être mère en Allemagne,

En journée, je vois très peu de pères avec leurs enfants dans les quartiers familiaux que je fréquente quotidiennement à Hambourg (Eppendorf, Eimsbüttel). Je vois beaucoup de mamans seules avec leurs enfants, ou en train de pousser une poussette avec une copine également maman. Mais très peu d’hommes.

Je pense que le phénomène change d’une ville à l’autre et d’un quartier à l’autre et je dis cela alors que de ma fenêtre qui donne sur un jardin d’enfants, je vois une jeune maman blanche avec de très jeunes enfants : garçon et fille ainsi qu’ un jeune papa noir au look très berlinois branché avec son petit garçon; Je ne sais pas s’il s’agit de la même famille ou de deux familles séparées. Les enfants glissent sur le même tobogan et le papa prend toujours soin du petit garçon en accompagnant d’une main ses glissades tout en gardant un œil sur la petite fille sans jamais la toucher.
Mais en France, et aussi chez moi dans mon quartier très populaire de Bagneux, je n’ai jamais eu de telles scènes devant les yeux car ce sont toujours les mamans que je vois dans les jardins d’enfants, toujours les mamans que je vois accompagner les enfants à l’école, ici à Weidenweg-Friedrichshain, un quartier tout aussi populaire mais sans différenciation culturelle marquée c’est sensiblement différent;: c’est le règne des papas (célibataires?) accompagnant leur enfant. Mon tout nouvel ami berlinois est un papa célibataire qui assume la garde de sa fille un week-end et un sur deux, enfin selon ses tournées de musicien, puisque son ex est aussi de Friedrichshain.

J’entends bien ce que tu veux dire. Cependant, nos impressions ne reflètent pas forcément la réalité, et il faut distinguer plusieurs situations :

  • les congés parentaux
  • les gardes alternées (garder un enfant un week-end sur deux est loin d’être égalitaire si la maman a le petit le reste du temps…)
  • le fait qu’un des deux parents ne travaille pas pour garder l’enfant (deux phases : jusqu’à trois ans, jusqu’à six ans - date de la scolarité obligatoire ; avant cette date, toute garde est payante - école maternelle également payante en règle générale).

Voir des enfants accompagnés de leur père dans les parcs, cela veut peut-être dire qu’ils font partie des 5% de papas qui ne travaillent pas pour assurer la garde de l’enfant pendant que la maman travaille. Cela n’en fait pas un grand phénomène. J’aimerais que ce soit différent mais la réalité est malheureusement là.

Je suis d’accord avec toi et c’est dans ce sens que je voulais avoir ton ressenti. Pour moi les ressentis sont bien plus difficiles à obtenir que les rapports et les enquêtes officiels, et ils ont aussi leur importance.

Je dirais que la seule importance que ça a, c’est de changer les représentations collectives qu’a la société. Mais si un papa passe 30 minutes par jour au parc avec son enfant (ce qu’il y a de plus fun !) et que le reste du temps c’est la maman qui fait tout, aussi bien avec l’enfant que toutes les tâches ménagères, ça ne dit strictement rien de la répartition des rôles. Donc, les statistiques sont de ce point de vue là bien plus utiles, je pense. De même, si avant la sortie de papa au parc, maman a dû parlementer une heure, se fâcher, que sais-je, pour que papa accepte de sortir bébé, eh bien c’est aussi une réalité que tu ne vas pas du tout voir. Et également si papa passe une heure à râler après le retour du parc, comme quoi c’était tellement difficile, qu’il est tellement épuisé, que bébé a été si insupportable, etc.

Et totalement dans le sens inverse, ce n’est pas parce que tu ne le vois pas dans la rue que ça n’a pas de réalité. Quand on est allés manger chez vous, tu as peut-être pensé que j’étais la seule à m’occuper de mon fils, parce que c’est vrai que quand on sort, c’est surtout moi qui m’en occupe, j’arrive mieux à gérer « en public ». Pourtant, mon mari s’occupe beaucoup de notre fils, c’est lui qui gère totalement seul le lever (pendant que je dors), c’est lui qui l’emmène à la crèche, et il s’occupe de lui un soir par semaine quand je vais au sport et parfois plus si j’ai des réunions ou d’autres sorties. Plus une répartition le reste du temps.

En fait pour la présence de nombreux papas dans le parc avec leur enfants ou de papas conduisant leur enfants à l’école ou encore de familles nombreuses, j’ai reçu l’explication d’un commerçant du quartier. C’est une orfèvre travaillant principalement l’argent et fait de magnifiques pièces avec ce métal (Stadtring de Berlin avec les principaux monuments de la ville gravées dessus, à des prix tout à fait abordables ). Sa la famille est installée dans le quartier depuis plus de 60 ans. Elle m’a expliquée que.depuis ces cinq dernières années beaucoup de jeunes parents au style de vie « petite maison dans la prairie » se sont installés dans le quartier. L’ambiance serait totalement différente à Charlottenburg par exemple.

euh… c’est quoi le style de vie

en plein Berlin ? (ou ses abords ! )… :laughing: :laughing:

parce que franchement, le Père Ingalls il savait faire la morale à ses filles… mais on le voit rarement leur torcher les fesses hein… :mrgreen:

(sans blague, je suis peut-être limite hors sujet mais cette expression m’a fait beaucoup rire ! )

Oui comme Kissou, j’avoue que « petite maison dans la prairie », ça me laisse perplexe en matière de répartition des tâches dans le couple ! :laughing:
Mais bon, j’ai compris ce que tu voulais dire…

c’est un problème de normes sociales : tant qu’on ne mettra pas en place une éducation qui permette de changer ces réprésentations collectives, on se retrouvera toujours avec les mêmes problèmes, que ce soit en Allemagne ou ailleurs.car les problèmes qui sont discutés ici ,notamment le problème du travail à mi temps chez beaucoup de femmes se retrouvent dans tous les pays Occidentaux. le reste du monde c’es tencore autre chose :unamused:

Si on compare la France et l’Allemagne, les causes ne sont clairement pas les mêmes.

En France, les parents reçoivent une allocation de la CAF pour permettre de financer la garde de leur enfant. Les enfants entrent à l’école maternelle gratuite à 3 ans.

En Allemagne, il n’y a pas la même politique familiale d’encouragement comme en France. Les allocations sont très basses, ce qui entraîne le fait que les parents réfléchissent à deux fois avant de faire garder leur enfant, car dans bien des cas, cela ne vaut pas le coup financièrement - il vaut mieux qu’un des deux parents ne travaille pas, ou à mi-temps. Les écoles maternelles (Kindergarten) sont payantes dans la plupart des territoires. Même problème : quand on doit payer une centaine d’euros par mois pour que son enfant aille au Kindergarten, on remet tout sur la table. Et on attend que son enfant ait 6 ans pour l’envoyer à l’école primaire…

A Kiel, quand le foyer gagne 25 000 euros par an, il faut payer 720 euros par an par enfant pour qu’il aille au Kindergarten. Plus tu gagnes, plus tu paies. Quand le foyer gagne 45 000 euros par an, c’est 1400 euros par an qu’il faut débourser pour envoyer son enfant au Kindergarten. C’est le prix habituel, commun à de nombreuses villes d’Allemagne.

Il y a neuf villes en Allemagne qui proposent une scolarisation gratuite au Kindergarten :
Düsseldorf
Hanau
Heilbronn
Kaiserslautern
Koblenz
Ludwigshafen
Mainz
Salzgitter
Trier

Une question subsiste : pourquoi est-ce la femme qui met de côté sa carrière professionnelle ? … :mouaif: