les poèmes bien sûr Goethe et Heine, et en anglais sans les suggestions d’un prof les textes de David Bowie, dans l’album Space Oddity, rien à voir avec un Shakespeare ou un Lord Byron certes et encore moins avec la nullité des textes des Beatles!!!).
L’oral pour moi cela doit être une démarche spontanée, sinon ce sont d’autres critères qui sont jugés: un peu comme un acteur qui apprend son texte par coeur dans une langue étrangère sans pour autant la parler correctement (voir l’actrice Sylvie Testud) @Michel:
Non tu as raison, mais c’est bien pratique pour les employeurs, cela leur évite de perdre leur temps avec ceux qui prétendent parler une langue couramment et qui en fait comprennent à peu près et baragouinent.
Mais pour les collégiens et les lycéens, je trouve que ce cadre n’est pas approprié, vu que l’enseignement des langues a un nombre d’heures très limités dans des classes qui seront toujours trop surchargées. @Kissou:
Je pense que tu te trompes. Cela ne m’étonne pas du tout que ton niveau soit B1 vu que tu as aussi l’habitude de parler allemand, par contre, je peux t’assurer qu’il y a des candidats bacheliers voir même des étudiants en licence 2 LEA 2ème année qui n’ont pas ton niveau de production orale. Je ne t’ai jamais entendu parler allemand mais je te lis depuis longtemps sur ce forum , quant à moi la seule preuve tangible actualisée que j’ai c’est un C1 plus que récent en allemand avec un 25/30 en production orale, malgré une expérience qui a débuté il y a plus de 40 ans de la langue allemande, c’est la seule preuve que l’on retiendra opérationnellement.
Dans l’exemple que je citais, mon ami japonais, il est sans aucun doute C2 en français pour la compréhension écrite des traités scientifiques et la science s’exerce dans tout domaine:
Il a traduit du français vers le japonais, un livre sur les postures érotiques à l’époque napoléonnienne, cela ne s’invente pas
Il m’a offert un exemplaire, mais mon niveau de japonais ne me permet pas de lire ce livre.
Par contre cet ami ne dépasse pas A1 à la compréhension et l’expression orale en français. Il est allé en France il y a très longtemps, en tant qu’étudiant en langue et littérature française. Mais c’est un traducteur hors pair, il a été invité pour parler de ce livre par des chaines de télévision et il déborde de boulot, il ne fait que traduire.
Quant à moi, je pourrais dire que je suis C2 dans mon domaine très réduit pourtant d’une richesse infinie (le système de politesse japonais), par contre je dois faire mes gammes d’écriture et écouter du japonais tous les jours si je veux maintenir un niveau convenable de production écrite et de compréhension orale, disons B1… Et pas plus Voilà. De plus on m’a reproché de ne pas avoir fait de conférences en japonais. Et à moins d’apprendre par cœur et de me faire corriger, je ne me sens pas encore capable d’une telle prestation…
Voilà c’est dans ce sens que j’entends le cadre européen de références pour les langues. Cela dépanne les démarches des évaluateurs certes, mais ce n’est pas à prendre pour argent comptant.
Et je tiens à m’excuser pour ce message venant du cœur incroyablement trop long.
En RDA, il n’y avait pas de formation séparée pour les interprètes et les traducteurs. Les deux professions étaient regroupées sous l’appellation « Sprachmittler ».
Lors des conférences internationales, les interprètes en cabine se contentaient de lire la traduction déjà effectuée sur le papier par les traducteurs en amont, que les intervenants soient est-allemands ou étrangers (le texte des interventions devait parvenir suffisamment à l’avance pour préparer la traduction).
Mais il arrivait que des événements imprévus sur la scène internationale apportent un grain de sable dans cette mécanique bien huilée, et alors l’intervenant - surtout s’il s’agissait d’un représentant de l’Union soviétique - parlait hors texte. Et là, l’interprète était mal, très mal…
Il y avait quand même une élite parmi ces interprètes, qui était capable de réagir avec maestria face à toutes sortes d’imprévus. Mais ils étaient vraiment peu nombreux, l’apprentissage des langues occidentales laissant vraiment à désirer, par rapport à ce qui se faisait en Union soviétique, par exemple.
Ceci pour dire en résumé que l’oral à un examen, ça marche bien tant que l’on reste dans les rails d’un texte appris par coeur. Mais que se passe-t-il si l’interlocuteur prend un malin plaisir à vous entraîner sur le hors-piste, avec son vocabulaire à lui ?
P.S. Quand j’ai passé mon bac (je vous parle d’un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître), il n’y avait pas toutes ces évaluations à la mord-moi-le-neutron et une bonne note à l’examen sanctionnait pratiquement un niveau de langue suffisant pour pouvoir suivre des cours dans une université allemande, ce qui était mon cas, sans examen préliminaire. Aujourd’hui, je me demande ce que peuvent bien apprendre les élèves… Beaucoup ignorent l’existence d’un accent tonique en allemand, voire ce qu’est un accent tonique.
sauf que l’on ne prend pas en compte la même chose Valdok… moi je parle de mon allemand à l’époque du lycée, et toi de mon allemand actuel (et celui-ci a fait beaucoup de progrès en 20 ans !!! merci les voyages en Allemagne, et internet et bien sûr AOX et BF ! )…
Mais mon oral d’allemand il y a 20 ans s’est déroulé en 2 parties :
un texte étudié en cours durant l’année… Donc là… effectivement… si l’on avait appris le vocabulaire se rapportant au texte par coeur, c’était « Finger in the Nose » !
mais la deuxième partie, c’était une image qu’il fallait commenter… Je me souviens encore de la mienne, un salon dans une maison, un type assis sur un canapé, qui regarde une image (une photo ??) des photos de mariage et d’enfants au mur, une plante verte sur la table basse du salon… et là … Question de l’examinateur : « à quoi vous fait penser cette image »
là il faut trouver du vocabulaire, il faut le ressortir à bon escient… pour expliquer que l’on pense qu’il s’agit peut-être d’un homme qui vient de divorcer… et qu’il seul, avec sa solitude… ou alors, il a perdu sa famille dans un accident de voiture… etc etc
là le vocabulaire il doit exister, il doit ressortir… et c’est peut-être un vocabulaire de la classe de 3ème qui va revenir… parce qu’en terminale on aura étudié Brecht, et le mot « Kriegsdientsverweigerer »… mais on aura oublié de te dire comment on disait « divorcer ».
Alors bien sûr… c’était il y a 20 ans… mais si les étudiants de maintenant en LEA, qui ont sans doute fait un bac bien plus tourné vers les langues que moi, ne sont pas au niveau que j’avais il y a 20 ans… y’a du mouron à se faire… crois-moi !
NB : si mon allemand était sans faute… Je ferai un petit test avec Zuzue, lancer une conversation sur AOX exclusivement en allemand, sur un thème « facile » (le temps, ses études, la ville où elle vit… etc) , et lui demander de répondre du « tac au tac », comme si c’était une réponse orale… en gros « elle écrit comme elle parle »… si elle joue le jeu, il sera facile ensuite de la conseiller… Mais cela ne peut être fait que par ceux qui ont un niveau excellent en Allemand…
Hé oui, tout commence à se gâter quand l’examinateur te dit « Nimm den Finger aus der Nase! »
A propos d’équivalence de niveau linguistique où je m’y perdais un peu, j’y vois un peu plus clair au vu d’un avis de concours pour le recrutement d’élèves-gendarmes à stationner dans la région. Le certificat de bilinguisme C (niveau certificat de l’école secondaire du premier cycle, 14 ans) est nécessaire et dispense des obligations militaires. Ce certificat C correspond au niveau B1. Pour situer.
J’ai de la lecture.
Je suis incasable, je sais pas ils me demandent toujours mon niveau je suis encore de la vieille école : base scolaire/ faible/ moyen x).
La vie est injuste, quand certains ça coule de source pour moi c’est un vrai parcours du combattant, heureusement que je ne suis pas une daube en sciences, ça relève un peu le reste parce que les langues étrangères pouh… L’immersion est mon dernier recours.
On a des sujets d’études durant l’année, 4, puis on est interrogé le jour de l’oral sur un de ces sujets donc tu peux préparer tes textes avant et les ressortir bêtement pour gratter des points.
Pour les normes du cadre européen pour l’apprentissage des langues, elles sont résumées clairement et succinctement derrière tout diplôme obtenu, dans la langue du pays visé et en anglais, et le détail des notes figure pour les 4 compétences. : compréhension et production : écrite et orale.
C’est vraiment pas sorcier à comprendre!!!
Je vais vous faire tous hurler!!! Mais sincèrement même en Allemagne, pour trouver facilement un boulot, il vaut mieux avoir actuellement une parfaite maîtrise des langages de programmation et des nouvelles techno de l’info saupoudrée d’une bonne sauce globish que celles des langues étrangères, après, en dehors de tout ABC si on veut vivre dans le pays, c’est mieux de parler à peu près la langue, rien de plus.
Quant aux gendarmes, la base de tout c’est qu’ils sachent faire la différence entre la prononciation de « shoot » et « shout » en anglais lorsqu’ils donnent leur sommation, alors, pour cela l’allemand c’est bien plus facile .
Je ne suis pas douée en langues tout court, mais j’ai pas l’intention de me complaire dans ma nullitude. Donc ça sera l’Allemagne pendant un certain nombre d’année 6 au minimum, parce que j’aime bien l’Allemagne, c’est un de mes pays préférés, il n’est pas très loin de la France, ce qui m’arrange un peu, je suis pas encore prête à vivre de l’autre côté du globe. Mais après l’Allemagne ça sera un autre pays, sûrement un pays Scandinave, les Pays-bas ou la Slovénie, après, les Etats-Unis. J’ai pas pour ambition de rester en France de faire un petit boulot, de faire ma famille et de mourir là, de toute façon ma place n’est plus ici, j’ai l’impression de tourner en rond.
Si on ne fait pas sous prétexte que l’on n’est pas doué, on ne ferait plus grand chose.
Oui Sonka, c’était un grincement de dents, par rapport aux offres d’emploi à peu près normalement payés si l’on ne parle pas l’allemand.
@Kissou et Schockolena
Je pense que la réussite serait un mélange des deux non?
Faire de son mieux pour améliorer son allemand en France, même si on n’est pas doué et qu’on n’a pas que ça à faire… Puis partir dans la ville allemande où l’on a le moins de risque de rencontrer des compatriotes ou des autochtones francophones. Bref de l’intégrisme linguistique en immersion totale …
Ou rencontrer (pas chercher à tout prix!!!) l’homme/femme de sa vie en la personne d’un/e charmant/e autochtone monolingue et rester là-bas…
@Zuzue
Bon sang mais tu es nulle de penser que tu es nulle !!!
Çà c’est mon coup de gueule!!! Jeune dame
Sinon, pourquoi la Slovénie??? Pardonne moi, je suis très curieuse.
on n’est jamais nulle en tout… on peut être douée en langue, et nulle en math…
c’est juste que la réflexion de Zuzue me surprend… elle choisit de partir à l’étranger, alors qu’elle n’est pas douée en langues…
c’est un peu si comme moi, j’avais choisi Mat Sup alors que je suis nulle en Math…
Je trouve bien de relever des défis, c’est ça qui fait avancer dans la vie… mais faire le choix de devenir bilingue, ou trilingue, quand au départ on est nulle en langue, ce choix me parait bizarre…
Ceci dit… Valdok le relève bien… Je crois Zuzue, que tu manques de confiance en toi !
Allez… Lance toi… fais nous ta prochaine réponse en allemand… on te dira ce que l’on en pense, sans être méchant ! juste sincère… mais au moins on saura de quel niveau on parle (ou alors écris nous à nouveau ta présentation, mais en allemand)…
Ich kann nicht in Deutsch schreiben. Ich connais une fille nulle en math mais vraiment nulle, même les trucs de primaire elle n’était pas à l’aise qui aujourd’hui est en math sup pour réaliser son rêve (devenir véto).
Ich mage nicht pas savoir faire quelque chose, quand je croise un étranger je perds tous mes moyens ça me gonfle. Et je pense pas être handicapée au point de ne pas pouvoir apprendre une langue étrangère en habitant dans le pays.
Bon, alors jeune fille, je ne suis pas contente!!!
Déjà parce qu’on a du t’apprendre à ouvrir un dictionnaire, n’est-ce pas ?? et même avec des maladresses, tu aurais pu écrire davantage de mots en allemand!!!
La Slovénie et tu as de la famille là-bas… Grâce à toi, j’ai quand même cherché à glaner des infos sur les langues pratiquées dans ce pays, mis à part le slovène: cela se résume à un clic fainéant sur Wikipedia
Peut-être aussi une modeste opportunité de faire d’une pierre un coup, je m’explique, quitte à prendre des cours d’allemand hors de l’Allemagne avant une expérience de vie là-bas, pourquoi un pays qui attire et où on a des racines et peut-être aussi des personnes prêtes à vous accueillir
Oui, depuis que la Slovénie est membre de l’UE, la bilinguisme est officiellement de rigueur dans la partie slovène de la zone B du territoire libre de Trieste. A noter que dans l’ancienne zone A (l’actuelle province de Trieste) paraît le quotidien en langue slovène Primorski Dnevnik (journal du littoral). Mais les massacres puis l’expulsion des Italiens d’Istrie ont été un épisode très douloureux qui a lourdement grevé les rapports entre la Yougoslavie et ses Etats successeurs et l’Italie.
Quant au hongrois, il n’est parlé que dans une bande étroite le long de la frontière, dans le Prekmurje (4 villages, j’y étais, dans ma folle jeunesse, mais le bilinguisme n’était pas officiel).
A noter que le slovène, comme le japonais, a un accent de hauteur. Une langue qui te plairait, Valdok (mais à dire franchement, c’est une langue à chier, qui ferait passer l’apprentissage du serbe* pour un agréable parcours de santé).
Faut que je m’y remette (encore une langue que j’adorais, tiens… comme l’italien ), de grandes choses se préparent pour couronner ma carrière…