"De l'Allemagne" - Exposition au Louvre mars-juin 2013

Je termine ce petit compte-rendu de cette exposition au combien passionnante, par la section « Ecco Homo/Humain, Inhumain » dans laquelle on peut voir des extraits du film muet de Fritz Lang, Métropolis confronté à la propagande nazi du film Olympia de Leni von Riefenstahl et des tableaux témoignant des souffrances de l’homme à travers les visages cassés des soldats de la Première Guerre Mondiale, le traumatisme de la Révolution Russe, l’Expressionnisme allemand que les Nazis qualifieront d’Entartete Kunst (l’Art dégénéré).

Mon regard s’est arrêté sur :

Ecce Homo (Sehet, welch ein Mensch) de Lovis Corinth

Der Liebeskrank ou le Malade Amour de George Grosz

Ce tableau dévoile un élégant dandy au visage fardé et désabusé, assis à la table d’un cabaret, une canne à la main, symbolisant la mort. On retrouve dans cette toile, l’atmosphère du Berlin Décadent des années 20.

Christian Schad, Agosta, der Flügelmensch und Rasha, die schwarze Taube (Agosta, l’homme ailé et Rasha, la colombe noire).

Et l’exposition ferme ses portes avec l’Eizenwalzwerk - (Moderne Cyclopen) (le travail en Usine) d’Adolph Friedrich Erdmann von Menzel

et l’allégorie sur la brutalité de l’Allemagne Nazie, die Hölle der Vögel (l’Enfer de l’Oiseau) de Max Beckmann

        Par ce compte-rendu, j'espère être un peu parvenue à faire partager à ceux qui ne pourront pas s'y rendre,  l'enthousiasme, l'émotion que j'ai éprouvé en regardant cette exposition.

Bonne journée et à bientôt :respect:

Le Louvre a eu l’excellente idée de faire en collaboration avec Arte une vidéo autour de l’exposition. Vous l’avez peut-être vu ou enregistré ce dimanche. Sinon c’est vraiment dommage :frowning: . La vidéo est, en autre, aussi en allemand, de quoi satisfaire les germanistes de « tout poil » :smiley: .
D’où l’idée qui m’est venue de parler un peu de cette vidéo ici pour vous faire mieux connaître les peintres allemands liés à cette époque. Aujourd’hui j’aimerais vous parler
d’Anna Höch, une artiste Dada de la république de Weimar, elle fait figure d’artiste féministe dénonçant le machisme et les idées bourgeoises.

Elle et son compagnon David Hausmann de l’époque, qui contrairement à ce que son nom pourrait suggérer, était loin d’être un homme au foyer :wink: se sont faits particulièrement connaître par un tableau constitué de collage, tournant en dérision tous les hommes politiques allemands contemporains de l’époque. Schnitt mit dem küchenmesser Dada durch dir letzte weimarer Bierbauchkulturepoche Deutschlands (Coupe au couteau de cuisine dans la dernière époque culturelle de l’Allemagne, celle de la grosse bedaine weimarienne)

Peut-être en reconnaîtrez-vous quelques-uns de ces personnages politiques mystérieux ? :wink:

Pour aller plus loin avec le mouvement Dada en Allemagne

Merci pour ce compte rendu! Avez-vous jeté un coup d’oeil au catalogue d’exposition ?

Non, pas du tout, j’ai tout simplement préparé l’exposition avant, grâce à ce forum. Puis, j’ai pris des notes sur tous les tableaux signalés par l’audioguide et j’ai rajouté ceux qui ont attiré mon attention. Pour les tableaux indiqués c’était facile, car j’avais pris l’audio guide en allemand. Par contre, pour les autres j’ai fait des recherches sur Internet pour retrouver les noms des oeuvres en allemand. C’est peut-être curieux mais je ne regarde jamais les catalogues des expositions.

Je me suis rendue compte que j’avais occulté les œuvres d’Otto Dix et de Georg Grosz concernant la Première Guerre Mondiale. Mais je pense y retourner bientôt avec des amis.
Pour Anna Hör, j’avoue ne plus me souvenir si ce tableau y figurait mais ils en parlent dans le DVD de l’exposition. Ci-dessous vous retrouverez le DVD, vous pouvez sélectionner la langue soit allemand ou français.

J’en profite pour vous donner la solution concernant le tableau d’Anna Hör : il suffit de se rendre sur le site
http://www.flickr.com/photos/32535532@N07/3179940950/
et de faire glisser la souris sur les personnages et vous avez la solution en anglais. C’est très rigolo.

J’ai bien aimé l’exposition, sauf que la salle Napoléon n’est pas idéale pour les claustrophobes.
Comme je regarde surtout les œuvres (magnifiques) et presque pas les textes les accompagnants, je ne peux pas prendre partie sur la polémique
dont parle Die Zeit.

zeit.de/2013/15/ausstellung- … st/seite-1

Selon l’article, l’exposition aurait donné lieu à un « éclat franco-allemand » en coulisses, parce que la partie allemande (Deutsches Forum für Kunstgeschichte à Paris) de cette exposition n’a pas pu participer aux textes, audioguides et d’autres communiqués, mais seulement au choix des tableaux. Et que le Louvre aurait donné une tournure très « française » et pas très « germanophile » à l’exposition. Normalement je n’aurais pas prêté trop d’attention à l’article (le seul négatif que j’ai lu) sauf que le curateur allemand, Andreas Sebastian Beyer, semble confirmer d’avoir été exclu des préparations depuis un an.

Ces polémiques politiciennes ne devraient surtout pas empêcher les amateurs d’art d’aller voir l’exposition.

@Schiller
J’ai feuilleter le catalogue, un grand pavé très complet à 45 €, si mes souvenirs sont bons. Maintenant j’ai presque envie de l’acheter, pour voir moi-même, si les reproches de l’article sont fondées.

+++++++++++Je te répond qu’avec les paysages de Rung, Friedrich et de Koch, ta claustro se transforme vite en grisant vertige :wink:
Tu dis Bico : comme je regarde surtout les œuvres (magnifiques) et presque pas les textes les accompagnants, je ne peux pas prendre partie sur la polémique
dont parle Die Zeit.

zeit.de/2013/15/ausstellung- … st/seite-1

tu écris Bico : Selon l’article, l’exposition aurait donné lieu à un « éclat franco-allemand » en coulisses, parce que la partie allemande (Deutsches Forum für Kunstgeschichte à Paris) de cette exposition n’a pas pu participer aux textes, audioguides et d’autres communiqués, mais seulement au choix des tableaux. Et que le Louvre aurait donné une tournure très « française » et pas très « germanophile » à l’exposition. Normalement je n’aurais pas prêté trop d’attention à l’article (le seul négatif que j’ai lu) sauf que le curateur allemand,

[/quote]
=====Ah bon !!!
[/quote]
=======Cet article est très polémique en effet et pas toujours bien fondé, même s’il est clair qu’il s’agit d’une incessante en question de l’art à travers près d’un siècle et demi (mais des peintres Allemands eux-même à travers leur oeuvre).

Tout d’abord parce que les musées allemands ont généreusement soutenu le projet en prêtant des oeuvres qui n’étaient jamais sorties de l’Allemagne, comme par exemple Goethe en campagne romaine ou l’apothéose finale de Beckmann. Ils se sont juste opposés au départ de toile intransportables comme « Germania et Italia » d’Overbeck. D’ailleurs j’ai fait une erreur dans mon C/R car l’exposition montre l’esquisse et non le tableau véritable :blush:

Oui c’est le point de vue français mais de français germanophiles, ou plutôt d’une Européenne avant l’heure Madame de Stael, qui a vanté les mouvements de pensée allemands et s’est vue son livre interdire par Napoléon I.
Puis c’est le point allemand mais d’un allemand extrêmement francophile , Heinrich Heine qui a répondu au de l’ Allemagne de Mme De Stael par son de l’Allemagne qui l’a écrit en français.
Oeuvres complètes de Henri Heine ; 1-2. De l'Allemagne. [Volume 2] / [2] / [Henri Heine] | Gallica.

Puis le point de vue de Goethe qui a critiqué cette volonté de faire tourner l’art allemand autour du patriotisme et du religieux (patriotisme exalté : Hans Pforr dans son Einzug Kaiser Rudolfs von Hasburg in Basel, etc…) dans l’art dans un manifeste intitué "von deutscher Baukunst. Et le point de vue allemand des artistes allemands ou de langue germanique de l’époque qui ont sans cesse remis en question ce qui avait été faits par les courants précédents.

Tu dis Bico : Ces polémiques politiciennes ne devraient surtout pas empêcher les amateurs d’art d’aller voir l’exposition.
============C’est certain!!! et c’est à espérer !!!, au contraire une fois ne suffit pas pour comprendre cette exposition.

Si je te répond aujourd’hui et dans ton message même, c’est justement parce que j’ai eu la chance de pouvoir assister à la présentation de l’exposition de M. Allard aujourd’hui. Et justement cette présentation m’a donnée envie d’approfondir ma premire visite.

Bico tu cite notre ami Schiller @

================Oui c’est bien ce prix et c’est effectivement un gros pavé, pas facile à lire dans les transports en commun. Je viens de le regarder aujourd’hui. C’est bien fait. Mais bon, à la limite, le mieux pour comprendre l’esprit de l’exposition, c’est de regarder le film d’Arte, avec l’analyse de M. Olaf Peters, entre autre, qui jusqu’à preuve du contraire n’est pas français . Car cela rejoint tout à fait ce que M. Allard a expliqué.

Bico tu dis : Maintenant j’ai presque envie de l’acheter, pour voir moi-même, si les reproches de l’article sont fondées.

======War die deutsche Kunst schon immer auf Katastrophe und Krieg programmiert?. Rien qu’à lire cela, à mon avis, c’est pas la peine d’acheter le catalogue de l’espo pour cela. Par contre comme document de référence sur l’art allemand du début du XIXème oui!!! car en France, il n’en existe pas pour le Grand public.

====Apparemment le docteur Adam Soboczynski se complait dans une polémique qui n’existe pas. Après les dissensions entre conservateurs de musée, je n’en sais rien, mais il me semble normal que le point de vue français l’emporte puisqu’il s’agissait au départ, de faire connaître au public français un énorme pan de l’art allemand, jusqu’alors inconnu et de leur donner des clés de compréhension et comme chacun sait, quand on a les clés après il faut ouvrir la porte.

L’exposition a bien montré que sans être francophiles, des peintres Allemands ont su se remettre sans cesse en question l’art allemand, que les artistes dits générés ont su mettre à nu l’homme dans sa souffrance et sa laideur, trouver de la beauté dans la laideur,mettrent en avant l’Humain avant les techniques de peinture.
De s’occuper plus de la technique plutôt que des sentiments humains c’est que l’on reprochait aux artistes français d’ailleurs.
J’ai cherché qui était ce Herr Doktor Soboczynski, ce qui est certain c’est que son point de vue n’est pas du tout objectif, de la « polémique qui fait vendre » et c’est tout à mon avis. Ce Monsieur, je ne sais pas ce qu’il vaut en tant que critique littéraire, puis que c’est surtout dans ce domaine qu’il officie, mais pour l’art allemand et surtout pour l’époque d’avant la Première Guerre mondiale , je suis sûre que n’importe quel étudiant ou amateur d’histoire de l’art allemand, du début du siècle, ayant lu son article, qu’il soit Allemand ou non, rigolerait tellement son jugement est simpliste, de quoi réveiller des Paul Klee, Otto Dix ou Max Beckmann, sans parler de Kirchner.

Ceci dit, je te remercie pour l’info en tant que telle, elle vaut la peine d’y réfléchir.

Valdok, n’y vois aucune critique de ma part… Mais je trouve les tableaux que tu as mis très… sinistres…
c’est parce que tu nous as mis seulement ceux que tu as aimé (et tu as le droit de les aimer)
ou bien cette expo est-elle véritablement tourné (sauf exception des tout premiers) vers une sorte
de sinistrose ambiante ?? (ou est-ce moi qui ai passé une mauvaise journée ??? :open_mouth: )

en tout cas, merci pour ton rapport détaillé !

Je vais avoir l’occasion de voir cette expo lorsque je serai à Paris fin avril :wink:
Je ne suis d’ailleurs jamais allé au Louvre, ça va être l’occasion de découvrir :smiley:

Kissou 33:
Mais si tu as toi aussi le droit de trouver ces tableaux sinistres et surtout celui de me critiquer. Tes critiques sont toujours enrichissantes et jamais gratuites :wink: :wink: :wink: :wink:

C’est vrai que le tableau de Christian Schad de la femme noire et son amant au visage très maigre et au corps de mutant déformé est vraiment affreux , d’ailleurs je viens d’en trouver l’interprétation http://www.splf.org/s/IMG/pdf/inspiration.pdf.
De même le tableau de l’annonciation de Hans Schnorr von Carolsfeld, peut être jugé provocateur.
Mais ces tableaux je les ai trouvé très troublant et je souhaitais aussi vous montrer ces tableaux que l’on voit rarement dans le catalogue du musée (ils ne figurent pas non plus dans les cartes postales en vente). J’avoue, je les ai trouvé aussi très beaux dans leur provocation, provocation qui à juste titre ne peut pas plaire à tout le monde.
Cependant, j’ai principalement présenté les tableaux du catalogue de l’exposition. Tu n’as pas passé de mauvaises journées, les tableaux du troisième thème sont très sinistres, mais l’époque l’était aussi. D’ailleurs les peintres du mouvement « die Brücke » s’inscrivent totalement dans ce mouvement, de corps torturé et ont été pour la plupart classée d’artistes dégénérés par les Nazis.

Je n’ai choisi aucun tableau d’Otto Dix ni de dessin en noir et blanc du même peintre et de Käthe Kollwitz sur la Première Guerre Mondiale que tu aurais trouvé sans doute encore plus sinistre et d’une tristesse infinie, même si à présent, je me demande si je n’aurais pas du le faire pour être plus objective vis à vis de l’exposition.
Par contre, il y a cette anecdote sur le Watzmann, que j’ai occulté sans le faire exprès, car l’explication je ne les ai eu qu’aujourd’hui. Mais c’est promis, j’en parlerais parce que les paysages sont majestueux ainsi que ce petit dialogue d’artistes , peintures interposées est très amusant.

:respect: Voilà Kissou 33 :wink:

ce n’était pas vraiment une critique, les goûts et les couleurs… tu sais bien…
c’était plus la sensation étrange de sinistrose que je ressentais en découvrant les tableaux.
merci donc pour ton explication ! (au passage, le cri de Hopfer est tout de même moins sinistre que celui de Munck ! )

Merci, valdok, de ce compte rendu détaillé. J’adore les tableaux de Caspar David Friedrich.

Dommage que je ne puisse probablement pas voir cette exposition. Nous irons à Paris en novembre pour la prochaine fois, malheureusement c’est trop tard. Tout de même, je veux aller au Louvre (sans expo allemande).

Je vous remercie tous pour vos encouragements. Cela m’invite à continuer de vous faire partager ma passion. Et chose promis, chose due, je souhaiterais vous parler de dialogue de peintres à peintres à travers la peinture : ceux de l’Heroische Landschaft ou le paysage idéalisé, propre à ce que l’on a appelé le romantisme allemand. Les tableaux dont je vous parle sont tous visibles à l’exposition. Il est possible que le petit commentaire que j’ai fait contienne des inexactitudes, mais ce ne sont que le fruit de notes que j’ai prise lors de la présentation de l’exposition.

Tout d’abord il faut s’imaginer que ces peintres dont l’exemple le plus frappants sont les Nazaréens étaient pour la plupart au départ des jeunes exhaltés. Les Nazaréens, c’est le surnom moqueur que les Italiens ont donné à ces jeunes peintres alllemands qui dès le début du XIXème siècle se sont installés en Italie. Ils vivaient dans un convent désaffecté, pas loin de Rome en une communauté quasi monastique, se laissant pousser barbe et cheveux et s’habillant à la manière de Jésus, bref des hippies avant l’heure. Parmi eux, Friedrich Overbeck, Franz Pforr (dont j’ai déjà parlé), anciens étudiants de l’académie des arts de Vienne. A Vienne il avaient fondé le Lukasbund ou confrérie de Saint-Luc, se référant aux traditions du moyen-âge. Ils s’opposaient aux règles de classissisme de l’académie et recherchaient un renouveau de la tradition artistique à la fois spécifiquement chrétien et allemand. Par la suite, ils sont retournés en Allemagne et ont élargi leur influence en se tournant vers l’idéalisation de la nature.

Un jour, un jeune peintre Adrian-Ludwig Richter, intéressé par les idées des Nazaréens dont celle de nature en tant qu’idéal se lie d’amitié avec Joseph Anton Koch, un peintre plus âgé. Les tableaux de son ainé comme le Schmadribachfall seront d’ailleurs une source d’inspiration pour Ludwig Richter

et lui vaudront son chef- d’oeuvre « le Watzman », qu’il a peint alors qu’il n’avait que 21 ans.

.

Le Watzman est le point culminant d’une chaîne de montagne de la région bavaroise de Berchtesgaden qui a inspiré de nombreux peintres allemands de l’époque.

Lors d’une exposition, Caspar David Friedrich, qui certes n’avait jamais été dans les Alpes mais témoignait un fort intérêt pour les paysages de montagne, est frappé par ce tableau. Toutefois il en refuse le caractère idyllique et intimiste, pourtant considéré comme indispensable par ses contemporains.
Il en fait sa propre interprétation, à laquelle il donnera le même nom.

Cette interprétation, si proche de la réalité, repose sur une étude à l’aquarelle d’un élève de Friedrich : Johann August Heinrich. Johann August Heinrich réalisera ce travail en 1821, un an avant qu’il ne décède en Italie. Ce n’est que trois ans plus tard que Friedrich en fera la peinture, en réponse au tableau de Richter et il mettra un an pour l’achever. Ce tableau est l’une des oeuvres , figure de proue de l’exposition. Il est normalement exposé à la pinacothèque de Munich.

Tout comme celui de Carl Gustav Carus :

Ausblick vom Montanvert auf die Montblanc-Gruppe, 1824, du Musée de Folkswang de Essen qui décore la plupart des prospectus informatifs concernant l’exposition

Pareil, c’est super de ta part! Je vais essayer d’y aller à mon prochain détour par la France.

Combien de temps faut-il environ consacrer à l’expo? Quelques heures?

J’ai visité l’exposition et je l’ai trouvé vraiment très interessante! J’ai trouvé les planches d’herbier et les minéraux de la collection de Goethe particulièrement émouvants. J’ai été fasciné par les paysages de Friederich notamment Le matin dans la montagne qui dégageait une atmosphère grandiose et émouvante à la fois. Pour faire court j’ai beaucoup aimé et c’est la première fois que je voyais autant de peintures d’artistes allemands. Et quel plaisir d’entendre parler allemand dans ce genre de manifestation!

Personnellement j’ai du y rester environ 1 h 30. J’avais pris l’audioguide même si je trouve dommage qu’il n’y ait pas plus d’oeuvres commentées. J’y suis allé samedi en début d’après-midi et l’affluence m’a paru très supportable (ce n’est pas les expostions du Grand Palais ou tout le monde se marche dessus :confused: …)

Je suis vraimrent heureuse d’avoir vu cette exposition, que j’espère très bientôt revoir avec d’autres AoXiens. D’autant plus à présent que je suis en mesure de faire l’audioguide gratuit multilingue :laughing: :laughing:
très contente si mon petit « travail » (un immense plaisir) vous a donné l’envie de la voir à votre tour.

@Pour te répondre Dresden, je pense que oui, tu as raison, il faut au moins 3 heures pour savourer les tableaux, d’en comprendre le sens et le rythme. Puis essaie d’y aller le matin car tu seras moins gênée par les gens et les fouilles de sécurité pour accèder. En plus, tu peux aussi regarder le film d’Arte, si ce n’est déjà fait, qui est ce qu’il y a de mieux pour présenter l’exposition.

Maintenant je voudrais dire merci à Bico, pour ce bel exemple de connerie journalistique que tu nous a livré.

Aujourd’hui je suis allée toute la journée à la deuxième partie colloque : Weimar, une histoire allemande organisée par le Deutsches Forum für Kunstgeschichte de Paris qui justement avait lieu dans le grand auditorium du Louvres. M. Andreas Beyer, directeur de ce centre d’histoire
modérait la séance du matin et nous a aussi fait une présentation très intéressante : Sobriété et fonctionnalisme -du Bureau de Goethe aux atelier du Bauhaus,.
La richesse de son Français d’histoirien de l’art érudit, sa parfaite diction, et la clarté de son élocution à de quoi rendre envieux les Français que nous sommes et
faire pâlir de jalousie certains professeurs d’université. Un vrai Herr Doktor et en plus un élégant et charmant Monsieur, ce qui ne gâche rien :respect: :respect: :respect:

Je lui ai parlé à la fin du colloque et il n’a pas du tout confirmé une quelconque exclusion des travaux comme l’affirmait ce journaliste du Zeit, porté à la polémique

Eh bien, que d’infos de première main ! Merci à tous pour vos impressions et à valdok pour le compte-rendu détaillé… Ca donne vraiment envie !

Bonjour Valdok,
merci pour tes précisions, n’ayant moi-même pas pu assister au colloque (snif le programme était alléchant mais impossible d’être sur place au même moment !!!) je souhaitais savoir si tu avais pris des notes par hasard pendant l’intervention de Mme Alexandra Richter …ça avait l’air passionnant dans l’ensemble, mais si tu avais pris quelques notes et que tu acceptais de les communiquer au moins sur cette intervention…Ce serait génial et nous permettrait de ne pas attendre dans les affres la publication future et lointaine des actes du colloque :slight_smile:
J’ai cherché sur le site du louvre pour voir s’il y avait un enregistrement disponible mais impossible de ne rien trouver de tel :frowning:
Voilou merci beaucoup par avance, je vais de mon côté voir l’expo demain j’en salive d’avance :smiley:

Bonjour Mel :wink: , oui j’ai pris des notes sur l’intervention de Mme Richter. Mais j’avoue qu’il y en a un peu partout et c’est loin d’être complet :blush: . Mais bon je vais essayer d’y remettre un peu d’ordre et je livre le tout à toi et à tous les AoXiens, intéressés.
En attendant, pour avoir quelques pistes sur l’exposé d’Alexandra Richter, on peut aussi jeter un coup d’oeil sur

ainsi que sur
Classicisme de Weimar — Wikipédia ou encore mieux la version allemande bien plus complète
Weimarer Klassik – Wikipedia

Ces liens seront sans doute plus précis que ma prise de notes :blush:

J’en profite pour vous signaler le projet du musée du romantisme à Francfort,
Madame Richter nous avait bien précisé qu’il s’agissait surtout d’apporter un soutien de principe et pas nécessairement financier. C’est pourquoi je me permets de signaler ce lien.
http://www.goethehaus-frankfurt.de/aktuelles/neues-zum-deutschen-romantik-museum

A bientôt :smiley:

Hallo Mel (Gibson :heart: ), bon un peu d’humour ne fais pas de mal. Surtout dans ce cas, livrer mes notes :blush:
Clair c’est pas parfait, et si d’autres peuvent m’aider à améliorer ce petit boulot bien sympa, je suis preneuse. Et voilà

Notes sur l’intervention d’Alexandra Richter

Mythe de Weimar et de celui de peuple de poètes et de penseurs

Du côté allemand, Weimar est directement et intimement associé au classicisme apolitisé.
Du côté français, cette ville est associée au romantisme et à la révolution, depuis Madame de Staël.

Différence de perception et de réception entre la France et l’Allemagne :
Problématique soulevée par Madame Richter
Quelles en sont les origines de ces erreurs et peut-on en faire émerger des vérités?

Livres de référence :

Sur les Mythologies de la vie quotidienne de Roland Barthes

Citation de Johann Karl August Musäus (1735 – 1787)

Günther Gleisch : stereotype du peuple allemande.
Référence qu’il vous faudra creuser. D’ailleurs il semblerait que les données ne soient référencées qu’en allemand, même si Alexandra Richter s’est donnée la peine de citer ces travaux en français.

Edward Bulwer-Lytton qui a aussi accrédité cette appellation donnée au peuple allemand “the people of poets and thinkers”.

On retrouve l’analyse du terme dans l’autobiographie d’Helmut Schmidt
Außer Dienst - Eine Bilanz (page 67)

Herfried Münkler : Die Deutschen und ihre Mythen
Quelques pages du livre en allemand : http://www.rowohlt.de/fm/131/Muenkler_Mythen.pdf

Étienne François et Hagen Schulze : Deutsche Erinnerungsorte
Quelques pages du livre en allemand http://www.chbeck.de/fachbuch/zusatzinfos/leseprobe_deutsche-erinnerungsorte.pdf

Le classicisme s’installe à Weimar après l’Italie. Pour Goethe, la période de Weimar sont des années perdues, où ils ne produit aucune œuvre littéraire mais s’acquitte surtout de tâches administratives.

Guerre d’hégémonie littéraire avec l’Allemagne d’un côté et la France et l’Angleterre de l’autre. Frédéric II soutient les écrivains français et anglais.

Pour les Allemands, le classicisme désigne la partie supérieure, les écrivains modernes. Concept de valeur.

Goethe apporte un sens politique à cette littérature. Pour lui Classique s’associe à national.
La France constitue une unité historique (empire et caractère national, avec une composante individuelle. Culture ayant atteint son summum, longue durée).
Conception génétique : hostilité à toute tentative théorique. Goethe s’arrête à la description, à l’observation. Il reste prêt des phénomènes.

Schiller quant à lui développe une réflexion spéculative. Il se demande ce que devrait être le classicisme.

Un rapport avec la violence où la beauté l’emporte.

« Dichtung » : Faire que « Dichter » et « Denken » fasse une unité,
belle âme (schöne Seele).

Valorisation de la culture allemande.

La production littéraire allemande a déjà une portée philosophique, pour Madame de Staël, Werther est un philosophe

Goethe : la pièce Torquato Tasso, sur le poète italien du XVIème siècle, conçue à Weimar mais achevée en Italie

Après révision de mes notes, il semblerait que de nombreuses collocations entre « Dichter » et
« Denker » se rapportent à la littérature allemande

RECTIFICATIF APRES LA REPONSE DE MEL:
Attention, pour ceux qui souhaiteraient répondre à la pétition. Il est systématiquement inscrit la somme de 25 euros, et le minimum est de 2 euros. Alors pour ceux qui veulent apporter leur soutien sans verser d’argent, je ne sais plus quoi répondre :blush: … , peut-être écrire aux organisateurs tout simplement ou à Madame Richter ??? Ou encore d’envoyer le commentaire de soutien avec son adresse de mail sans aller plus loin, et là cela marche, sans contribution financière.

Génial !!
Merci Valdok pour les liens du premier et second messages, en fait de mGibson tu es plus réactive que moi :stuck_out_tongue: !
Je découvre en même temps le projet de ce musée du romantisme à Francfort - j’y ai résidé une année mais étais surtout accro au Musée Goethe où d’ailleurs se tiendra à partir de décembre une exposition qui promet d’être magnifique sur l’arabesque romantique :smiley:
merci aussi beaucoup pour les notes avec toutes les citations et tout et tout !!! j’espère que cela ne t’a pas pris trop de temps (perso j’ai toujours du mal à me relire tellement je veux tout écrire) mais je ne doute pas que cela ravira tout le monde ici :slight_smile:
en tout cas suis ravie d’avoir découvert un tel site germanophile je me sentais un peu isolée :frowning:
A bientôt le temps de lire les liens et je cours au Louvre :smiley:DD
Encore merci et bien à toi :slight_smile: