L’Allemagne de Merkel/Schäuble et la question grecque

Revu ce matin une rediff de "C dans l’air " ( La 5) portant sur le sujet du fil : ( à 51 : 40 , un portrait de Schäuble qui montre bien le personnage tel qu’il est.)
http://www.france5.fr/emissions/c-dans-l-air/videos/grece_10-07-2015_830189

Oui c’est un petit rappel intéressant sur le parcours du personnage (un bémol cependant sur la tonalité générale de cette émission que je ne regarde plus depuis des années : trop orientée et toujours les mêmes invités et du même bord).

Sinon aujourd’hui, vu dans la Tribune, que « début juillet, un sondage créditait Schäuble de 72% d’Allemands de satisfaits. » Comment un tel score est-il possible pour un tel personnage ? Est-ce 72% de lecteurs de Bild ? ou des gens qui n’ont que la télé comme source d’infos ? ou bien … ?

latribune.fr/economie/union- … 92925.html

et un bon texte sur le sujet (« la leçon grecque ») sur le site des Economistes Atterrés :

atterres.org/article/la-le%C3%A7on-grecque

72%, c’est le résultat de la désinformation. Diablement efficace, et pas que dans le Bild Zeitung. Le credo ultralibéral est omniprésent dans les médias. Seule voix discordante, Sarah Wagenknecht.

Une lueur d’espoir ? :mrgreen:
lemonde.fr/europe/article/20 … _3214.html
Bon, si je comprends bien, c’est plus du blabla qu’autre chose (faire le buzz…)

Au contraire, Merkel ne peut pas trop se permettre une telle démission. Il force à garder la ligne dure alors que les voix plus raisonnables et plus compétentes se font entendre. Merkel a dit au Bundestag le contraire de ce qu’elle déclarait trois jours auparavant devant les Grecs… le double discours pour rassembler en politique interne ne devant pas empêcher de faire tomber le gouvernement grec. Car maintenant, c’est la CDU contre le reste du monde. Et la CDU ne doute pas un instant ni d’avoir raison, ni de gagner. La CDU dans toute sa splendeur, quoi. C’était pareil sous Kohl.

Quand un ancien chef du FMI suggère avec une ironie mordante que c’est peut-être l’Allemagne qui devrait sortir de la zone euro plutôt que la Grèce ; D-exit ou bien Grexit ?

http://sans-langue-de-bois.eklablog.fr/l-economiste-ashoka-mody-ancien-directeur-adjoint-du-departement-europ-a117421680

Peut-être que oui dans un sens!!! Au moins cela renverrait tout le monde a ses responsabilités plutôt que de se cacher derrière l’Allemagne

Si on aime lire Lordon, sa dernière contribution sur le sujet Euro et Grèce (et les autres pays) - article du 18/7 :

blog.mondediplo.net/2015-07-18-L … construire

Valdok, vous avez écrit, il y a quelque temps, à propos de la remise de la dette de guerre allemande :

« Ou dans ce cas il faudrait faire le compte de ce que chaque pays ou continent doit aux autres pour les dommages subis et je ne suis pas si sûre que beaucoup de pays européens même la Grèce d’ailleurs en sortiraient indemnes. »

Il me semble que la question avait déjà été portée sur le tapis, en 1974, après la chute de la dictature des colonels et la crise chypriote, lors des négociations de la Grèce pour sa candidature à la CEE. Il se disait alors en Grèce que Constantin Karamanlis, avait renoncé à exiger des dédommagements de guerre, en contrepartie d’une procédure rapide d’adhésion. Le chancelier Helmut Schmidt n’aurait pas été favorable à une adhésion contrairement à Valéry Giscard d’Estaing, qui la soutenait. L’adhésion de la Grèce est finalement devenue effective le 1er janvier 1981, essentiellement pour des raisons géopolitiques et on n’a plus entendu parler de dettes de guerre jusqu’à Tsipras, en 2015. Les gouvernements de droite n’ont jamais soulevé la question de la dette allemande. Et une majorité de la population grecque, très germanophile, malgré les apparences, ne considère pas cet argument comme très sérieux. Je crois avoir lu l’année dernière dans les journaux grecs, qu’un couple d’Allemands s’est présenté spontanément à la mairie du village crétois où ils passaient ses vacances depuis des décennies pour payer leur dû, calculé au prorata !
Il faut savoir que l’occupation et la répression nazie avaient été particulièrement brutales en Grèce, plus de 300 000 personnes sont mortes de faim, les réserves d’or de la Banque de Grèce ont été pillées. Le mouvement de résistance a été un des plus actifs de l’Europe occupée et comptait surtout des communistes dans ses rangs. A la libération en 1944, les communistes se sont ainsi dire fait usurper le pouvoir (pour de multiples raisons, Yalta, raisons internes etc.) et il s’en est suivi une guerre civile qui a duré jusqu’en 1949.
Tsipras provient de la jeunesse communiste et les frustrations et les schémas de pensées perdurent jusqu’à nos jours.
La Grèce s’en sort indemne, au moins sur ce plan là, elle a été une victime à part entière.
Et comme dit ElieDeLeuze, la dette en allemand, c’est grave. Pour cause, cela s’appelle « die Schuld, die Schulden », mot polysémique, chargé de sens (responsabilité, faute, dette, pour les non-germanistes). "Und vergib uns unsere Schuld, wie auch wir vergeben unseren Schuldigern.“ (Matthäus 6,12), peut-on lire dans le « Vaterunser » (Notre Père).
Voilà, je vais m’arrêter là pour la question grecque.
Amicalement.
Eleanor

ah non, les posts en double, c’est pas possible. Il faut décider dans quel fil tu veux faire cette réponse et t’y tenir. A la limite, tu donnes le lien dans l’autre fil si le rapport te parait urgent, mais pas plus.

Oops, désolée, ElieDeLeuze, pour le double post ! Je me suis mélangée les pinceaux, entre sauvegarde de brouillon et envoi.
Il n’y a pas urgence non plus !

Non tu as raison, il n’y a pas urgence. Et personnellement j’ai senti un chahut bienveillant de la par d’ElieDeleuze.

Pour en revenir à la dette grecque oui je réitère mes propos sur le remboursement des dettes de guerre, sans parler du pillage des richesses d’autres pays engendrées par la colonisation ou pour sombrer dans l’horreur les génocides. Donc il y a un moment où il faut arrêter de tourner le passé à son avantage alors que sur ce plan aucun manichéisme à l’échelle de ce que l’on appelle à présent un pays " n’est possible - …

Enfin je ne suis pas historienne mais quel pays n’a pas bâti son histoire par les guerres, le pillage et les massacres et même en opprimant les gens en son propre sein. Certes cela ne veut pas dire qu’il faut oublier ou excuser, mais il ne faut pas confondre les problèmes. La dette grecque ne concerne pas seulement l’État Allemand mais toute l’Union Européenne. De plus en acceptant la candidature de la Grèce, les pays de l’Union savaient déjà à quoi s’attendre quant à la situation de ce pays. La Grèce dans l’Union avait un aspect symbolique. N’est-ce pas pour certains le berceau de la culture européenne? Un aspect symbolique qui se rapproche étrangement de celui prôné par ceux qui s’opposent à l’entrée de la Turquie dans l’Union :vamp:

Par contre je pense que l’Union Européenne a beaucoup eu à pâtir des choix de l’Allemagne personnalisés par son ministre des finances , M. Wolfgang Schäuble. Son intransigeance vis à vis de la Grèce n’a fait qu’empirer les choses… Je suis peut-être l’une des rares à penser que c’est surtout l’ingérence des gouvernements qui tuent l’Europe et j’ai toujours été favorable à une constitution européenne. Je trouve que sincèrement l’Europe manque de solidarité. J’espère que le départ de l’Angleterre (il m’est difficile d’y associer l’Écosse et l’Irlande du Nord) amèneront les Européens à se poser les vrais questions.

Oui ,je me moque un peu, Eleanor. :mrgreen: