Egalité homme-femme dans le langage

C’est la traduction que j’ai trouvée pour l’expression allemande " gendergerechte Sprache".
Déjà les superbes " missfits" ’ ( Gerburg Jahnke et Stephanie Überall ) avaient inventé , pour rire le « Feminisprach »…Mais c’était pour rire !
Aujourd’hui , on fait face à une sorte d’intégrisme du langage chez certains;
Petit exemple tout simple :
der Autofahrer = l’automobiliste ( homme ) die Autofahrerin = l(automobiliste ( femme ) .
…Mais si on veut dire les automobilistes ( tous sexes confondus )…on dira die Autofahrer !!! Forme masculine privilègièe… A secours. Alors d’aucun proposent " die Autofahrenden". C’est un petit exemple parmi tant d’autres.
Vient d’ailleurs de sortir un « gendergerrechtes Wörterbuch »:

Perso , je trouve cette tendance parfaitement ridicule et ne suis pas le seul.
La très sérieuse "Verein Deutsche Sprache " parle de « Unfug » ( bêtises , sottises . )
Schluß mit Gender-Unfug :

Je relève , entre autres

Winfried Kretschmann , Ministerpräsident vert de Bawu condamne également cette tendance à confondre Sexus ( sexe biologique ) et Genus ( genre grammatical .) . Il appelle d’ailleurs cela « Tugendterror » : terreur de la vertu .
[url]«Tugendterror»: Kretschmann und Gendersprache - STIMME.de[/url
Bon , en France , on a eu droit aux écrivaines , aux auteures., au cheffes…que nos caciques de l’Académie Française se sont vus plus ou moins obligés d’accepter , mais le phénomène me semble toutefois moins systématique qu’en Allemagne , non ? :wink:

C’est toujours le même problème : certain(e)s confondent à dessein le genre grammatical et le genre social pour emmerder le monde. Plus on exige de moi ce genre de changement, moins je change. Par contre, j’adore argumenter par l’absurde… car par ignorance de la linguistique en général et de leur langue en particulier, les féministes radicales (les autres sont des gens normaux, tout va bien) ne se rendent pas compte de certaines vérités. C’est très amusant en allemand :
Mensch vient de Mann-isc… donc il faut changer Mensch aussi. Et les dites féministes radicales en discutent sérieusement le reste de la soirée pendant que moi, je rentre chez moi sans que personne ne se rende compte de rien.

Une chose que l’on ne pourra jamais changer, biologiquement parlant,et c’est là tout le malheur : l’homme naît de la femme. Imparable, pour l’argumentation féministe (il faut bien que quelque chose les fasse mouiller… :vamp: )
Ou alors, les progrès de la science aidant, il faudra créer un sexe et un genre neutres. Un seul genre, plus de règles d’accord de participes, d’adjectifs, une seule déclinaison pour les langues qui en possèdent : bref, le bonheur… :mrgreen:

Effectivement, dans les pays germanophones, c’est systématique. A l’université même obligatoire. « Studierende » a totalement remplacé « Student » et on parle aussi volontiers de « Lehrperson » pour éviter le « Lehrer »… Ces mots ont l’avantage, dit-on, d’être plus courts que « Student_innen » (à l’oral « Stundentinnen und Studenten ») et « Lehrer_innen » (Lehrerinnen und Lehrer), mais surtout, ils ont l’avantage de ne pas exclure le troisième sexe, ou tous ceux qui ne se sentent ni homme (student/Lehrer) ni femme (studentin/lehrerin)… :unamused:

Alors, Lehrperson, moi, ça me met dans un état de rage indescriptible. C’est FEMININ !!! Il n’y a rien de gendergerecht dans ce mot. Preuve que leur délire est absolument con.

Moi, je suis un LEHRWUNDER - DAS Lehrwunder. On peut aussi m’appeler LEHRGENIE, je ne suis pas sectaire…

J’estime à présent que tous les métiers devraient avoir un genre féminin et masculin, la langue française s’adapte très bien à cela : le guitariste, la guitariste, le professeur, la professeure et en allemand de mettre le suffixe -in, alors je ne vois pas où est le problème… Je n’avais pas ce point de vue avant, mais la vie en Allemagne et le fait que j’ai eu l’occasion de débattre du problème avec des personnes concernées - m’a fait reconsidéré le problème… Problème qui préoccupe encore plus les polonais , quand on pense que le mot « pilotka » désigne aussi bien une femme pilote qu’une télécommande et que le suffixe féminin en -ka est aussi un diminutif… Donc même si le mot féminin existe ex, professorka, les femmes préfèrent utilisent le titre masculin… Bref un vrai bordel!!! Et il n’y a pas d’autre mot pour désigner la politique linguistique des genres dans ce pays.

Pour moi, ce n’est pas tant une question d’égalité des sexes que de tenir compte des évolutions de la société… On crée des mots en fonction des besoins voilà tout. Je ne vois pas en quoi en France rajouter un -e à la fin d’un nom ou mettre un article féminin devant un nom est plus ridicule que de créer des nouveaux adjectifs pour chaque quidam politique ayant un peu de pouvoir. comme le font les médias.

Cependant une attitude neutre face à l’appartenance à un sexe ou à un autre dans les domaines administratifs faciliterait la vie à des personnes que l’on a tendance à oublier les transgenres. Studierende ou Lehrende, je comprends très bien que les personnes ne voulant pas se prononcer pour une appartenance à un genre ou un autre., préfèrent cette formulation. …
Et à ce titre, j’aime beaucoup le titre de civilité japonais , -san. Hélas un équivalent de ce titre n’existe pas dans nos pays européens… Et je pense que là cela serait vraiment bien que l’on est plus à choisir entre homme et femme… Certains formulaires vous offrent une autre possibilité, mais c’est loin d’être généralisé!!!.

Personnellement je me moque que l’on m’appelle Frau X en tant qu’étudiante en Allemagne ou en tant que prof en Pologne, Pani profesorze (madame le professeur).

Sur mon contrat de travail il est écrit zleceniobiorca (mandataire au masculin, et notez bien la terminaison en a - en polonais de nombreux noms masculins ont une terminaison fémine et le nom lui même se décline comme telle ) et non zleceniobiorczyni (mandataire au féminin), d’ailleurs en français c’est mandataire ou mandataire c’est la même chose sauf l’article diffère.

Toutefois je trouve parfois stupide de confondre le signifié et le signifant, ce n’est pas parce que Mädchen est neutre que les jeunes filles allemandes sont asexuées, ce n’est pas parce la langue allemande admet la troisième personne du pluriel au féminin comme formule de politesse que les Allemands sont efféminées.

Je pense que ces politiques linguistiques demandent juste un peu de bon sens face aux évolutions de notre société, sans emportement excessif quel que soit le côté que l’on défend.

Réaction récente de l’écrivain°e Elke Heidenreich :
Elle n’y va pas par quatre chemins et accuse tous ces "accros " de la " Gendersprache " de " massacrer ( verhunzen ) la langue allemande , affirme que ça lui " rebrousse le poil " et que "c’est de la merde " .
En France , dans le même ordre d’idées , on entend parler d’auteures , d’écrivaines et …le plus beau de cheffes d’entreprise " !

Mention spécial eu " gender-Sternchen " trouvé sur la pancarte de sens interdit ( sauf riverains ) , en allemand " Anlieger frei " , affublée d’un Gendersternchen . Ca donne " Anlieger°innen frei ; comme si on pouvait s’imaginer que les riverains ne sont que des hommes . :unamused:

J’ai un nouvel argument pour éviter tout sexisme. Tout le monde est DAS KIND.

ANWOHNERKINDERN FREI - LIEBE SCHÜLERKINDER - LIEBE LEHRERKINDER - DAS DIREKTORKIND - DAS PRÄSIDENTKIND etc.

ça leur va très bien. Et le seul pronom est ES pour tout le monde… ça règle la guerre des pronoms en même temps.

D’accord pour le « es » et pour le « das ». Un seul genre. Il y a déjà « das Mädchen », et personne n’en fait tout un plat.
Pour le reste, participe présent : das Anliegende, ein Anliegendes, das Anwohnende, das Lernende, das Lehrende, das Richtende,das Bäckende, das Kochende, etc. Pour le médecin : das Verarztende :bad:

Pour les médecins, nouvelle orthographe : das Verarschende.
(oui, j’ai des comptes à régler)

A propos de « verarschen », on avait déjà le connard ou la connasse : das Arschloch.
Attention avec « Kind », tu vas prendre cher pour discrimination des adultes !

Ben, quand on a des adultes de douze ans d’âge mental en face de soi, c’est plus de la discrimination, c’est de la description. Mais comme ils sont dans le déni, effectivement, la réalité devient un crime.

Plaisanteries mises à part, les formes de langage qui ne passent pas dans la population générale crée le terreau d’une contre-réforme qui peut être assez virulente. On le voit avec tous les mouvements progressistes militants : il y a un moment où il faut savoir suivre la rythme de la société, sinon, ladite société se retourne violemment contre ces causes qui sont fondamentalement fort nobles. On a ainsi un taux de rejet des gays et lesbiennes plus élevé chez les adolescents que chez les adultes depuis à peu près cinq ans, la question des transgenres (anciennement transsexuels) prend le même chemin depuis que la transition médicale est possible aux US avant la puberté… et une résistance passive très têtue de la part de nombreux hommes envers les femmes se développe depuis quelques temps aussi. C’est une catastrophe pour l’égalité. Si les bêtises américaines à propos de leurs problèmes sociaux liés à la couleur de peau et leur histoire sont importées telles quelles en Europe, j’aime autant vous dire que les minorités visibles vont prendre cher dans les années qui viennent.

C’est injuste, parce qu’au pluriel, ils sont féminins. DIE Lehrerkinder. Ça insulte les hommes.

Das Lehrerkindvolk. Collectif neutre.

OUI l’emploi du neutre résoudrait bien des problèmes, sans compter ceux des personnes transgenres.

Finalement, je me dis, même après deux guerres désastreuses, qu’en Transleithanie, les Hongrois n’avaient pas tellement tort, même si ça défrise les tenants du politiquement correct… Hongrois pour tout le monde, et on ne se casse pas la nénette question genre, puisque ce concept est totalement étranger à ces ex-nomades sédentarisés. Le bonheur… :vamp: (il faut dire qu’en hongrois, on a souvent une terminaison de type participe présent, genre -end en allemand)
Quand je lis, dans un journal normalement de haute tenue, quelque chose comme « die Kundinnen und die Kunden der Deutschen Bahn », désolé, j’ai envie de gerber. J’ai toujours aimé lire le journal, mais aujourd’hui, vraiment… :crazy:

Die Kundenden der DB. Il va falloir faire attention aux Umlauts… die Kündenden :laughing:

Dis donc, tes Hongrois, ils mettent pas des -nő de partout pour faire des féminins à l’allemande ?

Ils ne le mettent pas partout, et seulement dans un contexte bien défini, si l’on veut préciser qu’il s’agit d’une femme. Médecin, auteur, chanteur sont en soi une fonction. On pourra ajouter si l’on veut préciser par exemple qu’il y a des chanteuses et des chanteurs sur la scène. Attention toutefois à respecter les conventions quand il s’agit d’une personne titrée ou revêtant une haute fonction, ce n’est pas qui convient, mais asszony (madame ; autrefois, femme mariée). On peut employer aussi l’adjectif női, féminin, si l’on veut souligner l’appartenance au beau sexe.

Donc malgré la possibilité de préciser l’identité féminine, la forme non-marquée n’est pas considérée comme masculine avant tout ? Ils sont très en retard sur la mode dans l’enragement dogmatique actuel, ces Hongrois.

J’adore l’ironie de l’anglais « woman », qui vient quand même de « wifman », le mot le plus sexiste de l’univers pour désigner une femme.

Le hongrois est déjà à la base une langue épicène. Quand on nomadise, on va à l’essentiel, tous genres confondus, on n’a pas de temps à perdre à se poser des questions idiotes sur l’inclusion du sexe dit faible, le genre humain et le règne animal sont divisés en deux sexes, c’est la vie, point. Si on veut se singulariser, c’est une affaire personnelle, mais par pitié, qu’on ne m’impose pas son mal-être comme une norme générale qui met tout le monde mal à l’aise, puisqu’une saine évolution doit aller dans le sens d’une simplification, aux fins de libérer l’esprit pour des tâches plus exaltantes.
Non vraiment, ça me donne mal au coeur de devoir écrire, sous peine de castration comme affreux machiste rétrograde, « Die Menschen und Menschinnen », oops, pardon, « Die Menschinnen und die Menschen », ou « les (êtres.) humain.e.s ». Bleibt auf dem Teppich, Leute! :angry:
En pratiquant le langage inclusif, on exclut plus qu’on inclut, du moins à mon sens.