Avec un peu de retard

Bonjour tout le monde,

Yasu, 16 ans (presque 17 :wink:), féru éternelle des langues vivantes, voulant y travailler en tant qu’interprète. J’ai commencé l’allemand il y a presque 2 ans et ça été un choc, je trouvais cette langue magnifique, j’imaginais l’allemand comme les échecs, une pièce (un mot) à un rôle spécial qui affectera (la phrase) le cours du jeu.
Le plus dur en Allemand, je pense c’est toutes les connotations (et dénotations) des mots,
c’est beaucoup plus précis que le français et très logique cependant.
Sinon je pratique l’anglais, le chinois et le japonais

voilà et désolé du retard
:wink:

Ah voilà le pourquoi du comment des questions pointues!! :bulb:
La comparaison avec le jeu d’échecs est effectivement très pertinente.
Oui, en allemand, il convient d’abord de bien examiner la marche des différentes pièces avant d’avancer ses propres pions, sinon est vite mis en échec! :wink:
Comme tu l’as sans doute vu pour l’anglais, l’allemand est une langue très précise et très concise, qui exprime beaucoup en peu de mots. C’est surtout à cet aspect que tu devras t’attacher si tu fais de l’interprétariat. Ne pas se laisser embarquer dans les constructions aventureuses de la langue de départ, mais aller droit à l’essentiel.

oui mais n’ayant peu de vocabulaire, je ne peux faire court, l’expérience comblera mes problèmes

Ta passion y pourvoira! Si tu compares ce que tu as appris en 2 ans, et ce que les lycéens d’aujourd’hui savent après 6 ou 7 années, il ne semble pas y avoir photo!
Une différence essentielle entre l’allemand et l’anglais: l’anglais utilise dans sa construction uniquement des matériaux bruts, qui tiennent sans maçonnerie: pas de conjugaison, pas de mots de liaison, pas de déclinaisons. C’est du solide, à condition de ne pas chercher la petite bête, surtout dans les textes scientifiques, où l’on a une accumulation de termes et d’adjectifs dont on ne sait pas s’ils se rapportent au terme le plus voisin ou à l’ensemble de l’énumération, ou au mot principal à la fin de cette énumération (et je dois travailler de plus en plus avec cette langue, que je n’ai jamais apprise… :unamused: Avec l’expérience néanmoins, j’arrive à m’en sortir…)
La maison allemande est aussi solide que l’anglaise, mais la différence est que c’est une construction maçonnée, avec le ciment fourni par la conjugaison et la déclinaison. On voit mieux ainsi les tenants et les aboutissants.

belle métaphore implicite
ce qui est difficile dans les langues, c’est d’éviter la traduction française (Übersetzen in seiner Muttersprache )littéral ou oral, c’est die schwierigste Dinge in Sprachen

Si j’ai faux merci de me le dire

Oh, c’est beau. (En plus d’être vrai)

Bienvenue!!

Merci, Yasu, de t’être présenté, c’est vrai, on ne te connaissait ni « des lèvres ni des dents » !! bienvenue !
j’ai appris mes premiers mots d’allemand à 17 ans par passion, puis c’est devenu mon métier, tu vois, ce sont toujours les mêmes histoires qui recommencent ! :smiley: :smiley: :smiley:

Je crois me souvenir, Yasu, qu’une de tes interventions portait sur le verbe substantivé. Comme on peut tout substantiver en allemand, y compris les adjectifs aux différents degrés (comparatif et superlatif), ce principe peut également s’appliquer à ta phrase: die schwierigste Dinge in Sprachen . Je dirais donc « Es ist das Schwierigste im Umgang mit Sprachen ». J’ajoute « im Umgang mit », parce que « in Sprachen » tout seul ne dit pas grand chose pour un Allemand, tandis que « c’est la chose la / le plus difficile dans les langues » passe très bien en français. D’où la nécessité d’apprendre une langue par blocs complets, et non pas mot à mot. C’est ainsi que s’acquièrent les automatismes, si précieux dans la cabine de l’interprète… ou sur l’écran du traducteur.

Par Bloc-complet ?

Herzlich Willkommen :smiley:

Je voulais dire par phrases et expressions complètes, dans un contexte donné. Parce que je ne suis pas tellement partisan des listes de mots à apprendre par coeur détachés de leur contexte! On a tellement de mal à les enfiler après. Quand tu remplace un bloc-moteur, tu ne vas pas t’amuser à le démonter pièce par pièce pour le remonter idem! :smiley:

un voyage en Allemagne (assez long) ou même regarder La ZDF en France.
là on peut savoir où placer les différents mots
voilà la vraie solution !

Ps: perso, je suis parti 2 fois en allemagne et c’était à EuropaPark :laughing:

Oui, apprendre des blocs, des phrases, des expressions, pas des mots isolés (et encore moins des listes) ; sinon, on n’arrive pas à savoir quel mot peut aller avec quel mot, ce qu’on appelle en linguistique la collocation (avec 2 l). bah, tu verras, Yasu, tout s’apprend ! :smiley: :smiley:

Tu peux lire la presse ou regarder le journal télévisé en allemand sur Internet!

Salut Yasu,
bienvenue sur AOX. Je constate que tu es déjà très motivé par l’apprentissage des langues et que tu as déjà compris pas mal de choses les concernant.
Apprendre une langue, c’est un cheminement jamais terminé; tu apprends et apprends des tas de choses et en même temps tu en oublies d’autres que tu pensais avoir définitivement assimilées. Un peu comme le tonneau des Danaïdes qui se vide au fur et à mesure que tu le remplis.
Il faut beaucoup de travail et d’humilité. Alors je te souhaite de rester dans la voie que tu t’es tracée et d’y trouver ton bonheur.
:wink:

je prends note de vos conseil pour apprendre les expression et non les mots merci

Mais il ne faut pas damner totalement les listes, je trouve. Dans mes premiers 15 ans, j’avais une mèmoire fantastique. J’ai appris des mètres et mètres de listes francaises et anglaises avec facilité, et j’en profite toujours. Mais pour un adulte qui n’a plus cette mémoire-là, c’est autre chose.

Je condamne les listes parce que les mots isolés sont inutilisables, s’ils ne sont pas appris en corrélation avec d’autres mots*. C’est justement l’apprentissage d’ensembles logiques qui entraîne la mémoire.
A signaler dans cet ordre d’idées la grande différence entre les mots croisés allemands et les mots croisés français. Les mots croisés allemands se contentent de remplacer un mot par un autre, c’est une affaire de mémoire (Nachtschattengewächs, Stadt im sudlichen Kongo - 3 Buchstaben, Fluß im südlichen Amerika - ebenfalls 3 Buchstaben, usw…). En français, c’est un vrai régal (voir notamment le « Canard enchaîné »), avec des jeux de mots au deuxième, voire au troisième degré, et aussi beaucoup d’érudition. Là, ça fait fonctionner à la fois la mémoire et l’intelligence! :smiley:

*C’est comme en russe: les mots changent souvent d’accentuation au cours de la déclinaison. Donc, un mot dont on ne connaît l’accentuation qu’au nominatif ou au singulier sera inutilisable dans une phrase complète, s’il est au pluriel ou à d’autres cas. Il faut donc apprendre des expressions complètes, avec l’accentuation en rapport.
En allemand, l’apprentissage de phrases complètes permet le maniement plus aisé des particules séparables, notamment.

Il faut être déjà très avancé pour pouvoir profiter des listes, qui sont tout de même assez dangereuses.

Exemple : le séjour ? der Aufenthalt! faire un séjour ? einen Aufenthalt… machen, dira le débutant ; et les études de fac ? das Studium ; faire des études ? ein Studium machen… au lieu, bien sûr, de sich aufhalten et studieren…
Hélas, listes de mots, que de fautes ne furent pas commises en votre nom !
:unamused: :unamused:

En passant, le dictionnaire le plus évolué à cet égard est le Harrap’s, ganz eindeutig : y’a pas photo!

Tu m’as coiffé sur le poteau, Michael! :wink: