je viens de trouver un article de « Libé » un peu surprenant je l’avoue…
être mère en Allemagne, un cauchemar pour certaines
Une tendance à l’exagération ?? ou bien un point de vue qui se défend ?.. pour l’instant je suis un peu partagée…
je viens de trouver un article de « Libé » un peu surprenant je l’avoue…
être mère en Allemagne, un cauchemar pour certaines
Une tendance à l’exagération ?? ou bien un point de vue qui se défend ?.. pour l’instant je suis un peu partagée…
Malheureusement, l’article n’exagère rien. Entre les attentes de la société bien trop élevée (« si tu fais garder ton enfant avant 3 ans, il sera traumatisé », je l’entends au quotidien!!) et les femmes allemandes particulièrement attachées à leur extrême indépendance, ça fait un double fardeau pour ces femmes,(influençable et égoïste, il faut le dire. Les mères françaises s’en sortent haut la main, avec bien moins d’attente de la maternité et les enfants français ne sont pas pour autant tous des débiles mentaux! Le problème de la maternité est très loin d’être réglé en Allemagne tant qu’il y aura ces deux gros fléaux.
Merci pour ton intéressante réponse , Koelnerin !
Par quelles initiales pourrait-on remplacer aujourd’hui le célèbre KKK ( Kinder , Kirche , Küche) rôle traditionnellement dévolu aux femmes les siècles précédents , pour définir les femmes d’aujourd’hui ?
La compétition est ouverte.
c’est fou ça !! t’imagine le nombre d’enfants traumatisés rien qu’en France ??
non sans blague… c’est pas la première fois que je tombe sur un article parlant des mères en Allemagne, et parfois je me dis "mais à ce niveau-là l’Allemagne semble être un pays d’attardés ! "…
n’ya-t-il pas quand même une petite évolution sous-jacente ?? une tendance de la jeune génération (la tienne Koelnerin) à penser que « merde, je trouve quelqu’un pour me garder mon enfant, et je recommence à bosser à ses 3 mois »… ou bien la jeune génération est-elle vraiment en train de suivre la génération des mères quadra pleines de regrets ?
Il me semble qu’il faut faire une distinction entre est et ouest.
tu peux développer Elie ?
La vie de famille a de très nombreux secrets pour moi et c’est très bien ainsi. Mais le travail des femmes avec ou sans enfants n’a jamais été un sujet polémique en RDA, au contraire. Les femmes est-allemandes étaient largement plus égales aux hommes dans la vie civile. Dans le parti, c’était autre chose partait-il. Si on garde à l’esprit que les allemandes actuelles des Länder de l’est ne sont pas devenues amnésiques en 1991, on peut comprendre que l’acceptation générale de la conciliation travail/enfants soit mieux acceptée par les hommes de l’est que ceux de l’ouest. C’est une tendance, mais c’est suffisamment marqué pour qu’on entende cet argument dans la bouche de certains Wessis qui sont allés travailler à l’est depuis la réunification, surtout ces dernières années où certaines régions sont assez bien dotée en emplois (Leipzig, Dresden). Ce n’est pas spectaculaire non plus, mais cela est assez connu pour être parvenu à mes oreilles alors que le sujet en soi m’indiffère.
J’aime bien le titre de cette rubrique ; être mère en Allemagne et non être une mère allemande. Même si l’Allemagne est en très grande majorité peuplé d’Allemands de souche, ce n’est pas l’individu qu’il faut prendre en compte mais les lois, les dispositifs présents dans le pays et la mentalité dominante dans ce contexte. Une femme étrangère vivant en Allemagne et désireuse de s’inscrire dans le cadre professionnel le plus répandu, n’aura pas plus l’envie de fonder une famille que l’autochtone.
Et je ne pense pas que le fait de ne choisir de ne pas avoir d’enfants, fasse d’une femme ou d’un couple des égoïstes. L’égoïsme peut se trouver des deux côtés : Il y a aussi des parents qui soit ne s’occupent pas de leurs enfants, soient les considèrent comme des objets, et dans cette catégorie entrent les gens qui font des enfants uniquement par calcul financier (les fameuses allocations familiales en France, la prime pour le troisième enfant, le congé parental d’éducation par ex, ce sont des motifs que je n’ai que trop entendu par le passé aussi dans la bouche de mes collègues de travail, ). Et je pense que ces dispositifs ont fait leur temps, on en est à des actions plus fertiles comme installer des crèches et des garderies dans les lieux de travail, etc.
Par contre je voudrais parler de la ville de Tübingen, je n’ai aucun chiffre en tête et ni le temps de me livrer à une enquête anthropologique. Mais je suis toujours frappée par le nombre de poussettes multiples que je vois dans les rues lorsque je me rends là-bas. Une amie locale, disons de Sindelfingen m’a dit qu’il y aurait des dispositions favorables aux mères de famille travaillant dans le Bade-Wurttemberg. Elle a fait le choix de ne pas avoir d’enfants, par contre elle s’occupe des enfants handicappés moteurs et psychiques des autres.Est-elle égoïste?
Elie : si je te suis, les femmes de l’ex RDA aurait tendance à plus être des « maman travailleuse » que les femmes de l’ouest ?
Ont-elles les structures pour cela ? (existe-t-il plus de structures de gardes d’enfants à l’est qu’à l’ouest ??)
parce que tu parles de mentalités masculines des hommes de l’est par rapport à ceux de l’ouest… et ça me « choque »…
dans les couples allemands que j’ai rencontré, je n’ai jamais eu l’impression qu’il existait une sorte de machisme « moi homme, je bosse, toi
femme tu t’occupes des mômes »…
Mes amis allemands viennent quelques jours à la maison bientôt, faudra que je leur pose la question, je serai curieuse de leur réponse…
Valdok : merci pour le titre, mais c’était involontaire, ceci dit, tu le prends bien comme il doit être pris, je ne parle effectivement pas des
femmes allemandes (et l’article non plus ) mais des femmes ayant des enfants en Allemagne, et devant choisir entre le boulot, et leur éducation…
nous sommes bien d’accord que le fait de choisir une carrière, plutôt qu’un enfant, ne fait de personne un égoïste…
mais être obligés de choisir entre une carrière et un (ou plusieurs enfants), ça c’est difficile ! et devoir choisir parce que l’état
n’apporte pas les structures qui seraient utiles pour que ce choix carrière/enfant n’existe plus, ça m’énerve au plus haut point !
franchement… pas étonnant que le taux de natalité soit aussi bas en Allemagne finalement… bizarre d’ailleurs, pour un pays
dirigé par une femme… qui ELLE… a fait carrière… (politique certes… mais carrière quand même)
Oui, Kissou, je suis entièrement de ton avis, et j’avoue que je n’ai jamais compris pourquoi ce clivage flagrant entre la politique de la RDA et celle de la RFA . Bien que je ne pense pas du tout que la politique de la RDA ait été en faveur des femmes, mais plutôt en faveur du parti puisque cela leur permettait d’endoctriner les enfants dès le plus jeune âge.
Tu dis Madame Merckel, eh bien justement c’est un exemple parlant, elle a fait une brillante carrière et elle n’est pas mère. On est loin d’une Ségolène Royal ou d’une Caroline Aigle, femme officier première femme pilote de chasse française, championne de triathlon militaire et mère de 2 enfants, hélas décédée d’une maladie foudroyante à à peine 32 ans.
Par contre, j’ai l’impression que les femmes qui travaillent en Allemagne sont de plus en plus nombreuses à se laisser tenter par la maternité très tardive
merde… Je croyais qu’elle avait un fils Merkel !! (faut que j’arrête de lire Bild moi … )
Exemple tout bête: mon ex belle-mère, qui a élevé ses enfants en RDA, a toujours travaillé. Il me semble avoir lu un jour le nombre de 80% des femmes en RDA travaillaient, alors que le pourcentage tombait vers 50% à l’Ouest.
J’ai évolué en Allemagne dans un environnement majoritairement universitaire est-allemand, où mes amies devenues mères continuaient à étudier ou travailler. Donc je ne sais pas vraiment si cet article dit vrai… Cela dit, une fois de plus, j’étais à l’Est… mais l’article soulève des choses que j’avais déjà entendues et me fait beaucoup penser à la situation de la Suisse, où la natalité y est (quel hasard), tout aussi désastreuse: je ne connais tout bêtement aucune femme qui a repris un travail à 100% après la naissance de leur enfant. Et ce par choix: elle considéraient que si elles avaient fait le choix de faire un enfant, c’était pour le voir grandir et d’être près de lui au maximum. Il était inconcevable pour elles de le mettre toute la semaine à la crèche… et quand bien même: elles sont chères et les places sont rares, tout comme outre-Rhin. Et la politique ne semble pas vraiment pressée de vouloir changer ça… les Frouzes, comme ma soeur, qui concilie vie de famille et belle carrière, n’ont décidément jamais raison
Ce n’est pas une question de machisme, plutôt de culpabilisation internalisée des femmes de l’ouest.
Là, je ne suis pas tout à fait d’accord. Je pense que tout ce qui a trait à la famille, le rapport à la maternité et à l’enfant, c’est culturel. Les étrangers n’abandonnent pas toute leur culture aussi facilement quand ils s’installent dans un autre pays. Une femme étrangère qui s’installe en Allemagne n’adoptera sans doute pas la mentalité allemande sur ce point. Si la pression culturelle de son pays d’origine lui dit que faire des enfants, c’est important et que c’est un facteur de réussite personnelle, alors elle en fera coûte que coûte, même en Allemagne; et d’autant plus si son mari est issu de la même culture qu’elle.
Je ne sais pas ce qu’il en est en Allemagne, mais en Autriche, les statistiques le montrent: les femmes originaires d’ex-Yougoslavie et encore plus celles originaires de Turquie font nettement plus d’enfants que les femmes autrichiennes « de souche ».
Les statistiques pour 2014 (de Statistik Austria):
taux de fécondité des femmes vivant en Autriche: 1,465.
des femmes d’origine autrichienne: 1,358
des femmes originaires de l’ex-Yougoslavie: 2,023
des femmes des autres pays d’Europe: 1,518
des femmes originaires de Turquie: 2,243
des femmes des autres pays: 2,067
Et pourtant ce sont toutes des femmes vivant en Autriche, voire avec la nationalité autrichienne pour certaines.
Je ne serais pas étonné qu’on retrouve des chiffres comparables pour l’Allemagne.
Je pense que de tels chiffres sont sujet à discussion parcequ’ils ne précisent pas si ces femmes sont primo-arrivantes ou si leur famille vit en Autriche depuis plusieurs décennies. De plus je ne sais pas si les statistiques autrichiennes font la différence entre une Autrichienne de souche et les autres. Reste à savoir jusqu’à quelle date faut-il remonter pour qu’une personne soit dite de souche, comment la personne se définit elle-même et comment ces statistiques définissent les personnes questionnées.
Cependant je suis d’accord avec toi sur le fait que les personnes émigrées reproduisent souvent le schéma d’éducation qu’elles ont eu, car c’est le seul auquel elles peuvent se référer par leur vécu, et de ce fait elles tentent de faire de même dans l’éducation de leur enfants. Après, ce n’est pas si sûr que leurs enfants acceptent ce schéma d’autant plus s’ils ont accès à l’éducation dans le pays d’accueil de leurs parents, s’éloignent de leur milieu d’origine et encore moins s’il s’agit de la troisième génération.
Bon, après il faudrait développer mes propos et les vérifier et même quelques résultats de sondage non détaillés seraient insuffisants.
Si, lentement, certaines femmes/mères disent m*** à tous ces préjugés. Mais alors la pression sociale est encore pire, il faut avoir les épaules pour la supporter. Et je pense que beaucoup ont bien trop peur de cette pression. Perso, je m’attends à être une mauvaise mère, je ne resterai pas 3 ans à la maison, je suis trop « Française » pour cela! D’ailleurs, ce que beaucoup oublient mais jugent quand même, de nos jours, peu de famille peuvent se permettre de vivre avec un seul salaire aussi longtemps!
Il est bien possible qu’il y ait une différence Est/Ouest. En Autriche aussi, il est très mal vu d’être mère et de travailler même à mi-temps avant les 3 ans de l’enfant. Ça doit être la même chose pour la Suisse.
Si, lentement, certaines femmes/mères disent m*** à tous ces préjugés. Mais alors la pression sociale est encore pire, il faut avoir les épaules pour la supporter. Et je pense que beaucoup ont bien trop peur de cette pression. Perso, je m’attends à être une mauvaise mère, je ne resterai pas 3 ans à la maison, je suis trop « Française » pour cela! D’ailleurs, ce que beaucoup oublient mais jugent quand même, de nos jours, peu de famille peuvent se permettre de vivre avec un seul salaire aussi longtemps!
et tu soulèves un autre problème, donc, celui du salaire, que gagne une maman allemande qui s’arrête de travailler pendant 3 ans ?
retrouve-t-elle ensuite SA place ou bien une place dans la même entreprise sans que cette place soit forcément la même que celle occupée avant la maternité ?
et autre chose… Des pères qui s’arrêtent de bosser pendant 3 ans, à la place de la maman, pour élever bébé, ça existe ou bien c’est tellement rare que ce n’est même pas la peine d’en parler ?
« Retrouve-t-elle sa place » : évidemment on ne retrouve que rarement tout à fait la même place, même en France d’ailleurs à moins d’être dans une très grosse entreprise. Bien sûr que les opportunités de carrière te filent sous le nez quand tu n’es pas là (en France aussi je suppose !)
Je me rappelle d’un « échange de mots », pas trop houleux mais qui avait failli le devenir, entre mon amie et ses parents il y a deux ans. La mère ayant fait une remarque, pas du tout agressive mais de bonne foi, comme quoi c’était tout de même bien pour les enfants d’avoir leur maman à la maison étant petits, ou quelque chose comme ça. Et mon amie qui l’a remballée vite fait bien fait. Il faut dire que sa maman était prof, a pratiquement toujours travaillé à temps partiel, et même si pas, cela faisait qu’elle ne terminait pas très tard ses journées. Mon amie, elle, est ingénieure en informatique, un secteur qui bouge, elle travaille dans une petite entreprise dynamique, elle gère des projets chez les clients dans toute l’Allemagne et à l’étranger. Évidemment, depuis qu’elle a des enfants, finies les missions à l’étranger, elle ne demande plus que les missions les plus proches possibles de chez elle, voire dans sa ville mais il n’y en a qu’exceptionnellement car elle habite une ville moyenne. Évidemment, ça fait moins évoluer sa carrière et j’imagine que c’est parfois moins intéressant pour elle. Si elle avait pris un congé parental complet, bien sûr qu’elle y aurait encore plus perdu en avancement, même si elle n’aurait pas perdu sa place. Son mari a toujours pris la moitié du congé parental, c’est plus facile pour lui qui travaille aussi dans l’informatique mais dans une grosse entreprise plus plan-plan.
Et oui, garde pas très facile, au début ils avaient une nounou, ce qui n’est pas monnaie courante, mais les nounous étant en position de force en Allemagne (très demandées), elle prenait un nombre incalculable de vacances dans l’année, ce qui n’était pas du tout gérable. Maintenant les deux enfants sont à la crèche, je ne sais pas si ça a été difficile d’obtenir une place…
Chaque situation est différente, mais oui, je crois que ce n’est pas facile de concilier le travail et les enfants en Allemagne, surtout d’un point de vue social. Les hommes comme les femmes jeunes changent, mais évidemment le regard des aînés est encore pesant.
Bon, je viens de lire l’article après avoir répondu : ça n’a en fait pas grand chose à voir avec le fait de concilier travail et vie de famille…
Assez choquée par le début de l’article. Sans être conservatrice pour autant, je me dis mais merde, personne les a forcées à faire des gosses quand même ! Ah oui, la vie est pas pareille après un enfant qu’avant : quel scoop… Elles pensaient sortir en boîte 2 jours après l’accouchement ou quoi ? Un cauchemar dont elle ne se réveillera « jamais » : avec un seul enfant, de deux ans, un peu tôt pour en juger. Oui, la première, voire les deux premières années sont parfois éprouvantes, mais heureusement que ça ne dure pas « à jamais ». Et l’autre qui en a fait trois et ne les élève pas ? Un encore, je veux bien qu’on se soit planté sur ses attentes, mais après on agit en conséquence de cause, c’est pas comme s’il n’y avait pas de moyens de contraception de nos jours…
Après, j’ai ri jaune avec l’histoire de l’adaptation à la crèche… C’est tout de même pas malin si c’est préconisé par les pédiatres, car les pédiatres savent que 1 an, c’est l’âge le plus difficile pour détacher un enfant de sa maman (je le sais, moi aussi j’ai mis mon enfant à la crèche à 1 an et je ne referai pas… La prochaine fois je le mettrai entre 3 et 6 mois si possible, même à petites doses, car à cet âge-là ça passe le plus souvent comme une lettre à la poste… Tu confirmes Koelnerin ?)
Je pense que de tels chiffres sont sujet à discussion parcequ’ils ne précisent pas si ces femmes sont primo-arrivantes ou si leur famille vit en Autriche depuis plusieurs décennies. De plus je ne sais pas si les statistiques autrichiennes font la différence entre une Autrichienne de souche et les autres. Reste à savoir jusqu’à quelle date faut-il remonter pour qu’une personne soit dite de souche, comment la personne se définit elle-même et comment ces statistiques définissent les personnes questionnées.
Pour Statistik Austria, une femme d’origine turque est soit une femme de nationalité turque quelque soit son lieu de naissance, soit une femme de nationalité autrichienne née en Turquie. Les Autrichiennes de souche sont donc uniquement les femmes de nationalité autrichienne nées en Autriche.
Cependant je suis d’accord avec toi sur le fait que les personnes émigrées reproduisent souvent le schéma d’éducation qu’elles ont eu, car c’est le seul auquel elles peuvent se référer par leur vécu, et de ce fait elles tentent de faire de même dans l’éducation de leur enfants. Après, ce n’est pas si sûr que leurs enfants acceptent ce schéma d’autant plus s’ils ont accès à l’éducation dans le pays d’accueil de leurs parents, s’éloignent de leur milieu d’origine et encore moins s’il s’agit de la troisième génération.
Bon, après il faudrait développer mes propos et les vérifier et même quelques résultats de sondage non détaillés seraient insuffisants.
Tu as raison sur ce point. Si on compare les statistiques concernant l’origine et celles concernant la nationalité, on voit que les femmes de nationalité XYZ font plus d’enfants que celles d’origine XYZ. Ce qui signifie que les femmes naturalisées ont tendance à aligner leur taux de fécondité sur celui des Autrichiennes « de souche ».
Sinon, concernant la conciliation carrière/famille, il y en a une qui a bien réussi avec ses 4 enfants… Frauke Petry