Comme d’habitude,de Paris,sans consulter personne,(serait-ce une constante politique de ce gouvernement?) ,les professions de foi en Allemand ,un des particularismes alsaciens restants, devraient disparaitre pour les prochaines municipales!
On nous fera sans doute le coup du coût (sans mauvais jeu de mots) d’un tel état de choses!
Article des Dernières nouvelles d’Alsace:
http://www.dna.fr/local/region/20071209_DNA009871.html
Je crois que je l’ai déjà dit ici, mais je pense vraiment que l’allemand est mort à court terme en Alsace. A Bâle, les caissières de pratiquement tous les supermarchés sont alsaciennes. Elles viennent du Sundgau proche, voir de Muhlhouse, mais elles sont toutes dialectophones. Et bien elles parlent toujours français entre elles. L’allemand est devenu une langue utilitaire, et plus identitaire. Ces femmes ont parlé français à leurs enfants, elles sont toutes la bonne cinquantaine et sont la génération intermédiaire entre celle qui a grandi en allemand dans les années 40 et les francophones des années 60-70. La France a gagné sa conquète linguistique. Franchement, j’ai honte.
Oui, je partage cet avis triste (connaissant un peu le 68)
D’ailleurs, si d’autres n’arrivent pas non plus à lire l’arcticle des dna auquel michelmau fait allusion - voici un autre lien (gratuit) que j’ai trouvé en cherchant sur le web ces « professions de foi »… alsace.france3.fr/info/37247142-fr.php Vive le service public!
Au fait,peut-être aucun rapport avec cette mesure,quoi que,comme disait Devos…?Je ne peux pas m’empêcher de vous faire part de cett info;une secrétaire ou sous-scrétaire d’état,chargée de chercher où l’on pouvait faire des économies substantielles a engagé (la journaliste de la 2ème chaine était toute fière de sortir ça hier) un -je cite-cost killer!!!
Aux dernières nouvelles,la journaliste est toujours en vie,ce qui confirme que le ridicule ne tue pas.
Elie : je ne comprends le « franchement j’ai honte » ??? Pourquoi honte ??? Bien que je sois déçue de savoir que l’allemand est de moins en moins parlé en Alsace, je conçois aussi que la génération de mes parents (60 ans environ) et la mienne (35 ans) qui ont été éduqués en français, parlent naturellement le Français.
Je ne parlerai pas de conquète linguistique d’ailleurs, mais simplement d’une logique qui fait que, l’alsace étant française (et bien qu’ayant des « lois/ Fêtes » qui se rapprochent de l’allemagne) la langue la plus parlée en Alsace soit le français.
ce que je trouve bien… c’est surtout que cela se fasse en douceur, au gré des générations, sachant que les générations antérieurs ont du passé du français, à l’allemand, puis de l’allemand au Français, dans la douleur…
mais ceci n’est que mon avis personnel (vision peut-être simplement très éloignée de l’Alsace )
Moi aussi,Kissou,j’ai honte et,bien qu’habitant et aimant l’Alsace et ses particularismes,je ne suis pourtant pas Alsacien.Par contre,il y a une chose que je sais,c’est que depuis la grande Révolution de 1789,le pouvoir centralisateur jacobin de Paris a tout fait pour écraser,laminer,stigmatiser ceux qui ne parlaient pas « la langue de la République ».Je te rapelle que l’actuelle constitution stipule expressement que le Français est la seule et unique langue de la République.Il était certainement nécessaire à une époque de réaliser une unité linguistique mais cela pouvait se faire de façon plus intelligente.Voici ce que déclarait l’abbé Grégoire à l’époque:
« Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton; l’émigration et haine de la République parlent allemand… La Contre-révolution parle l’italien et le fanatisme parle basque. Cassons ces instruments de dommage et d’erreurs. »
On ne peut pas être plus clair et ses successuers ont continué de mener le même combat.Les langues dites « minoritaires » ont peu à peu disparu de l’hexagone.Je ne veux pas faire un cours d’histoire,mais il semblerait qu’aujourd’hui, plus par bêtise et ignorance qu’autre chose,les centralisateurs s’acharnent sur des moribonds et ce,par des petites mesures qui,auprès de gens ultra-sensibles sur ce point ,provoquent de vives réactions épidermiques justifiées.
Qu’aurons-nous gagné quand toutes les langues minoritaires auront disparu ?Pas grand chose,par contre,on aura perdu beaucoup.
Et bien moi, si, je dis clairement conquète linguistique. Il ne s’agissait pas pour la France d’avoir le français comme « langue la plus parlée » mais un linguicide, dont les Alsaciens ne sont pas les seules victimes, d’ailleurs. Je ne vois pas en quoi la langue historique et identitaire des gens regarde la République. Remplacer une langue par une autre, c’est un assassinat. La promotion de la langue nationale, le français, n’oblige pas à supprimer tout le reste.
Et encore une décision prise sans concertation, en toute discrétion, histoire d’éviter la polémique Comme si les tracts en allemand étaient prioritaires dans le cadre de la politique de « réduction des dépenses publiques »!!
Le problème est de savoir si cette « tolérance » de l’Etat français envers la langue allemande en Alsace-Moselle est destinée aux seules personnes âgées germanophones, donc de toute façon condamnée à moyen-terme …ou au contraire, on en fait un exemple d’avenir et de la volonté politique de promotion et de maintien du bilinguisme français-allemand en Alsace
Je suis d’accord avec ElieDeLeuze et Michel, l’Etat français a bien réussi sa politique d’uniformisation linguistique du pays…au mépris du breton, basque, corse, occitan, flamand et de l’allemand. La France reste d’ailleurs l’un des derniers pays d’Europe, avec la Turquie (!), à refuser la ratification la « Charte des langues régionales et minoritaires »…
L’Alsace va bien devenir (ou bien est-elle déjà?! ) une région monolingue francophone exclusive, les alsaciens sont de plus en plus incapables de converser correctement en allemand (un exemple en pays de Bade, le nombre croissant de commercants précisant « ici on parle français », témoigne bien du niveau linguistique des alsaciens!)…et je ne parle même pas de l’avenir du dialecte alsacien
En même temps, il faut dire que les Alsaciens ont brillé par leur passivité et « consentement » quant au déclin de leur part d’ identité germanique…
Il faut dire que la conscience des Alsaciens a été profondément marquée par la 2e GM, les atrocités et idéologies du 3e reich, le fait qu’on les avaient annexé par deux fois sous prétexte qu’ils étaient un peuple « germanophone » et de traditions germaniques. Les générations ayant vécu la Guerre, et celles qui ont suivi, ont réagi par un rejet massif et une méfiance envers tout ce qui leur rappelle leur caractère germanique, incluant donc leur identité germanophone (allemand standard et dialectal) histoire de se fondre totalement dans le « moule » du français « moyen » monolingue…
L’Alsace est vraiment un « cas d’école » atypique d’un peuple ayant basculé de l’allemand, dialectal et standard exclusif, puis à un bilinguisme français-allemand, pour plonger progressivement vers un monolinguisme francophone exclusif, à peine « saupoudré » de petites touches d’alsacien…
On peut pourtant regarder les autres régions et peuples minoritaires frontaliers d’Europe, qui ont su sauvegarder et défendre leur identité et leur particularités linguistiques (Tyrol du Sud en Italie, Val d’Aoste, Catalogne, Schleswig-Holstein…)
J’ai malgré tout espoir que les Alsaciens vont se mobiliser contre cette « circulaire »
Pour avoir vécu 7 ans en Alsace, ce qui m’a le plus choqué, c’est le fait que même des dialectophones aient un accent français en allemand standard, alors qu’en alsacien, ils n’en ont aucun !
L’allemand est bien souvent pour eux une langue « étrangère », alors que, en tant qu’allemand, j’ai appris l’alsacien en tendant l’oreille ! Je le comprends et réussis à me faire comprendre (moyennant souvent un « Du besch a Ditscher ! » ).
Je constate, malheureusement, que la frontière (qui n’en n’est plus vraiment une depuis Schengen) est plus que jamais d’actualité dans les esprits des alsaciens.
Dommage, car comme le dit Tenzin, les allemands dans certains magasins frontaliers (Kehl, Rastatt, mais aussi Zweibrücken, Saarbrücken, Pirmasens, etc) parlent français et même très bien (pour l’avoir constaté). Tant mieux que cela les avantage commercialement (français qui achètent là-bas), car il est juste que ces efforts soient récompensés !
Complément d’informations sur le sujet:
http://www.dna.fr/20071209/local/region/20071209_DNA009866.html
Je me souviens que,dans les années 70-80,un Inspecteur Général d’Allemand,George Holderith avait sorti un livre très innovant pour l’époque avec supports sonores par la radio scolaire.Ce livre s’intitulait:« Wir lernen Deutsch ».Certains d’entres vous parmi les moins jeunes l’ont peut-être eu comme manuel scolaire.
George Holderith avait développé,à partir de sa méthode,valable sur tout le territoire de l’hexagone une adaptation pour les élèves alsaciens et mosellans vivant dans en milieu dialectophone allant de la langue du quotidien (le dialecte) vers le Hochdeutsch.Pour ce faire,il avait fait appel à des intellectuels dialectophones et germanophones(dont le plus connu était sans doute André Weckmann).Cette initiative avait fonctionné quelques années et,allez savoir pourquoi,s’était arrêtées.
Pour ceux qui sont interessés par le sujet,ces explications sur le site de l’iufm d’Alsace:
Ceux qui veulent réagir à cette mesure stupide et unilatérale,peuvent le faire en signant la pétition en ligne soutenue par « culture et bilinguisme »:
Le gouvernement,devant la levée de boucliers,fait machine arrière:« on les avait mal compris » Desormais,les professions de foi pourront être recto en Français et verso en Allemand!!!
Ce qui n’empêche pas d’ajouter son nom à la pétition.
Source,les DNA d’aujourd’hui 11/12/07.
http://www.dna.fr/local/region/20071211_DNA002598.html
Merci pour Moi !! J’ai effectivement appris sur « Wir lernen Deutsch »… et ses fameux Nacherzählung… (et j’ai 35 ans… et quelques mois… Papy Michelmau… )
je constate que finalement, « tout s’arrange » pour ses fameuses pétitions bilingues dont j’ignorai l’existence avant le début de ce sujet…
donc tout le monde est content non ???
[code=« michelmau »]Je me souviens que,dans les années 70-80,un Inspecteur Général d’Allemand,George Holderith avait sorti un livre très innovant pour l’époque avec supports sonores par la radio scolaire.Ce livre s’intitulait:« Wir lernen Deutsch ».Certains d’entres vous parmi les moins jeunes l’ont peut-être eu comme manuel scolaire.
[/code]
Tu auras sans doute remarqué,Kissou,que j’ai employé l’expression;les moins jeunes,et non les plus agés.J’espère que tu as apprécié la délicatesse dans la formulation! .
Moi,j’ai commencé à apprendre l’Allemand en 6ème avec le « Bodevin et Isler »,pas vraiment branché sur la vie quotidienne des Allemands,mais plutôt,autant que je me souvienne, sur la mythologie germanique:les elfes,les histoires de Siegfried,etc…et à la fin de l’année,suprême récompense,on avait droit à quelques textes en caractères gothiques!
Ja ja… Michelmau… j’avais remarqué ta délicatesse !!!
j’avoue que Rolf et Gisela étaient en fin de parcours quand je les ai étudié, et ils ne m’ont pas laissé un souvenir extraordinaire (mais ce n’est pas le sujet ici… )
Sonka : chuuuuutttt… Michelmau a appris l’allemand, du temps de la préhistoire, mais faut pas le dire…
Bon, apparamment, la levée de boucliers et protestations ont été très utiles , cette « circulaire » va être annulée …les professions de foi électorales en allemand seront « à nouveau »-toujours remboursées en Alsace-Moselle.
Les fonctionnaires parisiens des ministères espéraient passer cette circulaire en « douce », en nous mettant devant le fait accompli, et bien c’est raté pour cette fois! mais il faudra rester vigilant à l’avenir…