Bonjour Willfried, en sais-tu plus sur cette histoire d’encouragement du gouvernement français envers les PG allemands ? Je n’ai jamais entendu parler de cela.
Je travaille sur une chronique historico-familiale (période 1918 - 1948) qui se déroule en Haute-marne et en Allemagne. Dans le fil de ce forum sur les PG allemands en France pendant la 2ème GM j’avais déjà évoqué ce sujet : dans le village (Marnaval) à côté de la ville où je suis né (St-Dizier en Haute-Marne) il y a eu des PG allemands qui sont venus fin 1944, environ une cinquantaine ; ils étaient logés dans des anciens baraquements qui avaient servi précédemment aux travailleurs immigrés (polonais, italiens, marocains). Ils allaient travailler chaque jour à l’usine métallurgique de Marnaval (il y avait à cette époque Four Martin, laminoir, tréfilerie) accompagnés à pied par un civil bien désigné. Vers 1947 ils sont devenus « prisonniers libres », ils ont été changé de baraquement (logis en dur mais pas le grand luxe quand même) tout en continuant de travailler dans cette usine. A la fin une dizaine sont restés en France et ont fondé des familles localement.
J’ai su, je ne me souviens plus des détails. Mais je vais lui demander.
Mon père né à Berlin en 1926 est arrivé en France en 1944, poche de La Rochelle, prisonnier en avril 1945.
Et en France depuis. Et toujours allemand
Il y a de nombreux allemands qui sont resté en France, j’en suis sûr, à part mon père j’en connais deux autres en Saintonge :
un mobilisé de Saxe du qui n’a pas voulu rentrer dans la DDR naissante (je ne veux pas chercher pourquoi, c’est son histoire),
qui s’est fait naturalisé français, et qui a fait un retour pour juste une visite « au pays » seulement en 1993
avant que sa dernière sœur ne meure. A fondé une famille. Toujours vivant sur la côte atlantique.
et un soldat de métier, engagé dans la Wehrmacht, qui a fait venir sa femme en France occupé, est resté à la Libération, a eu trois fils,
qui ont fait leur vie dans l’armée française.
Mon opinion est que pour rester en France, il n’y avait pas que la carotte.
La misère en Allemagne (Allemagne année zéro), le manque de lien affectif, la dénazification qui laisse planer un doute sur le retour réussi …
ça pouvait guider à des « non choix » de revenir.
Je te contacterai en privé dans les prochains jours.
Je cite mon père, tout cela doit être vérifiable.
Georges Bidault a fait adopter un décret en 1947. Selon ce décret,
les prisonniers allemands étaient libérés à condition de s’engager comme « travailleur libre » pendant un an,
payé au salaire français. En bonus un mois de visite en Allemagne, congé et voyage payé.
Mon père a donc été démobilisé fin 1947.
Il est passé d’un travail de prisonnier dans les fermes (non payé ou au lance pierre) à ouvrier salarié en usine.
Et a pu passer un mois à Berlin en mars 1948.
Mon commentaire :
[] pour un prisonnier sans salaire rentrant dormir au camp tous les soirs ou avec un tuteur sur le dos,
le statut d’ouvrier libre avec un mois de congés et voyage payé, est tentant.
[] je pense que le gouvernement français était gagnant puisque les prisonniers de guerre
ne pouvaient pas être employés à toutes les tâches
Effectivement, j’ai trouvé ce texte, mémoire d’histoire de Grégory Philippe de Lille III de 2004 avec le titre suivant :
« la France de la libération et les prisonniers de guerre allemands »
j’aimerais connaître des témoignages sur des Allemands, pendant la 2ème GM, sur le territoire français, qui auraient sympathisé avec des français, qui auraient aidé des français, la résistance, qui seraient tombés amoureux d’une française et choisi de rester en France, qui auraient réussi à sympathiser avec une famille française d’une maison qu’ils auraient occupé conjointement pendant cette période.
merci.
Salue la Fée, cela serait sympa de te présenter. En fait, j’aimerais vraiment savoir dans quel cadre tu travailles sur ce sujet, est-ce personnel, pour tes études? As-tu déja reçu des témoignages?
Que dire sur moi ? j 'ai 49 ans, je ne fais pas d’étude. J’ai lu pas mal de livres sur cette époque depuis que je suis ado. Il y a peu, j’avais constamment dans ma tête qu’une telle situation avait sans doute pu arriver. J’aurais aimé pouvoir retracer ( écrire ) ce que pouvait ressentir et vivre, dans le contexte , le parti pris d’un soldat allemand qui deviendrait un sympathisant des français qu’il côtoie, alors que sa situation deviendrait vite dangereuse si sa hiérarchie s’en apercevait. Le point de vue du soldat allemand qui tombe amoureux d’une française, et affectionne sa famille, au point de risquer sa vie à changer de bord, à rester dans cette France occupée. La vie, les sentiments, les rapprochements, même en temps de guerre, doivent bien quelquefois perdurer alors que les choses sont très compliquées.
je n’ai aucun témoignage. J’en recherche, pour savoir si ce qui occupe tant mon esprit peu avoir été une réalité.
J’imagine que dans ces soldats venus occuper la France, il devait y avoir de jeunes hommes emprunts de littérature, de musique, d’amour pour la nature, les gens etc…et se retrouver plongé dans un univers pas forcément en adéquation avec ce qu’ils sont au fond d’eux.
Merci en tout cas pour m’avoir répondu.
Pour ce qui est du témoignage de jeunes femmes ayant eu pour amants des jeunes soldats allemands de leur âge, as-tu regardé du côté français dans les émissions de France Culture ou de l’INA (Institut national de l’audiovisuel) ou ARTE?
Les enfants issus de leur amours étaient aussi tristement appelés « Enfants de la Guerre », « les Enfants de boches », « Enfants de la honte ».
Puis il y eu aussi ces fameuses « collaboratrices horizontales » dont la grande actrice Arletty…
Autant de mots clés à glisser pour compléter tes recheches.
Puis pour étendre à tous les aspects de tes recherches, as-tu exploré toutes les pistes internet, en élargissant le choix de tes mots clés aux associations ?
En outre, si tu parles allemand, c’est d’autant plus facile que tu peux faire le travail en question aussi avec des sites allemands et je te conseillerais aussi de leur faire en anglais pour ne pas négliger les personnes ayant choisi de s’expatrier.
Peut-être des pistes nouvelles à explorer.
Puis, ces mots clés ainsi que d’autres à cogiter, tu peux aussi t’en servir en tapant sur la petite fenêtre tout en haut, à gauche « recherche personnalisée » de notre forum
Je suis pour l’instant ta seule réponse, mais cela ne veut pas du tout dire que tu n’en recevras pas d’autres plus complètes et précises.
Bonne chance et si tu le souhaites, tiens nous au courant