Ben dit donc, je me demande si tu n’es pas tombé amoureux de ce livre.

il va falloir que je me penche très sérieusement sur la lecture de ce livre. 
Malheureusement, contrairement à toi, je ne connais pas du tout ces paysages lorrains marqués par la folie des hommes car elles ne sont pas géographiquement proches de chez moi et je n’y trouve pas un attrait touristique particulier.
Peut-on comparer ce livre à celui de Erich Paul Remark « À l’Ouest, rien de nouveau »? 
Je me rend ce jour à la bibliothèque de mon quartier et je te promets de leur demander de commander ce livre.

Pour te faire plaisir je te mets ce magnifique poème de Guillaume Apollinaire. 
Bonne journée. 
[i]SI JE MOURAIS LÀ-BAS
Guillaume Apollinaire
Si je mourais là-bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour ô Lou * ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l’armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur
Et puis ce souvenir éclaté dans l’espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier
La mer les monts les vals et l’étoile qui passe
Les soleils merveilleux mûrissant dans l’espace
Comme font les fruits d’or autour de Baratier
Souvenir oublié vivant dans toutes choses
Je rougirais le bout de tes jolis seins roses
Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants
Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses
Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants
Lou si je meurs là-bas souvenir qu’on oublie
- Souviens-t’en quelquefois aux instants de folie
De jeunesse et d’amour et d’éclatante ardeur
Mon sang c’est la fontaine ardente du bonheur
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie
O mon unique amour et ma grande folie[/i]
[i]* Peu avant de s’engager, il tomba amoureux de Louise de Coligny-Châtillon, rencontrée à Nice en septembre 1914, qu’il surnomma Lou. Elle était divorcée et menait une vie très libre. Guillaume Apollinaire s’éprit d’elle et la courtisa. Elle finit par accepter ses avances mais ne lui dissimula pas son attachement pour un autre homme. Rapidement, Guillaume dut partir au front. Une correspondance naquit de leur relation.
Sa déclaration d’amour, dans une lettre datée du 28 septembre 1914, commençait en ces termes : « Vous ayant dit ce matin que je vous aimais, ma voisine d’hier soir, j’éprouve maintenant moins de gêne à vous l’écrire. Je l’avais déjà senti dès ce déjeuner dans le vieux Nice où vos grands et beaux yeux de biche m’avaient tant troublé que je m’en étais allé aussi tôt que possible afin d’éviter le vertige qu’ils me donnaient. »
Mais la jeune femme ne l’aimera jamais, du moins comme il l’aurait voulu ; ils rompirent en mars 1915 en se promettant de rester amis.
Il fut blessé à la tempe par un éclat d’obus le 17 mars 1916, alors qu’il lisait le Mercure de France dans sa tranchée. Évacué à Paris, il fut trépané le 10 mai 1916. Affaibli par sa blessure, il meurt le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole, alors que, dans les rues, les Parisiens célébraient la fin de la guerre.[/i]