Les idéaux attachés à la famille, la vision du rôle de l’homme et de la femme et les possibilités du travail féminin diffèrent beaucoup entre la France l’Allemagne. C’est ce que constate une étude menée par l’Institut pour la démoscopie Allensbach pour le magazine « Bild der Frau » sur un échantillon représentatif de Français et d’Allemands de 16 à 49 ans. 80% des Français ont l’impression de vivre dans un pays ami de la famille, contre seulement 25% des Allemands. Or ces différences de mentalités expliqueraient en partie les différences de taux de natalité, estime-t-on au ministère allemand de la Famille. La France peut se targuer d’avoir l’un des taux de fécondité les plus élevés d’Europe (deux enfants par femme). L’Allemagne fait, au contraire, figure de lanterne rouge avec un taux de fécondité de 1,3.
Les Français souhaitent 2,4 enfants en moyenne, les Allemands 2,0, constate l’étude. Mais à partir du troisième enfant, le fossé se creuse : 36% des Français voudraient idéalement trois enfant ou plus, contre seulement 16% des Allemands.
Des deux côtés du Rhin, les parents voient dans les enfants une source de bonheur. Pour 60% des Français interrogés, ils donnent même un sens à la vie. Autant que le travail. Mais, dans l’attitude des personnes sans enfants on lit une grande différence de mentalités. En France, elles sont une majorité à penser que les enfants donnent un sens à la vie et à aimer la famille. En Allemagne, au contraire, un fossé sépare parents et non-parents. Ces derniers ne sont que 27% à penser que le sens de leur vie passe par une progéniture (contre 74% des parents). En France, l’absence d’enfants est considérée comme un simple moment de la vie. En Allemagne, c’est une décision qui engage toute une vie.
Les Allemands sans enfant associent la parentalité à toutes sortes d’inconvénients : sacrifices financiers, stress, grande quantité de temps à leur consacrer, piétinement professionnel. 78% des Allemands sans enafnts associent enfants et sacrifices matériels. Ils ne sont que 54% du côté français. La conviction que l’Etat doit davantage s’engager en faveur des jeunes familles augmente toutefois outre-Rhin.
De fait, le problème de la natalité préoccupe les pouvoirs publics. « L’ouverture à la famille se vit au quotidien. Elle ne se décrète pas. La politique crée les conditions mais les mentalités à l’égard des enfants commence dans les esprits », affirme la ministre de la Famille Ursula von Leyen, mère de sept enfants. Après la création d’un salaire parental, elle plaide pour la création de nombreuses places de crèches supplémentaires.
Permettre aux femmes de mieux concilier vie de famille et vie professionnelle semble, en effet, l’un des noeuds du problème en Allemagne. 62% des Françaises interrogées trouvent que famille et travail vont bien ensemble. Seules 22% des sondées allemandes sont de cet avis.
Mais le problème n’est pas seulement une question d’infrastructures. Les mères allemandes qui souhaitent travailler doivent, beaucoup plus que les Françaises, se justifier. Le concept de « Rabenmutter » (« mère corbeau »), inconnu en France, marque encore les esprits outre-Rhin. Seules 7% des Allemandes sondées jugent ainsi qu’on peut s’occuper des enfants de moins d’un an hors du domicile, contre 62% des Françaises. En outre, les Allemandes semblent conserver une vision plus traditionnelle de la répartition des rôles homme-femme. Elles disent préférer que l’homme travaille à temps plein et elles-mêmes à temps partiel. Les Françaises, elles, réclament un temps plein pour les deux parents.
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Source : www.amb-allemagne.fr