Savez-vous que de nombreux germanophones ont immigrés au Canada, particulièrement dans la province de l’Alberta depuis 1880 ?
…/… En 1883, la première colonie allemande voit le jour à Pincher Creek et, six ans plus tard, cent familles allemandes s’installent à Medecine Hat. En 1892, la ligne de chemin de fer Calgary-Edmonton est achevée et de nombreux germanophones commencent à s’établir dans la région autour d’Edmonton. Beaucoup de germanophones des Alpes suisses s’installent dans les montagnes Rocheuses et trouvent du travail comme guides de montagnes.
Avant la Première Guerre mondiale, une personne sur dix en Alberta est germanophone, et les communautés de ces personnes tendent à être bien acceptées par les autres Albertains. Cependant, quand le Canada entre en guerre contre l’Allemagne en 1914, la discrimination contre les germanophones de l’Alberta se répand à large échelle. Beaucoup de travailleurs sont renvoyés, des Allemands dénaturalisés sont placés dans des camps d’internement, et les écoles et églises germanophones sont fermées. De nombreuses villes changent aussi leur nom en un nom qui sonne plus anglais. Calstadt devient Alderson et Düsseldorf devient Freedom.
L’immigration allemande au Canada commence à décliner dans les années 1950, et dans les années 1960 environ 1 pour cent de tous les immigrants sont germanophones.
Intéressant…on s’imagine trop souvent que le Canada et les USA ont été peuplé surtout d’ Anglais, Ecossais, Irlandais, Français, Italiens, mais les populations germanophones représentent une part considérable, méconnue des immigrants Outre-Atlantique.
On a évoqué le sujet pour les USA dans le forum je crois…
Selon le recensement de 2006, 128.000 personnes vivant au Canada utilisent l’allemand à la maison, soit 0.4% de la population. Moins que l’italien ou l’arabe. Ici
En Alberta, on trouve 84.505 personnes ayant l’allemand comme langue maternelle, soit 2.62% de la population. Devant le français, mais derrière l’anglais et le chinois. Ici
Ce recensement nous apprend aussi qu’en Alberta, 679.705 personnes se disent d’origine allemande, soit 20.9% de la population, juste derrière les descendants de nos amis anglais (27.2%).
(voir la paragraphe suivant sur la même page)
En réalité ils ne se sentent pas si délaissés que cela car une partie d’entre eux sont des Amishs (une secte issue du protestantisme) et leur nombre s’accroit très rapidement à cause d’un fort taux de natalité (huit enfants par famille) et à un nombre constamment croissant de nouveaux adeptes attirés par leur mode de vie très proche de la nature.
En moyenne la population Amish double tous les vingt ans ; de 1900 à 2008 ils sont passée de 5 000 à 227 000 (+ 4440 %). En Ontario, la seule communauté Amish en dehors des États-Unis d’Amérique s’accroît elle aussi très rapidement. Elle comptait 4 500 personnes en 2009, ce qui correspond à une augmentation de 96 % depuis 1992 (2 300 personnes).
Ils ne cherchent pas à s’assimiler et ils continuent à parler entre eux leur dialecte (comme je l’ai écrit dans un autre post).
Je tiens à souligner, pour finir qu’ils sont non violent (il refuse absolument tout service militaire) qu’ils n’utilisent aucuns moyens pour limiter les naissances, qu’ils ne fréquentent pas les hôpitaux modernes et qu’ils ne lisent que la bible (entre autres caractèristiques).
Toutefois je n’arrive pas à les différencier des mennonites (il semble que ce soit un peut la même chose) qui sont 1 203 995 répartis dans 63 pays.
Enfin il existe un nombre important de journaux de langue allemande au Canada et on y enseigne cette langue dans plusieurs provinces dont le Québec.
Pour éclairer la lanterne de fifititi:
Les Amish sont tous des mennonites (doctrine du réformateur Menno Simons), mais les mennonites ne sont pas tous des Amish.
Ils doivent leur nom à leur chef spirituel Jakob Amman…d’où Amish.
Une forte communauté, venue de Suisse était installée dans le Val d’Argent autour de la petite ville de Sainte Marie aux Mines. Ils constituaient une frange très conservatrice des ménnonites qui fit le grand saut, en raison de persécutions, et gagna le nouveau monde. Ils gardèrent là-bas leurs coutumes et leur façon de s’habiller du XVII- XVIIIème siècle.
Ils s’appellent eux-mêmes « anabaptistes » ou « rebaptiseurs » car ils refusent le baptême des enfants, considérant que l’adhésion à leur foi doit être un acte d’adultes responsables.
Comme déjà dit, ils sont pacifistes, refusent donc de porter l’uniforme,refusent toute fonction d’autorité (maires, conseillers ) n’ont pas vraiment de hiérarchie.
Merci à tous les deux… je savais ce qu’étaient les Amish… j’ai vu, comme tout le monde, le film Witness c’est ce film qui m’a fait me renseigner sur cette population si particulière, qui parait si stricte, et si attachée à ses coutumes, et au refus du monde moderne…
mais je n’avais pas saisi que les « allemands d’alberta » était une population d’Amish
Aucun intérêt à réinventer l’orthographe allemande alors qu’elle est très bien comme elle est. De même que les Amisch parle un dialect pas plus éloigné du Hochdeutsch que l’Allemand lambda. Tous les ménnonites parlent (une sorte d’) allemand, ils sont trop analphabètes et trop incultes pour l’écrire.
Quelle est la part des Amishs dans la population germanophone de l’Alberta?
Ca m’étonnait aussi que des migrants germanophones aient pu maintenir au fil du temps, la pratique de leur langue d’origine dans un monde anglophone ultra-majoritaire…
Sinon, d’accord que les Amishs soient « féconds », mais question peut-être « idiote »: comme il s’agit d’une communauté « fermée », ils n’ont pas de problème de consanguinité à force? ou tolèrent-ils des élements « extérieurs » à venir les rejoindre?
Tu as raison. Elle est assurément très faible. Mais il ne faut pas oublier que l’Alberta est une province immense où existent de nombreuses communautés rurales.
De plus les Amishs ne possèdent pas de télés, radios, Internet etc… Le savoir dispensé dans les écoles ne comprend pas l’apprentissage de l’anglais et se limite aux métiers directement utiles à la communauté. Seul le chef de famille parle anglais et seul il décide des contactes avec les étrangers.
Tu as raison d’évoquer cette question qui n’est pas du tout idiote. Il s’agit en effet d’un grave problème qui peut avoir de nombreuses conséquences génétiques. Le brassage des gènes est en effet indispensable à toute communauté humaine ou animale et c’est d’ailleurs l’une des principales raisons de l’existence de la reproduction sexuée.
La pratique de l’exogamie est une question de survie pour l’espèce humaine. Sans doute font t’ils appel à des étrangers qui partagent les même idées qu’eux, par exemple une autre communauté Amish éloignée pour permettre ce brassage.
A terme les problèmes liés à la consanguinité sont insurmontables (mais je ne sais pas au bout de combien de générations).
question bête concernant aussi ce problème de consanguinité.
n’est-il pas possible pour une personne externe aux amish de part sa naissance, d’intégrer malgré tout une communauté amish ? un peu comme on intègre un couvent, un monastère ?
pour le peu que je sais de cette communauté, ils vivent sur eux mêmes mais ne refusent pas les étrangers.
Si les « étrangers » adoptent leur mode de vie, ils peuvent peut être intégrer la communauté,… cela fait du sang neuf, et limite la consanguinité si les « apports d’étrangers aux amishs » se font régulièrement…
Cet extrait de l’article wiki peut d’une certaine façon répondre à la question concernant la consanguinité et l’endogamie:
"Le nombre total d’Amish de l’ancien Ordre est de 227 000 en 2008 alors que la communauté ne comptait que 123 000 membres en 1992 la population a donc doublé en seize ans.
Ce phénomène est dû à une forte natalité (huit enfants par famille en moyenne), et à un nombre constamment croissant de nouveaux adeptes de ce mode de vie.
En moyenne la population Amish double tous les vingt ans ; de 1900 à 2008 la population Amish est passée de 5 000 à 227 000 (+ 4440 %)[2]. En Ontario, la seule communauté Amish en dehors des États-Unis d’Amérique s’accroît elle aussi très rapidement. Elle comptait 4 500 personnes en 2009, ce qui correspond à une augmentation de 96 % depuis 1992 (2 300 personnes).
De plus, durant la période (1992-2008) les Amish se sont établis dans sept nouveaux états : Arkansas, Colorado, Maine, Mississipi, Nebraska, Washington et Virginie-Occidentale[2]."
Si vous parlez anglais, ne passez pas à coté de la parodie de Gangsta’s paradise de Coolio revue et corrigée par Al Yankovic pour devenir Amish paradise