HELLO ! :-)

C’est sur. Je dis juste que c’etait une super opportunite pour moi, puisque je ne paye pas les frais de scolarite dans l’universite americaine. :wink:

J’ai un peu de tout : un cours d’allemand (comprehension ecrite, oral, composition), un cours d’espagnol (composition et conversation), un cours de commerce en espagnol, un cours de traduction / interpretation, un cours de politique (on compare les systemes politiques de differents pays, en prenant en compte l’histoire, la culture, l’economie etc).

Oh, je precisais juste que ca fonctionnait autrement aux Etats-Unis. Il y a des avantages et des inconvenients dans les deux systemes de toutes facons. :slight_smile:

ça doit être génial ce que tu fais Schmetterling !!! vachement enrichissant !!!

En ce qui concerne le travail des étudiants américains, en plus de leurs études, c’est vrai que ce n’est pas répandu chez nous… J’ai travaillé quasiment tous les dimanches, lors de mon année de terminale… et quand un prof annonçait une interro et que je disais « aaaa zut… je bosse ce week-end »… j’ai droit à un regard style :astonished: :open_mouth: de mes profs…
dans une classe de 30 élèves, nous étions 2 à bosser les week-ends…
c’est crevant… ça limite les sorties en boite de nuit… mais on relativise… j’ai eu mon bac… sans rattrapage (sans mention non plus… Mais je ne la visais pas !! :laughing: ) …

à côté de cela, j’ai une amie en fac de médecine qui redouble sa première année, qui a eu 3 mois de vacances d’été… et qui n’a pas bossé un seul jour…; c’est comme ça… au même âge… sa soeur bossait dans les vignes (et c’est crevant ça !!! crois-moi ! )

Je crois simplement que « Travail et Etude » n’est pas encore rentré dans les mentalités françaises… à de rares exceptions près !
Peut-être aussi, est-ce un problème d’emploi du temps ??? si les journées scolaires et estudiantiens étaient moins longues, peut-être que les étudiants français trouveraient un job en complément ?

En tout cas, profite bien de ce que tu vis en ce moment !!! et raconte nous tout… Si tu en as envie ! :wink:

Ps concernant le boulot/+ études : je ne veux pas non plus polémiquer… c’était juste une expérience personnelle ! :wink: :wink:

En fait, la plupart travaillent 10h, 15h par semaine, pas seulement les week-ends ou pendant les vacances. J’ai un copain qui fait le room service dans un hotel et il part travailler des la fin des cours jusqu’a 1h ou 2h du matin … :open_mouth:
Mais comme ils choisissent leur emploi du temps, ils peuvent placer tous leurs cours le meme jour et ne pas aller a la fac le reste de la semaine. Et puis, certains choisissent d’obtenir leur diplome en plusieurs annees et d’etaler les cours (par exemple, ne prendre que 2 cours une annee, puis 2 autres l’annee suivante etc). C’est un systeme plus souple que le notre.

Je sais, mes parents sont vignerons ! :laughing: :wink:

Que veux-tu dire ??? un élève peut choisir d’avoir seulement cours le lundi et le mardi, pour aller travailler en Ste les autres jours… Alors qu’un autre élève, qui suit le même cursus, peut, lui, avoir cours le mercredi et le jeudi c’est ça ???

ben comment font-ils niveau organisation les profs ??? y’a des profs à la pelle aux States ??? ou bien existe-t-il des profs polyvalents, enseignants plusieurs matières à la fois ?

Kissou, n’oublie pas que la plupart des universités américaines sont gigantesques par rapport à nos universités en Europe (il n’est pas rare qu’il y ait plusieurs dizaines de milliers d’étudiants dans une université… les « facs » avec 50.000 voire plus d’étudiants sont légions aux States). Donc il y a beaucoup plus de profs, beaucoup plus d’assistants, etc.

Et, en-dehors même de ça, les emplois du temps sont beaucoup plus flexibles que ce que nous connaissons ici.

Alors, c’est assez complique. Les etudiants americains choisissent leur « major » et leur « minor ». A partir de la, ils doivent prendre un certain nombre de cours (sachant qu’on a le droit a 6 cours au maximum) correspondant aux matieres qu’ils ont choisies.

Par exemple : major de commerce et minor d’espagnol. Donc, lorsque l’etudiant choisit ses cours sur Internet, il va dans le departement de commerce et d’espagnol et choisit le ou les cours qui lui plaisent (et il y en a des dizaines pour chaque departement ! :open_mouth:). Il peut aussi prendre des cours qui ne correspondent pas a ses matieres.

Pour chaque cours, il y a differents niveaux, differents profs et differents horaires. L’etudiant peut donc faire son propre emploi du temps et il est tres facile de rassembler plusieurs cours la meme journee ! Certains etudiants n’ont cours que 2 jours par semaine ! :astonished:

Donc, en fait, il n’y a pas de cursus predetermine : c’est un systeme tres flexible ! Cet apres-midi, par exemple, j’ai rencontre un etudiant avec un major en commerce et un minor en cinema, car il souhaite travailler dans la creation de spots publicitaires.

Je trouve ca super, car leurs cursus sont vraiment personnalises et adaptes a chaque eleve.

Ah oui, le fameux système des major et minor, plus les matières optionnelles libres… un système vraiment bien (un peu comme le système dans les universités en Allemagne, mais en mieux)… mais qui peut devenir un véritable casse-tête parfois (quand il faut choisir parmi des centaines :crazy: de cours dans le catalogue :crazy: :laughing:)…

6 cours maximum ? Je croyais que pour valider le major, un étudiant en Bachelor devait suivre une dizaine ou une douzaine de cours dans la discipline choisie. Tu es sûre que c’est pas plutôt 6 cours maximum pour les étudiants du programme d’échange MICEFA ? et que les autres étudiants (américains) doivent passer 10 ou 12 cours pour leur diplôme ?

Tu es sûre qu’il n’y a pas du tout de cursus prédéterminé ?

Il me semblait qu’il fallait obligatoirement choisir une spécialisation (un major) plus une spécialisation secondaire (un minor) pour l’obtention du diplôme, et que c’était seulement en-dehors des cours pour le major et le minor que l’étudiant pouvait construire lui-même son cursus.

Est-ce que c’est pas plutôt les étudiants en programme d’échange qui ont plus de choix que les autres ?

Ah, oui, c’est ce que j’allais dire : c’est un peu comme en Allemagne, sur le principe (même si c’est peut-être très différent sur le terrain !)

Oui, tu as tout à fait raison Sonka :top:
En Allemagne aussi on a ce système des « catalogues » de matières à choisir en début de semestre. Et des fois c’est un vrai casse-tête car pour que tel cours ne tombe pas au même moment que tel autre cours dans la semaine, ou que tel cours qui suit tel cours ne soit pas à l’autre bout du campus et qu’on arrive donc forcément en retard, bref c’est un vrai casse-tête chinois. Et pas que pour tous les « Neulinge », les « Erstsemestler » (ceux qui arrivent en 1er semestre).
Mais, quand on doit travailler à côté pour financer ses études (ou qu’on a d’autres activités à côté : théatre, etc), ce système (que chaque étudiant a son propre emploi du temps individuel) est vraiment super.

En fait, je crois que l’étonnement de Kissou vient d’une petite incompréhension : enfin, je ne sais pas pour les Etats-Unis, mais en Allemagne, quand on dit que l’étudiant choisit ses cours, ça n’implique pas qu’il y ait 10 cours A par semaine pour satisfaire tous les étudiants (ce qui effectivement demanderait trop de profs). Cela signifie que pour valider son année, l’étudiant doit au total suivre et valider 6 (par exemple) cours à choisir parmi 26 cours allant de A à Z. Il peut choisir n’importe le quel de ces cours, mais il faut qu’il en fasse 6 au total. et il peut le faire sur plusieurs années (ou plus précisément semestres puisque ça marche par semestres en Allemagne). Et il n’y a pas forcément 10 cours A ou B par semaine, il n’y a peut-être qu’un cours A et qu’un cours B par semaine, mais l’étudiant a devant lui le choix entre des cours parmi lesquels il doit en valider 6 et les horaires de ces cours. Donc, il peut choisir librement, en fonction de ce qui est plus important pour lui : l’horaire, le contenu, le prof… Donc, il peut très bien avoir envie de suivre le cours A et le cours C qui pas de bol tombent à la même heure, mais comme c’est étalable sur plusieurs semestres, il peut choisir l’un des deux et valider le deuxième le semestre suivant.

Donc, tu vois Kissous, ça ne demande pas forcément plus de profs, ce sont juste les étudiants qui sont plus mobiles (et plus maîtres de leur choix aussi :wink: )

Merci pour vos explications !

En gros, c’est les étudiants qui font leurs emplois du temps…et leurs propres choix de cours

C’est peut-être pas plus mal non ? :wink:

Oui, en gros c’est ça (en tout cas pour l’Allemagne - mais aux States c’est quasiment la même chose à ce sujet) : les étudiants organisent eux-mêmes leurs emplois du temps.

Mais, pour le choix des cours, c’est pas comme s’ils pouvaient choisir n’importe quels cours non plus : il y a quand même des cours/matières obligatoires à passer.
Sauf que, si par exemple il faut passer 6 ou 8 matières pour obtenir son diplôme, on a le choix de faire les 6 ou 8 à la suite ou bien de les répartir sur plusieurs années : la 1ère année 1 ou 2 cours obligatoires plus x options, la 2ème année pareil, etc.

Ben, tout dépend de la personalité/du caractère.

Un étudiant qui est habitué depuis tout petit à un système d’éducation à la française, c’est-à-dire où on lui dit ce qu’il doit faire, ce qu’il doit apprendre, ce qu’il doit lire comme bouquins, etc, risque de se sentir complètement perdu dans un système d’éducation américain ou allemand où on privilégie l’autonomie (et la responsabilisation) des étudiants : se prendre en main.
Comparé au système d’éducation à la française, c’est une toute autre façon d’apprendre : Aux Etats-Unis comme en Allemagne, le plus important c’est que l’écolier ou l’étudiant apprenne à devenir autonome, à faire ses propres choix (et à les assumer), à choisir comment il s’organise, quels bouquins il va lire pour préparer tel ou tel examen, etc.
C’est pas pour rien que ça arrive souvent que les étudiants français qui ne connaissent pas ce système sont complètement perdus en arrivant dans une université américaine ou allemande.

Donc, si l’écolier ou l’étudiant a plutôt un caractère/une personalité autonome et responsable, ce système est mieux, effectivement. Par contre s’il faut tout le temps être derrière lui, dans ce cas c’est pas bon…
On ne peut donc pas en conclure que c’est mieux. Il y a des avantages et des inconvénients aux deux systèmes : à la française ou à l’allemande/américaine.

En France, les étudiants sont « surveillés », pour ne pas dire « maternés ».
Quand on a l’habitude d’organiser son emploi du temps, de préparer ses propres listes de bouquins à lire, etc, bref d’organiser ses journées, le système français est « castrateur » car il tue l’autonomie.
Moi j’ai toujours eu l’impression qu’en France les étudiants français avaient besoin de toujours savoir tout ce qu’il faut faire. Et quand je dis tout c’est vraiment tout ! Du moins à l’époque où je suis allé en France pour mes études… Donc je ne sais pas si ça a changé entre-temps.
Ils attendaient TOUT des prof… plans de cours, listes de livres à lire, etc. On aurait dit qu’ils attendaient même que le prof leur disent quand ils avaient le droit d’aller aux toilettes !!! :laughing:
Et si un prof. avait le malheur de changer un tout petit truc (comme par exemple un changement dans le plan du cours), les étudiants hurlaient !!! :astonished: Je n’ai jamais vu ce genre de choses arriver en Allemagne. Ce serait impensable ! Je me souviens d’étudiants français qui hurlaient en amphithéatre contre les profs !!! :astonished: Incroyable !! Dans l’ensemble, pour moi les étudiants français donnaient vraiment l’impression d’être des râleurs qui n’aimaient pas du tout, mais alors pas du tout du tout devoir s’adapter au moindre petit changement. Un vrai choc.
Mais bon, j’ai bien sûr aussi cotoyé des étudiants français qui ne râlaient pas à tout bout de champ, et qui savaient s’organiser sans que le prof. leur dise ce qu’ils devaient faire, ou qui savaient s’adapter aux changements. Mais dans l’ensemble ceux-là étaient rares !! La majorité ressemblait plus à ce que j’ai décris ci-dessus… des fois on aurait dit que c’étaient des vrais sauvages parfois… des fauves affamés… :laughing:

Bref. J’ai gardé d’excellents souvenirs de cette époque, mais pas en ce qui concerne la façon de travailler des étudiants français (il faut leur dire de bosser, sinon ils ne font rien), ou la façon dont les études sont organisés (emplois du temps hyper-chargés, du matin au soir, etc)…

Donc, les deux systèmes sont si différents, que c’est souvent le choc (culturel)…

Je me souviens d’une anecdote :
Il y a quelques années (j’avais 38 ans à l’époque), j’ai suivi en tant que Gasthörer (auditeur libre) des cours complémentaires de management à la Uni de Trier (donc en Allemagne). C’était ce qu’on appelle ici un « Aufbaustudium », donc un peu comme les mastères complémentaires/spécialisés en France. Et, en général on était en petits groupes, de 20 à 30 personnes, selon les cours. Sauf certains cours communs où on était beaucoup plus nombreux. Bref. Et, je me souviens avoir remarqué un jour un jeune étudiant parce qu’on aurait dit qu’il passait sa vie devant la machine à café à fumer une cigarette après l’autre… On aurait dit qu’il était stressé en permanence. :laughing: En même temps, je le voyais des fois parler très fort, rire à gorge déployé (on l’entendait dans les couloirs…), et donc sympathiser avec les autres étudiants. Donc pas le genre discret… En plus à sa façon de s’habiller ou de parler, on voyait qu’il était pas d’ici. J’ai vite compris que c’était un jeune étudiant français.
Un jour on a eu l’occasion d’échanger deux ou trois mots, me souvient plus à quelle occasion enfin bref. Et, un soir, après le dernier cours, il était descendu dans l’amphi pour se mettre avec les autres étudiants qui allaient voir le prof. en fin de cours (c’est normal en Allemagne : les prof. restent toujours un peu après le cours pour que les étudiants puissent aller les voir et discuter avec eux s’ils ont des questions, etc… pas comme en France où je me souviens qu’à l’IEP les prof. quittaient directement la salle de cours et où, si on voulait les voir, il fallait prendre rdv avec leur secrétariat…). Et donc, ce jeune étudiant français qui était avec nous en cours, avait remarqué que certains profs tutoyaient les éleves, et que les élèves tutoyaient le prof. Rien de bien particulier (ça arrive assez souvent en Allemagne). Un soir, alors qu’il attendait en bas de l’amphi pour voir le prof, une fois que c’était son tour, après avoir longuement discuter avec le prof, il lui a tapé sur l’épaule, genre : copain-copain. Les autres étudiants autour n’ont rien dit (ou n’ont rien osé dire, je ne sais pas). Le prof non plus, mais son étonnement en disait long… En sortant de l’amphi j’ai croisé le jeune étudiant et je l’ai interpellé sur son attitude, ce qui n’a pas manqué de le surprendre, vu la tête qu’il a fait… Je lui ai dit : « Tu sais, c’est pas parce que les profs acceptent sans problèmes le tutoyement que ce sont des copains. »
Ce genre d’anecdotes j’en ai un paquet… mais ça montre bien les différences de mentalité entre nos deux pays. En France les profs insistent souvent pour que les étudiants les vouvoient (pour bien maintenir une distance avec eux… ils ne vont surtout pas se mélanger avec les étudiants !!!..) alors qu’en Allemagne il arrive souvent qu’en plus du tutoyement, les profs sortent dans les soirées étudiantes, voire organisent eux-mêmes des soirées où ils invitent leurs étudiants, et où on boit donc une bière avec le prof. Les prof. allemands sont souvent plus proches des étudiants parce qu’ils étaient eux aussi un jour des étudiants. Mais ce n’est pas pour autant qu’on se tape sur l’épaule en se disant : « hey mon pote, comment ça gaze. » Faut quand même pas exagérer.
Voilà pour la petite anecdote.

Et les profs français sont nés profs? :laughing:

Je te taquine!

Blague à part, je ne me reconnais pas dans le tableau des étudiants français que tu as décrit. Personnellement, je connais peu l’université, je n’y ai fait que mon master recherche, j’ai donc eu beaucoup de liberté: choix des séminaires, du sujet de mémoire…
Auparavant, j’étais en classe préparatoire littéraire et de l’autonomie, il fallait bien en avoir! Même à 18 ans! Mais je ne vais pas m’étendre sur le sujet, les prépas sont un monde à part.

J’ai cependant une petite anecdote qui irait dans le sens de ce que tu as dit. En séminaire de master 1, nous avons eu un professeur américain, tout droit venu de je-ne-sais quelle université prestigieuse (Colombia? Uva? Un nom en -a). J’avais vraiment hâte de voir ce qu’il allait nous proposer. Et bien, j’ai été très déçue, j’ai l’impression de n’avoir rien appris du tout lors de ce séminaire (le sujet était la tragédie classique du 17e siècle). Il a passé son temps à nous demander nos impressions sur telle ou telle pièce: chose à laquelle nous ne sommes absolument pas habitués en France, on attend des profs qu’ils nous apprennent quelque chose, pas qu’ils nous fassent parler. Il nous a dit à la fin du séminaire (qui a duré 6 mois, en plus c’était à 8 heures du matin, je me suis endormie pas mal de fois pendant qu’un étudiant zélé racontait pour la centième fois à quelle point Phèdre était une conne: ça fait bien avancer l’affaire!) qu’il avait toujours du mal avec les étudiants français, que nous étions trop passifs…
J’avoue qu’il m’a énervée à faire l’apologie du système américain, heureusement une copine m’a retenue sinon j’aurais pu être désagréable! Si le prof n’est qu’un « animateur de débat », pour moi il ne sert à rien du tout. Un prof, ça nous enseigne quelque chose, ça nous guide et ensuite, on peut parler, on fait alors des exposés, on rend des dissertations, etc… Ce prof ne critiquait jamais l’avis des élèves, alors qu’un prof français l’aurait fait, sans aucun doute. J’ai dû garder mes cours, mais je sais qu’ils ne me serviront à rien.

Je pense que depuis notre plus jeune âge, nous sommes habitués à ce système et il est très dur d’en sortir.
Aucun système n’est meilleur que l’autre, ils ont leurs avantages et leurs inconvénients.

Je suis rassurée de voir que je ne suis pas seule à m’interroger sur la façon de travailler des Français et des Allemands.

Quand j’étais en fac (il y aura bientôt prescription ! :unamused: ), il y a vraiment eu deux périodes : la première, c’était avant que je parte comme assistante en Allemagne.

Entre les profs qui faisaient leur cours en lisant des fiches cartonnées jaunies tellement vite qu’on ne pouvait même pas prendre de notes :smiling_imp: et ceux qui nous traitaient avec un mépris souverain teinté de catastrophisme :frowning: (genre : face à l’ignorance irrémédiable des nouvelles générations, notre civilisation est au bord de la faillite), lorsqu’on avait osé (ou plus précisément quand on avait été sommé de - nous étions bien trop terrorisés pour oser quoi que ce soit !-) prendre la parole en allemand, et faire une seule erreur de « déclinaison de l’adjectif épithète derrière un quantificateur partiel » ou confondre -horreur et putréfaction !- un anaphorique et un cataphorique( si, si, ça existe, les quantificateurs partiels, les anaphoriques et les cataphoriques : ça s’appelle comme ça juste pour qu’on ait du mal à comprendre de quoi il s’agit :wink:), il y avait bien quelques bon cours (voire même des cours brillants) mais presque exclusivement magistraux.

parenthèses : j’ai un peu du mal avec la technique du forum… Comment je fais pour aller chercher une citation d’un omaxonaute et l’insérer dans un article ou dans un commentaire ? En attendant de l’aide un copier-coller fera l’affaire.

j’ai retenu ce passage de ton message, Yseult :

« J’avais vraiment hâte de voir ce qu’il allait nous proposer. Et bien, j’ai été très déçue, j’ai l’impression de n’avoir rien appris du tout lors de ce séminaire (le sujet était la tragédie classique du 17e siècle). Il a passé son temps à nous demander nos impressions sur telle ou telle pièce: chose à laquelle nous ne sommes absolument pas habitués en France, on attend des profs qu’ils nous apprennent quelque chose, pas qu’ils nous fassent parler. Il nous a dit à la fin du séminaire (qui a duré 6 mois, en plus c’était à 8 heures du matin, je me suis endormie pas mal de fois pendant qu’un étudiant zélé racontait pour la centième fois à quelle point Phèdre était une conne: ça fait bien avancer l’affaire!) qu’il avait toujours du mal avec les étudiants français, que nous étions trop passifs…
J’avoue qu’il m’a énervée à faire l’apologie du système américain, heureusement une copine m’a retenue sinon j’aurais pu être désagréable! Si le prof n’est qu’un « animateur de débat », pour moi il ne sert à rien du tout. Un prof, ça nous enseigne quelque chose, ça nous guide et ensuite, on peut parler, on fait alors des exposés, on rend des dissertations, etc… »

Sans doute parce que je suis française aussi, je suis assez d’accord avec toi. C’est vrai que les cours où l’on peut participer sont intéressants, mais à condition que les intervenants aient quelque chose d’intéressant à dire. Cela suppose donc qu’ils arrivent en sachant de ils vont parler. C’est peut-être là que se situe la principale différence. Dans un cas l’on vient chercher de la connaissance sur ce que l’on ne connaît pas et le travail personnel se fait APRES le cours, où l’on cherche individuellement à approfondir les nouvelles connaissances ; dans l’autre cas le travail d’acquisition des connaissances et de réflexion s’est fait (ou devrait avoir été fait / hätte gemacht werden müssen -miam ! du subjonctif 2 passé à la voix passive avec un verbe de modalité :heart: - AVANT le cours et l’on vient mettre en commun et affiner son analyse personnelle. Mais même dans ce deuxième cas, le prof, tout modérateur qu’il est, ne peut pas faire l’économie au moins d’une synthèse et d’éclairages supplémentaires sur la question traitée. Là, je fais plutôt référence à des cours de littérature, sur un livre, un auteur ou un concept.

Comme mon message est déjà long et que je ne suis pas sûre de ne pas m’être un peu embrouillée, je parlerai peut-être une autre fois de mon état d’esprit après mon retour d’Allemagne.

Cela dit, pour en revenir à ton cours de littérature, tu ne penses pas que Phèdre était vraiment un peu conne ? :smiley: :smiley: :smiley:

Oui, j’ai oublie de preciser une chose importante : je suis en ‹ undergraduate › (en dessous de la Licence). Il y a un systeme different pour les ‹ graduate › bien sur (et je ne sais pas bien comment ca fonctionne).

Et 6 cours c’est vraiment le maximum dans mon universite (ca, c’est pour les ‹ undergraduate › ; les ‹ graduate › ont seulement 4 cours, car ils preparent des memoires, theses etc). Ce n’est pas du tout reserve aux etudiants etrangers : tous les etudiants doivent s’enregistrer via Internet pendant les grandes vacances et on ne peut pas ajouter + de 6 cours. J’etais d’ailleurs bien embetee, car j’avais choisi beaucoup + de cours !!! :unamused:
Il faut preciser que ca peut etre des cours de 3h ou des cours d’1h 3 fois par semaine par exemple.

J’ai aussi remarque que les profs americains privilegiaient les discussions, la participation, la spontaneite etc. Je m’attendais a avoir des vrais cours avec des notes a prendre, mais ce n’est pas du tout le cas. J’ai eu un cours de politique ou chaque eleve donnait son avis sur tel ou tel sujet, et ca finissait parfois en dispute ! :open_mouth: Mais comme je prends surtout des cours de langues etrangeres, je trouve ca plutot bien comme systeme finalement. :slight_smile: D’ailleurs, la participation compte souvent pour 10% de la note finale.

En opposition, en France(ou du moins dans ma fac), certains cours se transforment en heure de script(et pourtant c’est fac de langue).
On écris en grammaire(logique encore), civilisation(la encore un peu logique), mais aussi en pratique de la langue(un peu contradictoire, même si on peut considerer l’écrit comme une pratique).
Par conséquent, en license, ceux qui ne partent pas à l’étranger se retrouvent avec un super niveau ecrit, mais sont incapable d’alligner une phrase simple entre potes, ou alors c’est pas spontanée.

Niveau du rapport prof éléve dans ma fac, vu qu’on est une petite structure, les profs restent un peu pour parler à la fin du cours, mais il est impensable de tutoyer un prof, c’est trés mal vu.

Au niveau de la difference avec les allemands, je pense surtout que c’est par rapport à l’image du prof, souvent vu comme quelqu’un qui nous oblige à faire qqch, et avec qui on a un certain rapport de force. En allemagne ça doit étre different cette image.

Euhh rapport de force, c’est un peu fort, non?

Le prof est quelqu’un qui va t’évaluer, voila pourquoi une certaine distance est nécessaire.
Pour moi, il a toujours été impensable de tutoyer mes professeurs.
Je vouvoie mes élèves (de seconde), je ne parviens pas à les tutoyer, ça ne me vient pas. En tant que jeune professeur, j’ai aussi beaucoup de mal à tutoyer mes collègues plus âgés (c’est-à-dire tous mes collègues), je dois me faire violence pour sortir le « tu » ; au fond de moi, je suis encore un peu élève.

Salut Yseult et merci aussi pour ta réponse à ma présentation. Pour répondre à ta question, je suis prof en collège et je précise cela car cela me semble en rapport avec ce topic ci.

Je ne crois pas que l’on puisse comparer les relations profs/élèves à l’université, au lycée, au collège et à l’école primaire. Il me semble que plus les élèves avancent en âge, plus le dialogue devrait pouvoir s’installer. Ne serait-ce (je pense là à l’université) que parce que l’enseignement est choisi par l’étudiant et non plus imposé par l’institution. On devrait donc pouvoir partir du principe que, plus motivé, l’étudiant a davantage de connaissances et de réflexion sur les sujets dont il est question et davantage de choses intéressantes à apporter au débat, non ?

Mais le tutoiement ne me semble pas non plus être la meilleure preuve de ce dialogue car de même qu’il existe différentes mentalités d’élèves il existe différentes mentalités de profs et si le tutoiement est parfois une volonté de permettre un débat ouvert où l’on donne le signal que toutes les paroles ont une valeur équivalente, y compris celle du prof, cela peut être aussi parfois une « coquille vide » à tendance démagogique (dans le genre : voyez comme je suis cool !)

Cela dit, je crois aussi que notre enseignement en France est plus directif et contraint davantage les élèves. Mais je pense que cette attitude se retrouve plus largement dans toute la société. Les parents laissent-ils beaucoup d’autonomie à leurs enfants ?

Moien Yseult

:laughing: :laughing:
:wink:

Franchement, j’ai des souvenirs de certains prof. de l’IEP… on aurait vraiment pu croire qu’ils étaient nés prof…
Pourquoi ?
Parce que je ne me souviens pas qu’il y en ait eu UN SEUL qui nous ait dit un jour : « oui, je comprend les problèmes que vous avez à comprendre tel ou tel sujet » ou « je comprend les questions que vous vous posez, car je me posais les mêmes questions à votre âge quand j’étais moi-même étudiant ». Jamais. Et quand je te dis jamais, c’est vraiment jamais. Alors que c’est l’inverse chez la plupart des prof. allemands que j’ai pu recontrer durant mes études ou il y a quelques années à Trier).

C’était même pire encore à l’IEP : certaines prof. se prenaient pour des demi-dieux : il fallait croire et apprendre tout ce qu’ils nous racontaient sans discuter, car EUX savaient (il fallait comprendre par là : NOUS, les étudiants, nous ne savions rien bien sûr…).
Et si je me souviens des 2 ou 3 séminaires auxquelles nous avons assisté à la faculté de droit (en plus des cours à l’IEP), les profs de fac étaient pareils : imbus d’eux-mêmes, transpirant un sentiment de supériorité à faire vomir…

Je connais également très mal comment ça se passe dans les universités en France (nous étions à l’IEP :wink:).

C’est vraiment intéressant ce que tu dis là.

Ca semblerait confirmer le souvenir que j’ai gardé quand j’observais les étudiants autour de moi : ne surtout jamais discuter avec le prof… apprendre le cours du prof car c’est la seule garantie d’avoir une bonne note à l’examen…

Je trouve ça catastrophique pour l’apprentissage des étudiants. C’est pas comme ça que les étudiants apprennent à réfléchir par eux-mêmes, si on ne les amènent jamais à discuter (voire à remettre en question) les avis ou les théories des profs.

J’ai même un souvenir amer à ce sujet : en économie politique, un sujet qui, à l’époque, me passionnait, je posais souvent des questions en cours. Bizarrement, aulieu de se réjouir, le prof. était de plus en plus agacé que moi et quelques autres étudiants nous posions des questions. Au bout de plusieurs semaines, quand il a commencé à avoir peur qu’on remette en cause sa façon de nous enseigner l’économie politique, il a carrément usé d’une explication foireuse pour stoper toutes les questions et les discussions avec lui. J’ai voulu aller le voir, avec quelques camarades de cours, pour lui dire qu’on était étonné de sa décision et qu’on aurait bien voulu comprendre pourquoi (n’oublions pas que nous étions à l’IEP, autrement dit, il y avait parmi nous des futurs responsables politiques, donc qui devaient connaitre sur le bout des doigts toutes ces questions d’économie politique). Eh bien, notre délégué nous a chaudement recommandé de ne surtout pas aller voir le prof. Pire : il nous a dit : « vous savez, c’est comme ça en France, parfois il vaut mieux ne pas discuter et apprendre bêtement le cours du prof. par coeur ». Résultat des courses : j’ai appris bêtement son cours par coeur, et je m’en suis sorti lors de l’examen. Je ne sais pas si tu me croiras, mais c’est une des épreuves/notes dont je suis le moins fier. Parce que apprendre quelque chose par coeur sans réfléchir, pour moi c’est stupide, surtout quand c’est au niveau des études supérieures. Encore à la limite, à l’école primaire, je veux bien, mais là c’est, à ce niveau-là, c’est stupide. Ca ne fait que créer des cancres qui recracheront toute leur vie ce qu’on leur fait croire à droite et à gauche, et non pas des citoyens responsables et autonomes (dans leur réflexion, etc).

Oui je pense aussi qu’il est très dur de sortir d’un tel système d’éducation, surtout quand on voit que ce système d’éducation est ainsi fait qu’il ne tolère pas vraiment la discussion… Combien de fois ai-je entendu des horreurs du genre : « Fais ce que je te dis et ne discutes pas. » Mon dieu, quand je pense que c’est des choses que j’ai entendu de nombreuses fois, que ce soit dans la bouche de prof. français, dans la bouche de parents… brrrr ça me fait froid dans le dos, rien que d’y penser.