Hoï zusammen
je pars trois semaines en juillet à dresde, et ayant remarqué qu’il n’y a pas de véritable topic sur cette ville, je voudrais avoir votre avis sur ce qu’elle vaut…
qu’y a-t-il d’intéressant à voir? que me conseilleriez-vous de visiter, de ne pas manquer???
j’attends vos réponses et n’hésitez pas à profiter de ce topic pour partager vos impressions sur la ville…
Salut Flux, depuis quelques mois j’habite à une cinquantaine de kilomètres de Dresde, où je me suis rendu assez souvent depuis janvier. C’est une ville que j’aime beaucoup. Là je passe vraiment en coup de vent - ca fait un bail d’ailleurs, que ne suis pas venu sur AOX - mais avant je compte poster quelques photos et en dire un peu plus avant le week-end.
Merci beau coup!!!
Je commence par l’un des symboles, voire LE symbole de la ville : la Frauenkirche. Ce joyau baroque est la plus importantes des églises luthériennes de Saxe. Sa coupole, dont la forme renvoie à l’architecture italienne, est l’une des marques caractéristiques du panorama de la vieille ville.
L’église se trouve sur le Neumarkt. Elle fut presque entièrement détruite en février 1945 ; si elle put tenir debout malgré les bombardements alliés – qui frappèrent lourdement la Altstadt et la Innere Neustadt le 13 et le 14 février de cette année – elle ne put résister aux incendies qui se développèrent par la suite : elle s’écroula dans les flammes le 15 février.
La reconstruction ne commença qu’en 1994 et dura 10 ans. L’inauguration eut lieu en 2005, un an avant le 800ème anniversaire de la ville. Pour la reconstruction l’on réutilisa également des pierres qui avaient appartenu au bâtiment original : il est facile de le reconnaître à leur couleur noirâtre.
L’original avait été bâti sur les ruines de l’ancienne Frauenkirche, datant du XIe siècle et démolie en 1726. On acheva sa construction en 1743. On en doit le projet à un architecte local, ou originaire des Monts Métallifères, George Bähr. Il eut la vie dure, pour faire approuver la construction de la coupole, qui était pour beaucoup un projet trop risqué. Il parvint cependant à s’imposer, mais ne vit pas son œuvre achevée, car il mourut en 1738.
À l’intérieur de l’église règne une clarté très douce : la lumière filtre à travers d’amples fenêtres et se pose sur des parois aux teints pastel. Les bancs y sont disposés en hémicycle – c’est assez courant dans les églises luthériennes, quoique dans cette forme ait été également adoptée pour la construction d’églises catholiques depuis des décennies – et, presque comme au théâtre, l’on peut trouver des places aussi en galerie et balcon. La rangée plus basse de balcons – fermée par des fenêtres qui ne permettent pas de voir à l’intérieur – était réservée aux familles aisées.
L’autel et l’orgue qui le surmonte bien exemplifient la redondance de la sculpture baroque. Le pupitre est en position centrale et c’est comme s’il s’avançait vers l’assemblée. La Parole et le sermon sont en effet le centre de la liturgie luthérienne (alors que dans la liturgie catholique c’est l’Eucharistie qui est au centre ; au centre de l’autel l’on consacre le pain et le vin, tandis que pour lire les textes sacrés et prêcher l’on s’installe à quelques exceptions près sur le côté droit).
L’on peut également accéder à la coupole est y admirer la ville d’en haut – ce n’est pas donné en tout cas, l’entrée coûte 8 Eur par personne. Le reste de l’Église peut être visité gratuitement.
Des évènements musicaux y sont organisés, ainsi que des soirées littéraires. Celles-ci ont lieu dans la partie inférieure de l’église et consistent souvent en lectures tirées de l’œuvre d’un auteur (jeudi dernier, par exemple, c’était Mascha Kaléko – j’y étais et j’ai trouvé ça très bien), alternée à l’exécution de morceaux au piano ou à la guitare.
Semperoper
La Semperoper est l’un des plus beaux théâtres de l’opéra en Europe. Elle tient son nom de l’architecte Gottfried Semper. Elle fut bâtie en 9 ans, entre 1871 et 1878, à l’endroit ou avant se trouvait le Théâtre Royal, englouti par les flammes en 1869.
Dès son inauguration, le travail d’importants dirigeants d’orchestre et de nombreuses premières lui valurent un grand prestige. Toutefois la Semperoper, à l’instar du Théâtre Royal qui l’avait précédée, se transforma en cendre et ruines. Non pas une, mais deux fois. La dernière pendant la deuxième guerre mondiale.
La reconstruction débuta en 1977 et fut achevée en 1985, donc aux temps de l’ancienne RDA, en respectant les plans originaux de Semper. Cependant la marque de la RDA est reconnaissable dans les bâtiments situés derrière le théâtre – et reliés à celui-ci par le biais de passerelles – qui abritent des bureaux, des locaux techniques, des salles de répétition, la cafétéria, etc. du théâtre. Finalement, je trouve que les deux styles se mélangent assez bien.
L’intérieur est très luxueux, l’acoustique excellente.
À côté de la Semperoper, se trouve le Zwinger, un chef-d’œuvre baroque érigé entre 1710 et 1732, endroit du plaisir des gens de la cour – on y donnait des fêtes, la plus pompeuse y dura 4 semaines.
Aujourd’hui il abrite une prestigieuse pinacothèque (la Madonna Sistina de Raffaello y est conservée) et un musée de porcelaine, dans lequel l’on peut admirer des pièces provenant de l’Extrême Orient, ainsi que des ateliers du proche Meissen.
On peut se promener librement dans la cour et les longs et sur le partour. Dans la cour sont souvent représentés des spectacles théâtraux et musicaux en plein air.
Hofkirche
Pas loin de la Semperoper se trouve la Hofkirche et le Residenzschloss de l’ancienne cour de Saxe. La Hofkirche est la cathédrale de Dresde. Sa construction dura de 1739 à 1754 et devait témoigner de la conversion de la Maison de Saxe au catholicisme. Auguste II dit le Fort avait en effet dû abandonner la foi luthérienne pour pouvoir accéder à la couronne polonaise. Car la Pologne vaut bien une messe.
Le projet est d’un architecte italien, Gaetano Chiaveri, que Auguste III avait connu à Varsovie. Chiaveri et ses collaborateur ne parlaient pas allemand et ne voulaient pas l’apprendre, c’est pourquoi l’on embaucha aussi un interprète. Chiaveri imagina l’église à l’instar d’un navire qui remonte le courant de l’Elbe, car la ville était majoritairement protestante : y être catholique, c’était aller à contre-courant.
Pour le catholicisme il n’y avait pas beaucoup de place, ainsi la cathédrale se serre-t-elle tout près du château en style Renaissance. Très belle la Stallhof (dont je n’ai malheureusement pas de photos).
En traversant la Georgtor et en longeant la Schlossstraße, l’on passe outre le Kulturpalast – bâtiment du temps de la RDA, un espace consacré à la musique d’orchestre et au ballet, actuellement fermé pour des travaux de rénovation – l’on arrive à l’Altmarkt. On y trouve entre autres la Kreuzkirche, l’une des plus grandes églises protestantes d’Allemagne. Reconstruite suite aux ravages de 1945, l’intérieur y est très sobre : l’on a renoncé à l’embellir, pour rappeler les destructions de la guerre.
La Kreuzkirche possède un orgue remarquable. C’est le siège d’un chœur très réputé. Les chanteurs y sont formés du plus jeune âge.
Là aussi, on peut accéder à la tour et admirer Dresde d’en haut, ceci pour 2 Eur.
De l’autre côté de la place se trouve l’Altmarktgalerie. Peu plus loin, c’est la Prager Straße qui commence, longée par de nombreux commerces. Ce sont tous des bâtiments modernes, certains assez beaux, en verre et en acier. En outre, si on veut faire du shopping, ça peut être un bon plan (quoique pas très bon marché).
En revenant à la Altstadt, il y aurait encore beaucoup d’endroits à nommer. À ne pas rater, une promenade le long de l’Elbe, sur la Terrasse qui va de la Neue Synagoge à la Hofkirche.
Pour ce soir j’en reste là. Je posterai dimanche soir au sujet de Neustadt, de la Yenidze, du Panomètre et de quelques autres aménités.
WAOW!!!:eek:
Ca fait déjà pas mal pour la visite!!! Bien joué!!!
En plus très bon exposé, bien structuré… J’attends la suite avec impatience!!!
Salut flux
il y a un concert à Dresden:
15.7.07 20.00 Uhr - Puhdys! Freilichtbühne am Elbufer « Ost - Rock - Klassik »
esge
Wow, merci pour ces belles photos et explications, Pottasleikir ! Ca donne vraiment envie de visiter !!
Ouiiiiiiiiii, je l’avais vu sur le site du groupe!!! j’espère bien les voir car une occasion comme ça, ça ne se rate pas!!!
Wahou merci pottasleikir, quelle superbe visite !
au risque de ne pas paraître très originale… je vais dire aussi : Waoouuu !
T’es vachement doué pour faire partager tes passions !! ça donne de suite envie de faire ses valises, et d’aller tout visiter !
Je suis ravi que ça vous ait plu, en vrai c’est beaucoup mieux. Perso, j’adore Dresde et je suis content qu’on puisse à nouveau admirer tant de beauté, malgré les destructions de 1945. Le travail de reconstruction a été mené de manière admirable. Certes, il y a encore beaucoup à faire et, même à côté des monuments les plus connus et les plus visités, il y a toujours des chantiers ouverts. Dernièrement l’on commence à réfléchir à la manière dont la ville devra se développer par la suite : doit-on essayer de reconstruire autant que possible (tout, c’est impossible) dans le style ancien ou bien bâtir du nouveau ?
Ceci dit, aujourd’hui je vous propose quelques images du quartier Äußere Neustadt. C’est un quartier très animé – pour ceux qui connaissent un peu Paris, je dirais que c’est l’équivalent dresdois d’Oberkampf – et bariolé. Le quartier, connu également sous le nom de Scheunenhöfe, se situe entre l’Albertplatz et un grand parc sur la Bischofsweg. En dehors des nombreux kébabs, on y trouve beaucoup de bâtiments dans le style de la Gründerzeit. Le quartier a été relativement épargné par les bombardements de ’45, qui affectèrent plutôt la vieille ville et la Innere Neustadt.
Dans les années qui suivirent le conflit, Scheunenhöfe connut néanmoins un lent déclin. Mal entretenus, plusieurs bâtiments tombèrent en ruine. Le quartier commença à se dépeupler : la plupart des habitants quittaient les vieux appartements, pour s’installer dans les nouveaux blocs d’habitation bâtis dans des aires périfériques. Ceci était une constante dans la politique du logement de la RDA. L’Allemagne socialiste dut constamment faire face à deux problèmes majeurs : le mauvais état des finances et la Materialkanppheit (scarsité de matériels). Or, en termes d’argent et de matériel, il était moins coûteux de bâtir de nouveaux quartiers (peut-être moins beaux, voire – dirais-je – déprimants, et cependant attractifs, puisque les appartements y étaient neufs et équipés de sanitaires) que d’assainir les anciens. Il faut en outre ajouter à cet aspect une motivation idéologique : le régime socialiste prétendait bâtir un nouveau monde, aus Ruinen auferstanden, pour le nouvel homme, auquel l’on devait également offrir des espaces appropriés. Des quartiers dans le style de la Gründerzeit ne correspondaient pas à l’idéal social et urbaniste du régime.
Dans les années du déclin, les gens qui restèrent à Scheunenhöfe commencèrent à s’identifier de plus en plus avec leur quartier. Dans les années ’80 ils s’opposèrent avec décision aux projets de démolition. La plupart des vieux bâtiments devaient en effet être rasée au cours de la première campagne d’assainissement planifiée par le gouvernement. Les travaux devaient commencer en ’89, mais ils furent bloqués d’abord par les manifs, ensuite par la révolution pacifique et par le changement politique qui la suivit.
Après la chute du Mur, le quartier a fait l’objet d’assainissements, auxquels ont contribué de nombreux artistes. D’aucuns d’ailleurs habitaient déjà le quartier. L’un des projets le plus intéressants est le Kunsthofpassage, entre la Görlitzer Straße et l’Alaunstraße. Si nous y accédons de la Görlitzer Straße, voici ce que nous verrons apparaître devant nous :
Nous sommes dans le Hof der Elemente (Cour des éléments), un espace remodélé par les artistes Annette Paul, Christoph Roßner et André Tempel. En nous retournant, nous verront un édifice parcouru d’égouttoir en forme de cuivres, dont la facade bleue fait un joli contraste avec le jaune de l’autre bâtiment :
Lorsqu’il pleut ce bariolé engin architectonique se trasforme en orchestre, car l’eau, en coulant dans les égouttoirs, produit une variété de sons. En été l’on répète ce petit spectacle chaque demie heure, s’il ne pleut pas.
Nous nous glissons maintenant à travers une ouverture sur notre droite et nous nous retrouvons au milieu du notre cour, le Hof der Tiere (cour des animaux). Plusieurs tables éparses, au bord desquelles les clients d’un café sirotent une boisson rafraîchissante et papotent agréablement. En fond de toile, la facade d’un autre bâtiment, modelée aussi sous le signe de la couleur et de la fantaisie :
Le bois et la pierre font un contrepoint à l’eau et au métal de la cour précedente. Superbe la girafe, qui « se mangent le mur ».
Le motif des animaux renvoie, quoique sans le vouloir, à une autre structure du quartier, l’Abenteuerspielplatz Panama, une sorte de zoo, toujours sur la Görlitzer Straße, où l’on ne trouve cependant pas d’animaux ésotiques, mais plutôt des chevaux, des lapins, des poules, des chèvres… Panama travaille en coopération avec les écoles du quartier, afin de proposer aux enfants des activités pédagogiques par l’intéraction avec les animaux.
Passé la cour des animaux, c’est un autre dépaysement qui nous attends. Nous sommes dans la plus sobre et énigmatique des cours, le Hof des Metamorphosen (Cour des métamorphoses) :
À côté de celle-ci, le Hof des Lichtes (Cour de la lumière). Elle semblerait l’endroit le plus banal du complêxe, exception faite des lilas qui, en grimpant sur la facade postérieur du bâtiment jaune, font un joli contraste cromatique. Contrairement à cette impression, la cour est le cœur pulsant de tout le complêxe, car c’est ici que sont représentés les spectactles de théâtre et de danse en plein air. Malgré son emplacement, la cour est très lumineuse, grâce aux miroirs métalliques installés en haut des bâtiments qui l’entourent et opportunément orientés.
Pour sortir du passage, nous devons encore traverser le Hof der Fabelwesen (la cours des être féériques) :
Sur les murs sont représentés des figures fantastiques, modelées à l’aide de carrelages de différents couleurs. Les desseins rappellent vaguement les peintures rupêtres. Les gingkos – arbres du renouveau – contribuent à amplifier l’effet de dépaysement.
Ici nous trouvons également un beau local, le Perro Borracho (chien ivre), où de temps en temps l’on joue du piano. Il est même possible d’y souper.
Le projet a été réalisé à partire de 1997. À cette époque, l’on restaurait une ancienne maison, mais l’on ne savait pas quoi faire de sa cour. L’on décida de créer un espace, où il soit à la fois possible d’habiter, de créer et de faire la fête. Les bâtiments sont habités et des artistes ont installé leurs ateliers ou galeries dans ce passage magique, dissimulé dans le tissu urbain de Dresde.
Wahou, c’est absolument génial ce qu’ont fait les artistes !
Deux époques cohabitent, ça promet pour le séjour!!!
Juste pour info…C’est quoi le nom de ta ville? Parce que je vais justement à environ 50 kms de Dresde. À Ossling-Liebegast. C’est au Nord.
Je reviens d’un petit voyage de deux jours a Dresde et… voila je suis tombee amoureuse. Je savais que la ville etait tres belle (cf pseudo) mais a ce point, pas vraiment, j’en ai vraiment pris plein les yeux.
La Frauenkirche, magnifique et resplendissante (l’interieur est juste bluffant), le Zwinger, massif avec ses jardins dignes des plus grands chateaux, le Semperoper qui est juste indescriptible, l’Elbtal avec vue sur les quais de Dresde qui coupe le souffle, on a l’impression de se balader dans un musee, le « Balkon Europas » avec tous ces haux lieux de l’art a DD, avec ce jardin, l’Elbe et le paysage superbe derriere… C’est magnifique, et encore, le mot « magnifique » est un euphmisme. Puis c’est si romantique la nuit…
Avoir reconstruit la ville a l’identique a ete tres probablement un travail tres dur, mais ca a egalement ete la meilleure solution: Comment ne pas reconstruire ces batiments tellement beaux!!
Enfin je pourrais en parler des heures, c’est une ville qu’on ne peut qu’aimer, ou meme des batiments de l’ex-RDA sont beaux. Puis j’avais pas imagine qu’il y avait autant de touristes, une Francaise m’a meme demande de l’aide, des Francais a l’Est perso c’est tres rare.
On n’a malheureusement pas fait les batiments colores dont parlait pottasleikir (on est pas alle a l’Äußere Neustadt) mais on est alles a l’Hygienemuseum et ca vaut vraiment le coup. Le nom est un peu bizarre mais on y parle de l’Homme en general, comment il vit, comment il a vecu, de l’histoire de la sante etc, de plus c’est vraiment pas cher (3€ pour les etudiants), je vous le conseille donc. Par contre les musees dans la Altstadt sont chers, donc on les a pas fait.
Le shopping a Dresde est aussi un bon plan, les magasins Prager Straße et a l’Altmark sont legion… et ils vont ouvrir un Starbuck’s Coffee!! Malheureusement, il n’est pas encore ouvert mais vu les travaux, l’ouverture doit etre une question de jours.
La seule chose qui ne m’a pas plue sont ces panneaux du NPD des qu’on entre dans la ville, avec leur « Kriminelle Ausländer raus! » (« kriminelle » ecrit en petit), on a envie de fuir ces conneries, ce qui serait une erreur car la ville est juste… eblouissante. J’ai eu beaucoup de mal a la quitter, et j’ai la tete pleine de beaux paysages…
Si vous avez la possibilite de visiter Dresde, foncez.
bonjour,
ce n’est pas une réponse car le sujet Dresden date de quelques années. je voulais confirmer que dresden est très chouette à viviter , et qu’il faut y rester même plusieurs jours . j’ai visité Dresden cette année 2009 . j’avais très peur de trouver les monuments trop baroques, etc, mais non,le centre ville est très agréable et magnifique. les bords de l’Elbe superbes .
j’en garderai un excellent souvenir. l’accueil du touriste étranger est très chaleureux , dans les musées, mais aussi dans les tavernes, restaus ou bars .