A l’occasion de son actuelle visite officielle chez nous le premier ministre turc Erdogan a proposé d’installer des lycées et des universités turcs en Allemagne. Les Turcs chez nous devaient s’intégrer dans la société allemande, mais ne pas assimiler.
Que les Turcs comme n’importe quels immigrés ou issus de l’immigration puissent avoir des facilités dans leur scolarité pour approfondir la connaissance de leur culture d’origine,cela me parait tout à fait justifié.Qu’ils aient des lycées et des universités spécifiques pour eux seuls, ne me semble pas être un progrès,mais plutôt un pas en avant vers le « communautarisme ».D’autant plus que le gouvernement turc actuel prend des mesures(autorisation du port du voile dans le universités) qui me semblent aller à l’encontre de la laïcité de la Turquie de Kemal.
Erdogan est venu pour mettre de l’huile sur le feu, pas pour faire de la vraie politique. Son combat, en fait, c’est la lutte contre la double nationalité. Erdogan veut à tout prix éviter que l’Allemagne accepte sans condition la double nationalité germano-turque. Aujourd’hui, les Turcs d’Allemagne sont très attachés à leur passeport turc pour pouvoir garder des liens avec leur pays, surtout avec leur famille/clan et pour les questions immobilières (achat, construction ou héritage).
Erdogan brandit le spectre d’une communauté parallèle en Allemagne afin de faire peur aux Allemands, de confirmer le préjugé selon lequel les Turcs seraient des nationalistes profiteurs. Ce faisant, il s’assure l’hostilité des Allemands pour qu’ils s’entêtent à exclure la double nationalité de toute réforme.
Cela me fait penser à la polémique soulevée en Grande Bretagne par l’archevêque de Canterbury qui propose d’introduire une certaine dose de « charia »(loi coranique ) dans le droit britannique.
Il propose,entre autres,la possibilité pour un musulman britannique d’avoir le choix d’ëtre jugé,en cas de délit, par un tribunal islamique plutôt que par la justice de l’Etat,s’il le souhaite,bien entendu!
On imagine la vague de protestations qu’une telle mesure a soulevée en GB.
Il faut que chaque immigré vivant en Europe, doit se régler à la culture, aux lois, aux mode de vie du pays où il vit. Et non pas vouloir instaurer des choses, que se soit au niveau laique, culturel ou autre dans un pays qui ne lui appartient pas. L´Allemagne n´acceptera jamais une chose pareille. D´accord que Erdogan se préoccupe de l´avenir des turcs vivant en Allemagne est positif mais je trouve qu´il pousse le bouchon un peu loin en proposant ca. C´est em quelque sorte une provocation!!!
Excuse-moi, mais pourrais-tu préciser, car pour quelqu’un comme moi qui n’a pas suivi, ce n’est pas clair : en quoi la double-nationalité dérange Erdogan ?
Sinon, sur le fond, rien à ajouter aux dires de mes petits camarades. Mais j’ai l’impression que l’Allemagne est parfois un peu laxiste sur ces questions-là, je me demande s’ils ne seraient pas fichus d’accepter… Qu’en penses-tu theresa ?
Pour un nationaliste comme Erdogan, le passeport est plus qu´un document de voyage. Il tient beaucoup à ce que les Turcs d’Allemagne restent Turcs comme il tient beaucoup à ce qu’ils occupent le terrain religieux… C’est un mélange d’islamisme de base et de nationalisme pointilleux. Erdogan est très pour la guerre des cultures…
Sous l’empire romain, chaque ethnie était régie par son propre droit ; les germains selon le droit germanique, les citoyens romains selon le droit romain, les gaulois selon le droit franc…
Et l’Empire était un grand empire…
Le droit du sol c’est une belle idée fraternelle mais très instable : supposons que demain on me supprime mon petit bout de plastique bleu qui fait office de carte d’identité; je perdrais ma qualité de “française” mais je conserverai envers et contre tout mes origines aveyronnaises, ma culture occitane et ma religion chrétienne, protestante, calviniste.
ça c’est le droit dit “du sang” que j’appellerai plutôt “droit ethnique” et ça c’est stable !
Je peux comprendre qu’un anglais de confession musulmane préfère être jugé selon “sa” Charia plutôt que par des lois “occidentales” dont il n’a rien à faire puisque pour lui la Charia sert de droit pénal, civil, matrimonial, financier etc…
En échange, pas question pour moi de revêtir le hidjab puisque je suis gouvernée par le droit chrétien et non le droit islamique !
Tu as raison,mais n’oublions pas qu’entre-temps est intervenue (du moins en France et en Turquie) la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905) pour la France…(Oserais-je ajouter,Dieu merci,sans faire de provoc!)C’est d’ailleurs sur l’exemple français que Mustapha Kemal s’est basé pour ses réformes.
J’ai bien peur qu’une telle évolution de la justice crée plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait.
Le droit qui nous régit n’est en rien chrétien. Le droit romain y a laissé trop de traces pour cela, les lumières aussi.
Réduire la culture juridique et civile des pays musulmans à leur religion, c’est méconnaitre ses pays et donner carte blanche aux extrémistes que ces pays aussi tentent de combattre.
Au fait, je déplace, ce sujet n’est pas vraiment du blabla…
Merci Elie pour les précisions. Bon ben à vrai dire le principe de la double nationalité est justement de ne pas perdre sa nationalité d’origine, mais je suppose que la partager, c’est déjà trop pour certains…
Regardez ce dossier, très intéressant. Il date de vendredi dernier parut dans le journal Ouest-France : j’ai réussi à l’avoir sur le net, le voici : ouest-france.fr/actu/actuDet … 4_actu.Htm
En Allemagne, il y a des ecoles françaises, anglaise,americaines,pourquoi pas Turcs.Le problême du systeme allemand est simple, le manque de moyens,33 eleves par classe en moyenne. Le prof n´a pas le temps, de s´occuper des plus faibles. D´ailleur plus aucuns fils de dirigeants allemands, sont á l´ecole plublique, ils sont tous dans le privé. Il y a quelque incoherence dans l´article
1)le socialiste turc, dit que l´ecole plublique n´est plus accessible aux pauvres, mais payer 200€ par moi ,et par enfants, ca ne va pas arranger les choses.
2)20 eleves par classe ça ne peut que marcher.
3)on ne tutoye pas les profs,c´est toujours , monsieur ou, madame.
4)De ne pas avoir cour l´apres midi, les 4 premiéres années,n´empeche pas d´apprendre.
5)il est dit dans cet article, que le problême n´est turc , mais allemand,
la majoritée des eleves etrangers qui posent problêmes sont turcs et italiens.La raison est simple,on parle la langue nationale á la maison,et les parents ne poussent pas á faire des etudes.
Trop souvent ce sont les parents qui empechent les enfant d´avoir des diplomes, par ex « quand je suis arrivé je n´avait pas diplome, et on est arriver á vivre », ou « pourqoi faire des etudes aux filles, puisqu´elle auront un bon mari, et qu´elles resterons á la maison »
j’approuve ce qu’a dit Jean Luc. dans un sens ça permet d’apprendre et c’est bien, mais ça va contribuer à une mauvaise integration, ça va former des « clans » des diverses nationalités, c’est pas specialement ce qu’il y a de mieux pour lutter contre les tensions sociales…
Dans ma ville, il y avait plusieurs lycée, dont un lycée dit international pour ceux dont l’un des parents est étranger.
J’avoue qu’autant entre lycées, on se connaissait tous, autant ceux de ce lycée formait un groupe indépendant…
Ce n’est peut être qu’un cas parmi tant d’autres.
Peut être parce que j’ai été élevé à la française : école égalitaire et laïque… mais je suis contre aussi ce genre d’école, qui ne serve à rien en matière d’intégration …
Je suis également, comme Kat, un pur produit de la laïque. Comme vous, je suis contre le côté communautariste que de tels établissements scolaires peuvent entretenir…mais, je pense que l’école de la République aurait pu faire des efforts dans certains domaines. Je m’explique:
Quand j’ai commencé à enseigner l’Allemand en collège, j’avais parmi mes élèves, un bon nombre de jeunes Portugais et de jeunes Maghrébins. J’ai toujours pensé (mais ça, ça ne passait pas en termes corporatifs) qu’il aurait été plus profitable pour ces jeunes d’apprendre, au sein de l’école de la République, la langue de leurs parents, plutôt que l’allemand , l’espagnol, l’anglais ou l’italien, et ceci , afin de ne pas rompre le lien avec leurs origines.On n’ insistera jamais assez , à mon sens , sur les ravages qu’une telle méconnaissance de la langue et de la culture des parents, peut entrainer dans les mentalités…Il existe d’ailleurs une branche de la psychiatrie, l’ethnopsychiatrie (si, si…ça existe), qui traite ce type de problèmes.
L’école de la République se serait honorée de faire cet effort…mais bon, le jacobinisme bien ancré dans les esprits (un pays=une langue seule et unique ) a triomphé!..Dommage, une chance râtée!
Le seul besoin urgent des Germanoturcs, c’est de vivre leur vie sociale avec des Allemands. Ils s’évitent mutuellement, les torts sont très exactement moitié-moitié. Parler une autre langue à la maison, en soi, n’a jamais empêché personne de briller dans les études dans une autre langue : les Danois du Schleswig et les Sorabes de Saxe parlent autrement mieux l’allemand que les Germanoturcs. Une langue, ça s’apprend à plusieurs niveaux : familier, courant, soutenu, littéraire. Il faut un contact social avec des natifs sur tous ces niveaux pour y prétendre soi-même. L’isolation socio-culturelle va peut-être arranger leur niveau en turc qui n’est pas brillant non plus, mais ça ne va rien faire pour le blabla annoncé.
Ce sont encore les mauvaises personnes qui prennent des initiatives. Tout le monde se sent compétent en matière d’enseignement sous prétexte d’avoir été étudiant quelques années. C’est ridicule. Je ne suis pas médecin juste parce que je suis régulièrement malade depuis plus de 30 ans.