Bonjour à tous !
J’apprends l’allemand dans une école privée à Kehl depuis maintenant 4 mois et j’ai atteint le niveau A2.2. Je souhaite continuer le plus loin possible, c’est à dire jusqu’au C1.
Contrairement aux autres personnes de ma classe j’ai une aide de taille: mon conjoint est allemand.
Cependant depuis peu je me retrouve face à un problème de compréhension de la langue étant donné qu’à la maison sa famille ne parle que le dialecte, en dehors de la maison c’est pareil… Le Hochdeutsch que j’apprends à l’école est celui qui me servira plus tard au travail, qui est parlé à la télé, à la radio, celui que tout le monde comprend… Mais au final que personne ne parle… Et je trouve ça très agaçant et très frustrant ! Parfois j’ai l’impression d’apprendre pour que dalle ! Et je ne comprends pas pourquoi chaque village parle sont propre dialecte, c’est créer des soucis pour rien. Au final à l’école les enfants doivent ré-apprendre l’allemand, les déclinaisons, le genre des mots… Je ne comprends vraiment pas, je fais limite un blocage.
Au final dans les conversations je décroche très rapidement et je n’essaye même plus de me forcer à comprendre des fois, ca me désespère
Le problème c’est que dans l’apprentissage d’une langue il y a dans un premier temps l’écoute qui est très importante et qui permet ensuite de « mimer » les natifs et enfin d’avoir le déclic et de commencer à parler dans la nouvelle langue. Sauf que moi l’écoute est complètement biaisée avec le dialecte et je n’arrive pas à me forcer à sortir des phrases en allemand « scolaire » avec ma famille…
Enfin voilà je souhaite savoir si quelqu’un a vécu la même chose ? Je souhaiterais me « débloquer » et savoir quelle est la meilleure technique à adopter dans cette situation
Merci de votre aide !
Du calme, tout va bien, c’est normal et ça va bien se passer.
Le dialecte de Kehl, ça doit pas être trop violent pour des Allemands. C’est juste difficile dans la situation d’apprentissage. Le fait d’apprendre un mélange dialecte/hochdeutsch n’est pas dramatique, il n’y a aucun complexe à colorer sa langue d’une tonalité locale en Allemagne, au contraire. Donc tu fais ton petit mélange et tu ne dramatises pas car avec le temps, la distinction sera de plus en plus nette au fur et à mesure que tu prendras de l’assurance en allemand en général.
Continue tes efforts, car le dialecte, c’est aussi de l’allemand. Prends tout. Le déblocage dont tu parles, c’est une question de temps et d’intensité du rapport à la langue. Une rapport intime au dialecte, c’est aussi un rapport à la langue allemande. Lis beaucoup car cela te fait répéter du haut allemand, et pour l’allemand parlé, la coloration dialectale de ton allemand sera ce qu’elle est, elle aura au moins le mérite d’être authentique.
Je garde une coloration très nettement du nord dans mon allemand, même si j’habite en Suisse ou à la frontière suisse depuis dix ans. C’est important pour moi. Que les gens autour de moi prononcent ceci ou cela autrement, c’est leur problème. Que l’allemand scolaire soit parfois différent, et alors ? L’essentiel, c’est que tu n’importes pas de France en Allemagne la terrible habitude de dénigrer les formes langagières non-normées.
Elie, je n’aurais pas dit mieux.
Elie a tout dit. Ne t’inquiète pas, tout ira bien. Ne désespère pas.
Et encore, à Kehl, faut pas se plaindre. C’est sur le Rhin supérieur ou dans le Wurtemberg que ça commence à devenir coton… Mais face à Strasbourg, c’est tellement délayé…
Merci pour vos réponses !
Alors je suis à l’école à Kehl mais j’habite à 20km au sud de Freiburg dans un petit village avec mon conjoint et sa famille. Ok j’espère que c’est une question de temps car vraiment je ne comprend que 30% des conversations alors que quand ils me parlent comme j’apprends à l’école je comprend facilement 80% de ce qu’ils disent.
Du coup je suis censée m’y intéresser de plus prêt ? J’ai déjà essayé et quand j’ai vu qu’ils ne prononçaient même pas der die das et les déclinaisons je les ai pris pour des fous
D’ailleurs il m’est arrivé une fois de prononcer un mot à l’école comme je l’entend à la maison et je me suis fait directement reprendre par la prof !
Tout à fait d’accord avec les réponses précédentes. C’est une question de temps et d’habitude. On a tous plus ou moins tous , à des degrés différents une coloration dialectale dans notre allemand standard.
Ne te fais pas de souci .
Je suis d’accord avec les autres, mais j’ajoute que ta belle-famille pourrait quand même faire un petit effort pour te parler un minimum en Hochdeutsch, ce serait sympa ! Tu pourrais peut-être en toucher un mot à ta moitié, qui pourrait à son tour amener la chose avec tact…
Sonka, tu as raison. Sauf qu’il y a des gens véritablement incapables de diglossie…
… et que l’on risque face à un étranger de tomber dans l’excès contraire en croyant bien faire, comme avec un petit enfant, avec du petit nègre, du genre « Du verstehen? ».
Il faut bien voir le dialecte comme un élément d’intégration et d’acceptation dans un milieu, ce qui semble être le cas en l’occurrence. Il peut être aussi un instrument de rejet de l’étranger. Mais en ce qui concerne la diglossie dialecte/langue standard, la langue standard est souvent perçue comme la langue de l’administration, un peu comme un costume des dimanches où l’on est engoncé et mal à l’aise, tandis que le dialecte est la tenue de travail au quotidien.
Pour ma part, j’ai su très tôt faire la différence entre le français, langue de l’école et langue nationale, et le dialecte, langue de la vie du quotidien extra-scolaire. Mon frère, lui, n’y a pas réussi, et le français a fini par s’imposer aussi à la maison, ce qui était un cas très fréquent à l’époque en Alsace, et qui explique le déclin du dialecte parlé en famille, « pour ne pas embrouiller le gosse ». J’étais plus attiré par la culture germanique, mon frère par la culture française. Pour les études, j’ai opté tout naturellement pour l’Allemagne et dépendances, mon frère a fait ses études en France de l’intérieur (Bourgogne).
Honnêtement, je crains fort que la famille de ton conjoint te permette de trouver du travail, donc il vaut mieux privilégier l’allemand standard. En plus, même s’ils parlent leur dialecte entre eux, rien ne leur empêcherait de te parler en allemand standard pour t’intégrer à leur conversation. Ils ont été à l’école ces gens-là, non ?. C’est déjà bien que tu apprennes l’allemand standard, et tu dois savoir te débrouiller un peu dans cette langue non? Alors je pense qu’eux aussi pourraient faire des efforts…Certes tu peux apprendre leur dialecte, mais l’allemand standard doit rester ta priorité et je pense que l’effort doit être dans les deux sens, d’autant plus que tu ne leur demandes pas d’apprendre le français !!!
Je vais te citer ce que des inconnus bavarois (bilingues : allemand standard, bavarois) lors d’une fête locale m’ont dit "on te parle en allemand parce que t’es une française sympa et qu’on veut bavarder avec toi, sinon on aurait continuer à se parler entre nous. Alors ce que des inconnus sympathiques peuvent faire, des gens de ton entourage à plus forte raison peuvent le faire aussi.
Voilà ce que j’en pense.
Un autre élément , que j’ai eu l’occasion de constater parfois. Comme dit le proverbe français : « chassez le naturel , il revient au galop. »
J’ai déjà vu des dialectophones faire des efforts pour s’exprimer dans la langue standard ( ici le Hochdeutsch) en présence de non-dialectophones et , au cours de la conversation, inconsciemment revenir progressivement à leur façon de s’exprimer à eux.Rien de plus naturel , me semble-t-il.
Oui, vous avez tous plus ou moins raison. Je disais ça parce que la famille de ma corrès m’a toujours parlé (plus ou moins) en Hochdeutsch, mais il n’y a que quelques années que je me suis rendue compte que ça leur demandait un effort (pas surhumain, mais un effort), en chopant au vol des remarques de l’un ou de l’autre disant « ah, mais parle pas badois avec Sophie » ou ce genre de chose. Et je disais ci-dessus « plus ou moins » parce que c’est sûr qu’il y a toujours un accent marqué, toujours des mots de dialecte qui se glissent dans la conversation… Mais ça ne gêne pas la compréhension ni l’apprentissage tant que ce n’est pas 100% dialecte. Les grands-parents m’ont toujours parlé le dialecte et ça ne m’a pas empêchée de communiquer avec eux parce qu’il y avait une vraie sympathie et envie de communiquer, mais aussi, il faut le reconnaître, parce que ça n’avait aucune importance si je ne comprenais que 10% de ce qu’ils disaient.
Ce que tu dis sur le petit nègre, Andergassen, est vrai, mais heureusement qu’on n’est pas toujours obligé de parler petit nègre pour s’adapter à ses interlocuteurs. Dans le sens inverse, bien qu’on n’ait pas de dialecte chez nous, mes parents ont toujours fait l’effort de parler lentement à mes corrès, ou à mon chéri, à ma belle-famille, sans parler petit nègre pour autant. Et en s’adaptant à la progression de la personne : ils continuent de parler lentement et articulé à mes beaux-parents, plus du tout à mon mari.
Blondy est de niveau A2, donc pour elle, la moindre variation dans la langue est du dialecte et est déroutante. Je ne veux pas affirmer que Kehl est la Hanovre du sud, mais il y a tellement pire que le Ortenau pour le dialecte ! Il se peut que la famille en question parle une badois pitoresque, mais même ça, de nos jours, c’est relativement gérable pour des germanistes de B2/C1/C2. Dans la frange sud du Bad, c’est pratiquement comme en Suisse avec une mélodie particulière, dès qu’on monte un peu dans la Forêt Noire, on passe au souabe des hauteurs relativement ardu, et en passant Karlsruhe, on passe dans le domaine rhénan avec un accent très marqué.
Je crois que les problèmes de Blondy sont liés à son niveau A2, pas à la difficulté du dialecte local en particulier. Pour le coup, il y a d’autres coins où même les Allemands de passage ont du mal à se faire l’oreille. Un Hambourgeois en Autriche souffre le martyr, un Badois en Saxe devient fou, un Mecklenbourgeois dans la Sarre sombre dans le désespoir etc. Alors même si on finit par y arriver, le fit de ne pas avoir un haut-allemand très solide transforme vite les collines en contreforts himalayens, métaphoriquement parlant.
Une de mes amies japonaises parfaitement francophone est assez décue à ce propos, souhaitent que ses enfants maitrisent les trois langues faisant partie de leur culture : le français (ils sont nés en France et ont vécu jusqu’ici en France), le japonais et l’allemand. Son mari est allemand mais suite à une grave maladie, il ne peut plus trop parler alors elle s’est tournée vers les parents de son mari. Le problème est que chez ses beaux parents, on ne parle que le dialecte. Ses enfants comprennent bien mais elle ne peut compter ni sur son mari ni sur ses beaux-parents pour que ses enfants maitrisent la langue allemande. Heureusement lorsqu’ elle enseignait le japonais dans une université française et était en contact avec les amis allemands de son mari. Mais vu la précarité des emplois des enseignants chercheurs en France, elle est retournée avec toute sa famille au Japon. Et donc , les occasions de parler allemand pour ses enfants se sont raréfiées.
Les langues standards ont l’avantage de permettre à une personne de travailler partout au sein d’un même pays, et mis à part des emplois locaux très ciblés, je me demande quelle perspective s’offre à une personne maitrisant seulement des langues régionales. Autant je peux comprendre que de nos jours, en 2016 une personne âgée peu scolarisée ait des problèmes avec la langue standard autant pour des personnes inscrits dans le monde urbain du travail actuel, cela me semble être un grave handicap;.
Pour moi les langues régionales ne peuvent être un enrichissement que si la langue nationale est aussi parfaitement acquise sinon cela conduit à un repli sur soi même, non plus au sein d’un pays mais dans un espace encore plus limité… on se retrouve dans un pays où les gens mettent en avant le régionalisme et ont du mal avec leur langue nationale, cela justifie d’autant mieux que les Étrangers préfèrent apprendre l’anglais international plutôt que la langue unifiée du pays.
Mais bon dans les DOM français, comme la Guadeloupe et la Martinique, et je cite les DOM parce qu’ils sont très loin de la France métropolitaine, même si les gens parlent le créole, ils n’ont aucun problème à s’exprimer dans un bon français et en retirent souvent une grande fierté : … Là est pour moi la richesse et non l’exclusion.
Après que des mots de dialecte se glissent dans la conversation, ce n’est pas du tout un problème
Bonjour à tous et merci pour vos réponses ! Alors souvent ils me disent « allez maintenant on parle allemand ! » Parce qu’ils voient bien qu’aucun mot ne sors de ma bouche. Et ils commencent en Hochdeutsch pendant quelques minutes, je suis contente je comprends pas mal et au final, le téléphone qui sonne, quelqu’un d’autre qui se joint à la conversation ou bien une conversation entre 2 personnes en face de moi, et puis le dialecte reviens automatiquement sans qu’ils n’aient le temps d’y penser !
Par exemple la dernière fois on a voulu jouer à un jeu comme le « Taboo » où on doit expliquer un mot pour le faire deviner aux autres en 1 minute. Et bien pour eux c’était un challenge pour la langue ! La mère de mon conjoint barbouillait et ne trouvait pas ses mots !
Alors au final ils font vraiment l’effort mais ça ne marche pas bien longtemps… Et quand on sort du cadre familial c’est même pas la peine d’y penser. Du coup j’ai un peu tendance à me braquer avec cette histoire de dialectes, je pensais vraiment qu’en apprenant l’allemand je faisais un pas de géant et enfin que tout coulerait de source, et bien non. Je voulais plus tard que mes enfants parlent français allemand et anglais, mais il y aura aussi cette histoire de dialecte, je n’ose même pas y penser
J’ai cette chance d’avoir un accès direct à l’allemand 24h/24 contrairement aux autres élèves de ma classe qui eux ont 3h de cours par jour et rentrent ensuite à Strasbourg. Tout le monde me dit que j’ai énormément de chance mais au final j’ai aussi l’impression de ne pas l’utiliser, et pourtant avec ça je pourrais avoir mon C1 haut la main ! Enfin c’est assez frustrant je dois dire.
Par exemple les mots qui se terminent en -ig et qui se prononcent comme « sonnig » « zwanzig », ils les prononcent vraiment . Alors ok c’est pas une grosse différence mais ça m’a vachement déstabilisé au tout début quand ma belle famille me disait que mon prof racontait des conneries et que ma prof me disait que ma belle famille parlait dialecte.
Sinon on n’habite pas en Ortenau mais un peu plus bas, à Riegel, je ne sais pas du coup où situer le dialecte, je sais que c’est différent de Kehl. Ma belle famille me dit qu’elle comprend très bien l’Alsacien, que c’est très proche de leur dialecte.
Du coup moi je continue d’avancer avec l’école et je commence B1.1 le 22.02 et je validerai le C1 en octobre. L’année prochaine en juin on emménage tous les 2 officiellement ensemble, du coup j’ai quand même un objectif de taille niveau langue et boulot.
Petite histoire racontée par ma belle famille: un homme est venu habiter dans leur village il ne parlait pas un mot d’allemand, après 2 ans il parlait avec tout le monde et maîtrisait très bien leur dialecte, il n’avait aucun problème à communiquer. Il a voulu faire le test officiel de niveau de langue en Mairie (il me semble que c’est le B2 pour la nationalité ?) et bien il ne l’a pas eu ! Parce qu’il ne comprend rien au Hochdeutsch ! Et franchement je veux tout l’opposé de ça ahah.
Au final que me conseillez vous de faire à ce stade-ci de mon apprentissage ? Parce qu’honnêtement je reste du coup bloquée sur de l’anglais. Est-ce que je dois vraiment tirer un trait sur l’anglais ?
Merci pour vos messages ça me rassure quand même vachement
Donc les intentions de ta future belle famille sont positives …Vu le ton de ton post précédent, j’avais cru que le dialecte était un obstacle, or ce n’est pas le cas… Il faut juste laisser le temps au temps, tu apprendras petit à petit le dialecte en leur contact sans négliger l’allemand standard
Et ils ont raison tes camarades de classe de dire que tu as de la chance, et ils ont tort de parler l’allemand que pendant leurs heures de cours. C’est le problème récurrent On n’est pas obligés d’apprendre l’allemand que lorsque l’on est en cours ou fait ses devoirs, et rien n’empêche de se parler allemand entre apprenants.
Je me souviens avoir bossé mon oral de civilisation allemande en parlant allemand avec une camarade étudiante dans le RER menant à la fac Nanterre. Et je me souviens de la tête lorsque les passagers nous entendaient, nous deux noires parlant allemand et de leur étonnement lorsqu’ils se rendaient compte que nous étions toutes deux françaises. Certes son mari était autrichien. On se moquait totalement de ce que les autres pouvaient penser, l’important c’était atteindre notre but et cela a été payant pour nous deux. Il n’y a pas besoin d’être allemand pour se parler allemand. Certes personne n’est là pour corriger les fautes, mais c’est toujours mieux que de ne pas parler du tout!!! De toute façon, les natifs ne corrigent pas systématiquement les erreurs sinon cela coupe la conversation. D’ailleurs ils en font aussi eux-même comme nous faisons des erreurs en français.
De plus cela fait des années que j’écoute des livres audio allemands de tout genre pour le plaisir , du coût même les Allemands sont étonnés de la richesse de mon vocabulaire et de la fluidité de mon expression. Cela pose des problèmes à mon mari, car ils croient tous qu’il est allemand et que nous vivons en Allemagne… Alors naturellement ils veulent aussi s’adresser à lui, et hélas mon mari ne peut pas suivre.
Je ne leur en veux pas c’est assez logique de lier au fait qu’une femme noire francophone parlant bien l’allemand soit mariée à un Allemand… Et bien non!!!
Sans compter la fierté de se retrouver dans la même classe que des personnes ayant passé de nombreuses années en Allemagne ou de personnes dont l’un des parents est Allemand pour le C2.
Il ne s’agit pas de vantardise de ma part, mais d’avoir réussi par mon seul investissement à atteindre le même niveau que d’autres personnes dites plus privilégiées.
Pourquoi devrais-tu te priver de l’anglais ??? Il y a un truc que j’ai fait dès le collège. A 14 ans en séjour scolaire à Rheinbach j’ai acheté pour la première fois
un livre d’apprentissage de la langue anglaise pour les collégiens allemands et un dictionnaire allemand-anglais… Et j’ai continué ainsi à privilégié ce genre de livres d’apprentissage pour maintenir deux langues au même niveau.
Merci pour les précisions sur la situation, Blondy. Plusieurs réactions pour ma part.
Déjà le Taboo. C’est bien pour l’ambiance familiale, mais c’est quand même pas le jeu idéal ni pour un apprenant en général, ni pour votre situation de diglossie en particulier. Je ne sais pas si tu as déjà joué à Taboo en français, mais si oui tu as peut-être remarqué que même quand tous les joueurs partagent la même langue maternelle, c’est loin d’être facile pour tout le monde. Selon ton aisance à l’oral et ton niveau d’éducation, surtout en matière littéraire, ça change beaucoup. Je suis très à l’aise dans ce genre de jeu, mais beaucoup de gens le sont moins, voire sont presque bloqués et arrivent à peine à sortir des mots (bien qu’on parle tous la même langue !) Si bien que même si j’adore ce genre de jeu, j’ai tendance à éviter quand je sais que les niveaux vont être trop déséquilibrés, parce c’est un peu humiliant pour les autres et pas très marrant non plus pour ceux qui gagnent tout le temps. Tout ça pour dire que la difficulté dans ce jeu peut provenir du dialecte, ou pas, ou être seulement renforcée par le dialecte. Ce serait peut-être mieux de commencer par jouer aux cartes, aux dames, que sais-je… Ou même des jeux de dessins, de mime, où la langue n’est pas le critère numéro un de réussite.
Ouais, bon, te focalise pas là-dessus. T’as plein d’autres choses à penser dans l’instant présent et d’ici là, de l’eau aura coulé sous les ponts.
Bon, là il faut être clair : ta belle-famille, sauf s’ils sont profs d’allemand (je suppose que non vu la situation ) n’est pas spécialement compétente pour t’expliquer la grammaire. Donc pour l’explication théorique, tu t’en tiens à ton prof (tout en opinant à la belle-famille si tu ne veux pas les vexer). Par contre, même si tu connais la théorie et qu’il faut la connaître, ça ne t’empêche pas de prononcer -ig comme tout le monde. C’est ce que tout le monde ici te dit depuis le début du sujet : qu’on a tous un allemand coloré de la région où on l’a appris, et ça n’a aucune importance.
Scuse-moi, j’ai loupé un wagon : qu’est-ce l’anglais vient faire là-dedans ?
Et bien en fait je suis très à l’aise en anglais et ma belle famille aussi (ouf!), et du coup depuis plus d’un an nous ne communiquons tous qu’en anglais, étant donné que mon niveau A2 ne me permet pas de dire tout ce que je souhaite exprimer, raconter des histoires… Et qu’avec le dialecte ben ça me retarde dans le fait de prendre part à des conversations en allemand. On me parle en allemand je comprend et je répond automatiquement en anglais.
Je suis censée arrêter ça tout de suite hein ?
Merci pour vos retours, ouai pour ce jeu on va passer et rester sur des choses plus simples, du coup je n’avais vraiment pas trouvé ca drôle !
Valdok j’ai bien aimé la petite histoire oui c’est sur rien ne les empêche de s’immerger dans l’allemand mais au final ils veulent « juste » valider leur C1 et rentrer en école de kiné, ils n’ont pas vraiment de lien spécial avec l’allemand ! Alors que moi chaque chapitre me permet de faire des liens avec la vie de tous les jours ! D’ailleurs ca s’en ressent sur mon vocabulaire
Si tu utilises l’anglais par peur du dialecte, tu arrêtes tout de suite.
Ensuite, il faut clarifier : s’arranger avec le dialecte, ça ne veut pas dire apprendre le dialecte à la place du haute allemand. Surtout pas. Il faut apprendre à comprendre le dialecte et parler en haut allemand. Pour cela, il faut lire et écouter dans les médias de l’allemand standard assez intensivement pour renforcer son propre niveau avant d’affronter les dialectophones.
Visiblement, la belle famile de Blondie parle un badois un peu rural. Ce n’est pas un dialecte simple. Donc Sonka a raison de parler de vraie diglossie. C’est toujours un beau bordel, la diglossie, et chacun fait comme il peut. Le but est de ne pas sous estimer deux choses contradictoires:
- Plus le haut allemand est solide, moins le dialecte empêche de progresser;
- Plus le contact avec les dialecte est intense, plus il perspire dans la langue standard autant qu’il l’entretient.
L’enjeu, c’est souvent le temps : il faut savoir passer du temps pour renforcer son haut allemand et ne pas cracher sur le temps d’exposition en dialecte non plus. Contradictoire, je sais. Mais en tenant bon assez longtemps, ça peut bien se passer. Le résultat « allemand coloré » est normal, mais il faut que cela reste raisonnable, sinon, on passe du côté dialectophone et on est de facto incompétent à l’écrit. Surtout que le badois diffère sensiblement de la langue standard.