"De l'Allemagne" - Exposition au Louvre mars-juin 2013

Le titre vous dit certainement quelque chose puisqu’il est emprunté à Mme De Staël.

Du 28 mars au 24 juin 2013, le Louvre expose sous ce titre plus de deux cents œuvres d’artistes allemand.

"De l’Allemagne, 1800-1939. De Friedrich à Beckmann

L’exposition propose une réflexion autour des grands thèmes structurant la pensée allemande de 1800 à 1939. Elle replace la production artistique et les artistes, de Caspar David Friedrich à Paul Klee, de Philipp Otto Runge à Otto Dix, dans le contexte intellectuel de leur création et les confronte aux écrits des grands penseurs, au premier rang desquels figure Goethe."

Site du Louvre

PS Si j’ai produit un doublon, veuillez effacer ce post, svp.
mais je n’ai pas trouvé trace de cet événement ici.

Une exposition qui a l’air passionnante et inédite en France d’après ce que j’ai pu lire.

Wow, génial !

Merci pour l’info, je serai de la partie ! Ça me rappellera mes tendres années de licence d’allemand ! =)

qui se dévoue pour raconter sa visite aux autres ??? (ceux qui sont loiiiiin de paris et du louvre entre autre… )

Mit Vergnügen Kissou, avec photos si on a le droit ! ^^

Un article du nouvel obs sur cette expo.
A voir jusqu’au 24 juin (seulement)

J’y vais dimanche :slight_smile: Si ça intéresse des Parisiens (et banlieusards) pour m’accompagner. :stuck_out_tongue:

J’ai vu les affiches dans le métro, quelle bonne nouvelle !!! Y a quand même des avantages à être parigots, pas vrai :wink:
@ Lie-Kaora , intéressée, tu dis … Pour moi, cela serait plutôt mais :jump: :fire: ganz und gar begeistert und gespannt darauf, die Austellung mit anderen Freunden AoXiens zu besichtigen :jump: :jump: :fire: . Ta proposition est vraivement bien venue :respect: … Précises juste à quelle heure tu comptes t’y rendre. Pour parler de l’expo, je me " dévoue" volontiers, mais c’est sûr Lie Kaora et moi ne serons pas les seules :smiley: :smiley: :smiley: :smiley: :smiley:

Mit Vergnügen Val ! ^^

J’y serai sûrement en début d’aprem, mais je peux venir selon l’heure qui t’arrange. :slight_smile:

OK en début d’aprem!!! Einverstanden . Si tu veux, on peut dire entre 13H30 et 14H00 sur le lieu de l’exposition et on essaie de réserver avant pour cette heure ? Tu me reconnaîtras très très facilement :wink:
Cette fois-ci j’avais envie de t’écrire un perso. Mais je pense que c’est mieux de le faire ici , histoire de me raccrocher à l’heure que tu proposes, et que les Parigots(banlieusards) cousins germains ou non, intéressés puissent prendre le même wagon. :wink: :wink:

L’exposition s’accompagne de tout un ensemble d’événements :

à commencer par une conférence donné par le metteur en scène Peter Stein : Goethe, la Vitesse et le Diable

Jeudi 4 avril à 12h30, la présentation de l’exposition « De l’Allemagne » par Sébastien Allard, le commissaire de l’exposition
(Même pour un Parisien ou un banlieusard germanophile :les horaires sont un peu dissasifs, à mon avis et je pense que cette présentation aurait pu avoir lieu avant le coup de départ de l’exposition :exclamation: )

Des conférences rencontre avec des écrivains allemands (dont Daniel Kehlmann ) :wink: à tout ceux qui auront aprécié die Vermessung der Welt que cela soit au cinéma, en livre, en Hörbuch ou hörpsiel,

Un colloque sur Weimar au centre allemand de l’histoire,

des projections de films en compagnie de réalisateurs (dont Les fantômes de la nuit : Carte blanche à Christian Petzold, le talentueux réalisateur de Barbara );

de la musique de Haydn, en passant par Mozart, Schubert, Brahms, Mendelsohn etc, de quoi satisfaire un large éventail de mélomanes

et pour finir une représentation théâtrale donné par les étudiants de l’école supérieure d’art de Strasbourg
La vie de Gundling, Frédéric de Prusse, sommeil, rêve cri de Lessing de Heiner Müller
http://www.louvre.fr/vie-de-gundling-frederic-de-prusse-sommeil-reve-cri-de-lessing-de-heiner-mueller

Bien-sûr tout n’est pas gratuit et vous aurez tout le détail des événements si vous allez sur :
hhttp://www.louvre.fr/sites/default/files/presse/fichiers/pdf/louvre-allemagne-1800-1939-friedrich.pdf9

Apparemment ce lien ne marche déjà plus.

Bon déjà un petit reportage sur ARTE en mise en bouche
http://www.arte.tv/fr/7419126.html

Pour ceux intéressés par le colloque
http://www.dtforum.org/uploads/media/Programme_Colloque_Weimar_01.pdf

et surtout pour ceux qui ne pourrons pas voir cette exposition :
de mettre votre chaine préférée : Arte, bien sûr :wink:
ce dimanche 31 mars à 1645 ou 1650 selon Télérama :question:
http://download.pro.arte.tv/uploads/Allemagne-lart.pdf

Je continue le recueil de la documentation sur l’expo avec un joli reportage radio sur l’exposition avec la transcription du texte
http://www.dradio.de/dlf/sendungen/kulturheute/2057376/

en parlant de généralisation, le début de la déclaration de Madame Cohn m’a fait sourire :

A mon avis, elle doit confondre les « Français » avec ses étudiants en philosophie et esthétique de l’art, mais la généralisation dans ce sens-là, c’est plutôt sympa.

Une peinture très troublante :

Maintenant plus d’excuses pour ne pas parler en allemand de l’expo avec ses amis allemands, même si on a pas pu la voir d’ailleurs :wink:

Pour finir la photo d’un de nos amis AoXiens, en vedette de l’expo

Dans le magazine Marianne de cette semaine ( n° 832 ) , 4 pages sur l’expo ; titre ; « Ich liebe dich , moi non plus »

Désolé Michelmau, je voulais m’arrêter là. J’écris trop en ce moment. Mais je ne peux pas, trop passionnée, une vraie addict
Pour ceux qui comme moi ne le connaissait pas :frowning: , il faut absolument aller voir à quoi ressemble ce tableau très troublant.
En citant la dradio.de

Cela fait référence à Julius Schnorr von Carolsfeld - Die Verkündigung
http://www.reproarte.com/Kunstwerke/Julius_Schnorr+von+Carolsfeld/Die+Verkündigung/9972.html

Peut-être que parmi vous, quelqu’un connait son origine ou une anecdote à propos de ce tableau :question:

L’exposition était merveilleuse!!! Un rêve pour les Germanophiles aimant la peinture.
Pour ceux qui ne pourront y assister, je livre mon premier compte rendu que je ferai en trois temps pour respecter le rythme de cette exposition.
Tout d’abord, il s’agira d’aller en parallèle sur ce lien Exposition De l'Allemagne : 1800-1939 - Musée du Louvre | L'Officiel des spectacles
pour voir la photo des peintures auxquelles je fais allusion. Pour les peintures non figurant sur ce site, il suffit d’écrire le nom de l’auteur et de la peinture en français ou en allemand et d’aller sur Google image pour en voir la reproduction. Sinon ce compte-rendu risquerait d’être contraignant à la lire, à cause du nombre des œuvres présentées.
Pour ceux que cela intéresse, par lui suite, je mettrai sur mon site, site absolument non lucratif et sans recensement du nombre de lecteurs, le compte rendu entier de la visite avec toutes les reproductions des œuvres autorisées.

Me voici arrivée au Louvre dans le hall Napoléon où se déroule l’exposition de l’Allemagne, un événement marquant le cinquantenaire de l’amitié franco-allemande… Mes yeux s’arrêtent sur des grands panneaux , des lettres colorées sur un fond sobre sur lequel se rajoutent des lignes horizontales colorés, et les lettres s’alignent pour former des mots allemands puis des poésies

FADENSONNEN über der grauschwarzen Ödnis.
Ein baum-,
hoher Gedanke
greift sich den Lichtton: es sind
noch Lieder zu singen jenseits
der Menschen.

Des poésies écrites en lettres colorées par un peintre inconnu (der Unbekannte Maler), artiste anonyme qui me servira de fil de conducteur pour aller de panneaux en panneaux,
tiens en voici un où l’on peut lire Atlantik wall
ainsi que la graphie allemande du Rhin, fleuve tant décrit par les Romantiques, qui perd son h pour prendre des accents anglo-saxons
et où le Wall anglais se voit déterminé par un océan Atlantique rendu germanique par la présence d’un K à la fin de son nom au lieu du C normalement présent
J’atteins les portes de la première salle de l’exposition et entre dans l’univers apollinien et dionysiaque marqué par le style nazaréen.
De ce mouvement artistique, je ne dirais rien, car il vous suffira juste de garder en tête le nom des peintres comme Johann Friedrich Overbeck, Franz Pforr, Ludwig Vogel, Peter von Cornelius, Julius Schnorr von Carolsfeld et Friedrich Wilhelm Schadow. ou même d’aller sur Wikipedia

Et Johannes Wolfgang von Goethe vêtu d’une toge antique (Goethe in der Campagna de Tischbein) (Goethe dans la Campagne romaine) qui semble m’accueillir et me guider dans la découverte des œuvres exposées dans cette salle.
Ce tableau de Goethe peint par Wilhelm Tischbein est certes mondialement connu, mais c’est la première fois qu’il est exposé dans un musée français.

Parmi autre les tableaux exposés dans cette salle je citerais :

  • [b]Apoll unter den Hirten de Gottlieb Schick (Apollon parmi les bergers)
  • Italia und Germania de Johann Friedrich Overbek
    ainsi qu’un dessin de Jakob Carstens 'Asmus : Die Nacht mit ihren Kindern Schlaf und Tod[/b]

Vous serez peut-être frappés tout je l’ai été par Verkündigung (l’Annonciation) de Julius Schnorr von Carlosfeld
où un ange féminin aux ailes au couleur noire, rouge et dorée surgit . Ce tableau a été peint à l’époque des guerres napoléoniennes, époque où il était question pour ces jeunes artistes de faire résistance à l’emprise des Français en mettant avant le patriotisme allemand et poser les fondements d’une Allemagne nouvelle et libérée du joug napoléonien. Ce tableau rend hommage au peintre de la Renaissance italienne,
Fra Angelico.

Puis on remarquera le « Einzug Kaiser Rudolfs von Hasburg in Basel » (Entrée de l’empereur Rodolphe de Hasbourg dans Bâle) de Franz Pforr
Ainsi que der Rufer (le crieur) de Karl Hofer


Der Prophet (le prophète) de Jakob Steinhardt


Ou Max Beckmann - Kreuzabnahme (Descente de croix)

Ou encore Woldemar Friedrich Olivier (Paysage d’un Cavalier) - Ideale Landschaft mit Reiter

Et je m’arrêterais là aujourd’hui pour vous faire visiter une autre salle de l’exposition un autre jour :wink: .

Je rentre dans la deuxième salle dont le titre évocateur de le paysage comme histoire de Caspar David Friedrich à Georg Grosz indique que architecture et natures mortes seront à l’honneur.

Mes yeux s’attardent sur le Burg Scharfenberg bei Nacht (1827) (Château de Scharfenberg dans la nuit) d’Ernst Ferdinand Oehme, paysage qui n’est pas sans me rappeler les châteaux hantés (Spuckschloss) des films de l’Expressionnisme allemand.

En contemplant Die Walhalla bei Regensburg de Leo von Klenze,je me replonge dans l’atmosphère onirique des édifices de Louis II de Bavière. La Walhalla est un temple néo-dorique en marbre situé près de Ratisbonne que le peintre -architecte Leo von Klenze a édifié pour le compte de ce roi.

Puis sont présentés des tableaux d’édifices religieux : la Cathédrale de Cologne - Idealansicht des Kölner Doms (1834 – 1836) - de Carl Hasenpflug et l’étrange cathédrale de Friedrich Caspar David.

Avec Hans von Marées, on assiste au départ en mer de pêcheurs –Aufbruch der Fischer1873, du Heydt-Museum, Wuppertal-Elberfe

Quelques portraits de personnages mythologiques avec Anselm Feuerbach et sa Médée à l’Urne - Medea an der Urne, le contraste troublant entre le gris métallique de l’armure d’argent de Persée et le blanc du corps dénudée d’Andromède dans le Persée et Andromède de Lovis Corinth

Nudité que l’on retrouve dans l’œuvre de Franck von Stuck, der Kampf ums Weib (Combat pour une femme), mais cette fois-ci pour les trois personnages du tableau.
La bouche fardé d’un rouge éclatant, les cheveux couleur fauve et le teint albâtre de la femme s’opposent à l’expression bestiale, au corps mat et musculeux des deux hommes s’apprêtant à se battre pour elle.

On revient aux paysages avec Jacob Philipp Hackert, der Vesuvausbruch 1774, (Éruption du Vésuve) et das Goethe-Denkmal (le monument à Goethe) de Carl Gustav Carus.

Je terminerai ma visite de cette salle par le peintre Suisse Arnold Böcklin et das Spiel der Nereiden (Jeu de néréides) et vous livre le commentaire qu’en a fait l’historienne de l’art M.A. Kerstin Borchhardt dans son essai « Das Tier im Menschen Der Mensch im Tier »

Dans le « jeu de Néréides » la joie de ces plantureuses «Ondines» s’exprime sur leur visage au rire sauvage ainsi que par les mouvements agités de leur queue au reflet multicolore et d’un pointu tranchant. De plus, cette exubérance joyeuse se manifeste aussi dans les vagues déchaînées qui entourent ces sirènes, de ce fait les créatures de Böcklin non seulement consolident l’ambiance de leur environnement, mais aussi, à l’inverse, l’environnement devient l’expression des émotions des personnages.

J’aimerais revenir à la section de l’exposition consacrée au paysage et aux personnages de l’antiquité et bibliques pour vous présenter l’œuvre de Philipp Otto Runge «die Ruhe auf der Flucht nach Ägypten »
(Repos pendant la fuite en Égypte) où comme le site consacré à l’ensemble des musées publics du land de Bavière (Bayerische Staatsgemäldesammlungen )
la décrit :

La Sainte Famille en fuite vers en Égypte pour échapper à Hérode se repose sous un palmier. La Vierge Marie s’est installée sur un petit tas de branches et tend à l’enfant Jésus, qu’elle a sur ses genoux, une coupe qu’il saisit de ses deux mains. Joseph, assis prêt d’eux, prépare une bouteille d’eau, regarde avec attention l’enfant qui s’assoit pour boire. Cette concentration sur l’action de boire confère à ce geste simple en apparence une signification symbolique. Cette peinture, dont la composition repose encore sur les modèles classiques, compte parmi les toutes premières œuvres à la peinture à l’huile de l’artiste.

Dans cette partie est exposée toute une série d’études sur les couleurs faite par Goethe dans Farbenlehre, son traité sur les couleurs.

Une salle entière de cette section est consacrée à l’œuvre du peintre Caspar David Friedrich où l’on peut admirer en autre :

Krähen auf einem Baum (l’arbre aux Corbeaux)

Felsenlandschaft im Elbsandsteingebirge (Ravins dans l’Elbsandstein (1823))

Auf dem Segler (En bateau)

Frau am Fenster (Femme à la fenêtre).

Un grand merci, Valdok , pour ce très interessant résumé qui donne vraiment envie d’aller voir cette expo! :merci: